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Plus de la moitié des lycéens trichent…
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Plus de la moitié des lycéens trichent…

Mis à jour par France-examen
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Au beau milieu des épreuves écrites du bac 2013 et à contre-courant des discours rassurants du ministère de l’Education nationale, une étude sérieuse a révélé que 58 % des lycéens auraient déjà triché au cours de leur scolarité à l’occasion d’un examen ou d’un devoir sur table. La méthode classique de fraude des antisèches reste la plus utilisée, mais les nouvelles technologies, smartphones en tête, se répandent aussi, notamment chez les garçons qui trichent globalement davantage.

Pendant deux mois, en fin d’année dernière, 1909 élèves de Seconde, Première et de Terminale des trois filières (générale, technologique et professionnelle) ont répondu à un questionnaire en ligne les interrogeant sur leurs usages du numérique dans le travail scolaire. Il permet aussi de mesurer l‘ampleur des formes de tricherie et l‘influence des caractéristiques des élèves qui a permis à Christophe Michaut, maître de conférences au Centre de recherche en éducation de Nantes (CREN), de publier un article sur "les nouveaux outils de la tricherie scolaire au lycée" dans la revue Recherche en éducation. En voici quelques chiffres et conclusions…

Internet ou la généralisation du plagiat ?

On n’en doutait pas, Internet est un allié de choix pour réaliser le travail scolaire à la maison. Mais l’étude nous apprend que c’est bien plus qu’une source d’information et d’inspiration pour réaliser dissert, dossiers ou autres supports d’exposés.

En effet, 73,3 % des élèves interrogés avouent plagier tout ou partie des contenus pris sur le web et 38,6 % d’entres eux y récupèrent des corrigés.

Il faut quand même nuancer ces chiffres puisque 85 % des élèves ne recourent au copier-coller que rarement ou occasionnellement. De plus, cette pratique n’aboutit pas forcément à une restitution du texte tel qu’il est copié ; le contenu est synthétisé et réécrit après un travail d'appropriation.

La fraude aux examens, une pratique marginale et peu rentable

Après avoir rappelé que l’étude ne prend pas en compte toutes les formes de tricherie, notamment le coup d‘œil sur la copie du voisin ou l‘entraide qui feraient assurément gonfler le pourcentage de tricheurs, l’étude conclut que 58 % des lycéens ont utilisé au moins une fois une antisèche papier, une calculatrice programmable, un téléphone, un lecteur MP3 ou un ordinateur/tablette.

Les chiffres montrent aussi que les formes traditionnelles de triche (antisèche et calculatrice) sont les plus fréquentes ; les outils numériques ne les ont pas remplacées même « si la fréquence de la tricherie avec un téléphone portable et le plagiat de documents sur Internet ne sont pas négligeables. »

Seuls 2,9 % des lycéens interrogés avouent avoir triché à l’examen du brevet des collèges. » La fraude aux examens, à ce niveau d‘étude, est par conséquent marginale et bien moins fréquente que les pratiques « ordinaires » de tricherie réalisées depuis le début de la scolarité : 51,8% ont déjà utilisé une antisèche, 26,5% une calculatrice et près de 20% un téléphone portable. »

Christophe Michaut observe donc « un fort décalage entre la médiatisation de la tricherie, très présente à l‘approche des examens, et la faible proportion de tricheurs, si l‘on en croit les déclarations des élèves interrogés dans le cadre de cette recherche. » Les pratiques de triche n'auraient donc qu'une influence extrèmement limitée sur les résultats du bac ou d'autres examens nationaux durant lesquels le lutte contre la fraude se concentre.

L’étude s’interroge enfin sur la rentabilité de la fraude. L’efficacité de la triche pour améliorer les performances scolaires serait faible. « Par exemple, ceux qui ont triché au brevet des collèges ont obtenu en moyenne un point de moins (12,4 contre 13,4 pour ceux qui n‘ont pas triché). Certes, ils peuvent, en trichant, améliorer leur moyenne mais ils ne réussissent pas atteindre le niveau des autres. »

Pour en savoir plus, consultez l’article de Christophe Michaut de la revue Recherches en Education n° 16 de juin 2013 (à partir de la page 136).

Crédit photo : Hariadhi

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