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Annales gratuites Bac L : La notion d'inconscient

Le sujet  2004 - Bac L - Philosophie - Dissertation Imprimer le sujet
LE SUJET

La notion d'inconscient psychique est-elle contradictoire ?

LE CORRIGÉ

I - LES TERMES DU SUJET

La notion principale, présentée explicitement comme telle, est celle d'inconscient, mais associée d'emblée à l'adjectif "psychique" du grec "psukhê" "âme" [opposé à "physique" "corps"].
Une notion est un concept censé désigner et délimiter un domaine du réel. L'expression "inconscient psychique" renvoie donc à l'idée qu'une part de notre âme (psychique) nous resterait cachée à nous-mêmes, n'accédant pas au "savoir de soi". (conscient, du latin cum scire "avec savoir").
La question vise à interroger le concept même de "psychisme inconscient" : est-il contradictoire, c'est-à-dire les deux termes "psychisme et inconscient" sont-ils compatibles ?

II - L'ANALYSE DU PROBLEME

La notion de "psychisme inconscient" est depuis Freud et la psychanalyse, largement répandue et vulgarisée, à tel point qu'on n'en interroge plus la validité. Pourtant, elle pose problème :
"L'inconscient", utilisé comme substantif, est un terme vague : ce qui n'est pas conscient, donc ce dont on ne peut faire directement l'expérience, qui ne peut rester qu'une hypothèse.
Or, cette hypothèse exige que l'on admette, en rupture avec la tradition cartésienne, qu'il y ait des pensées inconscientes, des pensées qui ne se pensent pas elles-mêmes ! Des pensées impensées par le sujet qui les pense pourtant ! Difficile de concevoir, en effet, ou, disons, pour le moins, paradoxal...

III - UNE DEMARCHE POSSIBLE

A -

La tradition philosophique, avec Descartes, établit un strict dualisme :
D'un côté : Ame = Pensée = Conscience = Esprit.
De l'autre : Corps = Impensé = Inconscient = Matière.
"L'âme pense toujours" et la totalité du psychisme est donc consciente. Il n'est pas possible de concevoir sans contradiction un psychisme inconscient. L'inconscient, c'est le corps.

B -

C'est Leibniz qui commence à concevoir l'idée d'un psychisme inconscient avec sa théorie des "petites perceptions" (et impulsions) trop petites pour passer le seuil du conscient, et qui pourtant nous font ressentir (et agir) sans qu'on le sache.

Mais c'est surtout avec Freud que cette hypothèse devient l'objet d'une élaboration méthodique. Les concepts de "refoulement" et de "censure" visent à résoudre la contradiction : il y a des pensées en nous (en particulier des désirs) qu'on ne veut pas savoir, que l'on n'ose pas s'avouer à nous-mêmes !
Mais c'est surtout grâce à la pratique thérapeutique qu'elle permet, et à ses réussites, que cette notion de psychisme inconscient obtient sa légitimité.

IV - DES REFERENCES UTILES

  • Descartes, Méditations métaphysiques
  • Leibniz, Nouveaux essais sur l'entendement humain
  • Freud, Cinq leçons de psychanalyse
  • V - LES FAUSSES PISTES

    Se lancer dans un plaidoyer pour ou contre l'inconscient, sans analyse conceptuelle préalable.

    VI - LE POINT DE VUE DU CORRECTEUR

    Un sujet difficile qui exige des analyses conceptuelles rigoureuses. On vous demande avant tout de vous interroger sur une notion, qui fait rupture avec la "philosophie classique".

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