L'épreuve de mathématiques

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Daniel,
professeur de Mathématiques,
vous livre ses réflexions et conseils pour l'épreuve de mathématiques.
Le bachot est une "petite barque à fond plat, un petit bac", selon le dictionnaire encyclopédique de la langue française, éditions de la connaissance 1996.
Serait-ce là l'origine du mot bachotage, si bachoter c'est "préparer un examen, généralement le bac, en ne révisant que ce qui est utile à son obtention sans souci d'approfondir ses connaissances" ?

En tout cas le mot est à la mode et fait débat, mais c'est pour savoir comment l'éviter.
Le contrôle continu présenté comme une solution à ce délicat problème n'a pas fait l'unanimité.
Mais n'oublions pas que la réforme des sujets du bac de 2004 se voulait aussi, entre autre, une réponse au problème du bachotage. Comment faire du bac une épreuve "intelligente" qui évalue en mathématiques autre chose que des savoir-faire stéréotypés ?
Telle était la question posée et sans doute est-il encore trop tôt pour savoir si cette réforme y réussit pleinement.

Néanmoins on peut affirmer que cette nouvelle manière de concevoir les sujets qui vise à mieux apprécier les "qualités mathématiques", au-delà de la simple acquisition d'un savoir formel, devrait obliger les candidats à un travail plus diversifié et plus approfondi qu'auparavant, lorsqu on pouvait penser que la répétition même tardive d'un travail sur les annales (le bachotage) pouvait suffire.

La diversité des modalités (QCM, démonstration, exercices), le nombre d'exercices proposés qui permet de "couvrir" la quasi-totalité du programme dans un sujet oblige le candidat à se présenter à l'examen avec un savoir bien assimilé.

C'est-à-dire un savoir pour lequel notamment le temps de maturation nécessaire aura fait son ?uvre, un savoir qui fera sens et que l'élève saura relier à ses autres connaissances et compétences et pourra devenir pour lui un élément d'une véritable culture et pas seulement un savoir-faire que l'on s'empressera d'oublier fort du constat de son "inutilité".

Pour le candidat il semble donc nécessaire :

  • De fournir un travail d'acquisition des connaissances régulier (retenir quelques démonstrations importantes du cours), sans oublier qu'en mathématiques les diverses compétences s'acquièrent d'abord dans la résolution de problèmes.
  • Mais il faut aussi savoir prendre de la hauteur par rapport à tous ces nouveaux savoirs et notamment être capable de faire des liens entre eux (par exemple relier le champ des connaissances géométriques au nouveau champ de savoir défini par les nombres complexes etc.) donc il ne suffit pas de s'obnubiler sur des exercices de "type bac", il faut aussi se confronter à de vraies situations de recherche, adopter des points de vue historique et épistémologique.
  • Enfin, il est indispensable de sortir de son isolement, travailler à plusieurs, mutualiser les compétences, faire du savoir mathématique et de la résolution de problèmes un sujet d'échanges entre vous.

    S'il en va ainsi "passer son bac" doit être une simple formalité qui ne saurait vous inquiéter.