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Annales gratuites Bac Hôtellerie : Connaître la vérité

Le sujet  2003 - Bac Hôtellerie - Philosophie - Dissertation Imprimer le sujet
LE SUJET

L'Homme cherche-t-il toujours à connaître la vérité ?

LE CORRIGÉ

I - LES TERMES DU SUJET

Le sujet peut s'entendre de deux façons selon que l'on fait porter l'adverbe "toujours" plutôt sur la recherche ou sur la connaissance de la vérité.
Ainsi, on se demande si l'Homme est toujours en quête de la vérité ou si sa recherche porte toujours sur la connaissance de la vérité.
La vérité est désignée comme une notion générique. On peut toutefois faire la distinction entre différents types de vérités comme par exemple la vérité mathématique, la vérité matérielle ou la vérité historique. Cette distinction peut être utile pour analyser d'éventuelles différences dans les modalités de la recherche que fait l'Homme de ces vérités.

Le caractère intemporel de la recherche ("TOUJOURS") est redoublé par le recours à la catégorie générique d'Homme -"L'HOMME" désigne ici non pas tel ou tel homme en particulier mais l'Homme en tant que représentant de l'espèce humaine.

Il s'agit en définitive de savoir si la recherche de la vérité est constitutive de l'essence de l'Homme.
On remarque enfin que l'objet de la connaissance est la vérité. Celle-ci est généralement considérée sinon comme la fin exclusive de la connaissance du moins comme son objet privilégié.

II - L'ANALYSE DU PROBLEME

Il s'agit de s'interroger à la fois sur la constance et même la permanence d'une recherche motivée par le désir de savoir et sur la permanence de son objet. Est-ce bien toujours la vérité que vise cette recherche ? Cette quête n'est-elle pas parfois détournée de ce qui apparaît comme son objet essentiel ?
Quels sont alors les obstacles qui peuvent s'opposer à l'accès à la vérité ?

III - UNE DEMARCHE POSSIBLE

A - PARLER D'UNE RECHERCHE DE LA VERITE SIGNIFIE QU'ELLE EST L'OBJET D'UNE CONQUETE

1) La vérité peut d'abord se définir au sens formel comme le résultat d'un raisonnement conforme aux lois de la pensée. Mais on peut aussi l'entendre comme l'adéquation de la pensée au réel.
Dès lors, on ne peut penser l'accès à la vérité sans la mise en œuvre de la raison, sans un exercice réglé de cette faculté qui définit l'homme.

2) On voit bien alors que loin d'être donnée, la vérité est le résultat d'une recherche, une sorte de conquête sur l'erreur qu'elle s'efforce de dépasser.
Ainsi, la recherche de la connaissance de la vérité qu'on peut aussi désigner comme le savoir est jalonnée d'obstacles qu'il revient à la raison de combattre.

B - LES OBSTACLES A LA RECHERCHE DE LA VERITE

1) S'il y a bien une curiosité chez l'homme qui se manifeste dès l'enfance à travers les questions que posent les plus petits (Freud parle à ce sujet d'un "désir de savoir"), il faut pourtant constater que l'accès à la vérité suppose comme sa condition une sorte d'ascèse de l'esprit : il lui faut au préalable combattre les préjugés, les opinions, dépasser la simple conviction (subjective) pour gagner une certitude fondée en raison.

2) Parce que nous avons été enfants avant que d'être hommes, parce que notre rapport au monde a d'abord été sensible, nous donnons par habitude notre assentiment au faux. Outre ces préjugés par prévention, Descartes montre aussi que la précipitation nous fait commettre des erreurs, dans la recherche même de la vérité.
Ainsi, l'homme peut croire rechercher la vérité et pourtant s'égarer dans l'erreur.
Quels sont alors les moyens qui permettent à l'homme de conduire cette recherche à bon escient afin qu'il puisse indéfectiblement accéder au savoir ?

C - LES MOYENS ET LES LIMITES DE LA RECHERCHE DE LA VERITE

1) Le doute qui permet de mettre en question ce que l'on tient pour vrai afin de l'éprouver, est un instrument efficace de cette recherche. La méthode qui consiste à bien conduire sa raison est une condition nécessaire, selon Descartes, de l'accès au savoir.

2) On ne saurait toutefois ignorer que cette connaissance de la vérité trouve ses limites.
Descartes signale ainsi que l'entendement humain est limité et qu'il ne saurait en rien égaler la connaissance que Dieu a des choses.
On peut aussi, si l'on se réfère à Kant, montrer que toute connaissance se fonde sur l'expérience. Dès lors, il y a des objets sur lesquels la raison humaine ne peut se prononcer. Dans ce cas, le savoir fait place à la croyance.
La quête de la vérité apparaît ainsi comme infinie. Si l'homme progresse dans le connaissance, celle-ci n'est jamais achevée. Qu'elle recule ses limites ne doit pourtant pas nous inciter à renoncer à la recherche de la vérité.

IV - DES REFERENCES UTILES

  • Platon, République, livre X
  • Descartes, Discours de la méthode - Règles pour la direction de l'esprit
  • Kant, Critique de la raison pure
  • V - LES FAUSSES PISTES

    S'en tenir à une approche triviale de la notion de vérité en la confondant avec l'opinion, en la limitant ainsi à une recherche subjective et partiale.

    VI - LE POINT DE VUE DU CORRECTEUR

    Sujet classique sans difficulté majeure.

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