Suivez-nous
 >   >   >   > Vérité et subjectivité

Annales gratuites Bac S : Vérité et subjectivité

Le sujet  2003 - Bac S - Philosophie - Dissertation Imprimer le sujet
LE SUJET

La vérité dépend-elle de nous ?

LE CORRIGÉ

I - LES TERMES DU SUJET

Le sujet renvoie à la notion de vérité et à son caractère de subjectivité.

A - LA VERITE
Le concept de vérité renvoie vers trois sens : la réalité, l'action et la pensée. La vérité concerne particulièrement la pensée ou la proposition en tant que représentation des choses.

B - DEPENDRE
Est-ce nous qui faisons la vérité ou bien la vérité s'impose-t-elle à nous ?

C - NOUS
Ce pronom renvoie au sujet pensant en général, c'est-à-dire à la subjectivité.

II - L'ANALYSE DU PROBLEME

Le sujet interroge la thèse selon laquelle la vérité est la représentation subjective de la réalité.
Qu'est-ce pour la pensée être vraie ? A quoi reconnaît-on la vérité ?
On peut s'interroger en conséquence sur la distinction entre vérité logique et vérité matérielle c'est-à-dire finalement sur le fondement de la connaissance.
On ne peut éluder la question du rapport de la pensée au fait : existe-t-il un accord à priori entre la pensée et le monde des faits ou un accord à posteriori par exemple dans la vérification de ces faits ?

III - UNE DEMARCHE POSSIBLE

A - LA VERITE EST-ELLE UNE PROPRIETE DU MONDE ?

Les faits ne sont pas vrais ou faux : ils existent ou n'existent pas. La vérité n'est donc pas une propriété intrinsèque du fait, mais une valeur attribuée à ce fait par la pensée : elle est donc une qualité extérieure attribuée subjectivement par un sujet qui pense le fait.

B - "L'HOMME EST A LA MESURE DE TOUTE CHOSE" (PROTAGORAS)

Pour Protagoras "est vrai ce qui apparaît", mais ce qui apparaît existe-t-il réellement ? Au contraire des sophistes, la tradition classique a rapidement insisté sur le caractère trompeur des apparences.

L'apparence ne nous permet d'accéder à la réalité seulement quand elle est critiquée : "On peut douter de la vérité des choses sensibles" (Descartes). Dans le meilleur des cas, il s'agit d'une vérité matérielle dans la description critique des phénomènes comme "adéquation de la connaissance avec son objet" (Kant), mais la perception de cet objet ne peut s'arrêter à la dimension sensible. Il existe aussi une dimension intelligible comme fondement du sensible. Réduire la vérité à la description des phénomènes c'est donc finalement ne considérer qu'une partie de la réalité. Il faut donc recourir à une conception logique de la vérité ("Est vrai ce qui est réfutable", Popper).

La conception logique de la vérité est une conception formelle de la réalité : comment pouvons-nous dire que nous parlons avec vérité du monde ? La conformité de l'idée avec la réalité (Kant) implique en effet une vérification double des faits eux mêmes et aussi de la cohérence du langage avec ces faits.

La vérité est donc dynamique, dépendant à la fois de notre degré de pénétration de la réalité, et aussi de notre capacité à la représenter logiquement. Il est donc clair à partir de là que la vérité est hypothétique c'est-à-dire susceptible d'évoluer, non seulement en fonction de son objet (les niveaux successifs de la réalité) mais aussi du sujet qui la pense. La vérité est davantage l'objet d'une recherche en évolution constante qu'un résultat définitivement établi.

Elle est réfutable parce qu'elle reste ouverte à la remise en question, et à la rectification des théories en même temps qu'à l'évolution de l'homme et de sa pratique théorique, spécifique à chaque science.

Une vérité n'est jamais définitivement établie, non seulement parce que la réalité évolue, mais aussi parce que l'homme s'adapte continuellement à cette évolution : c'est le propre de la recherche scientifique.

IV - DES REFERENCES UTILES

  • Kant : Critique de la faculté de juger
  • Popper : La logique de la découverte scientifique
  • V - LES FAUSSES PISTES

  • Ne pas distinguer la vérité logique de la vérité matérielle.
  • Oublier ce fait : que la vérité n'est pas une propriété intrinsèque d'un objet mais une valeur attribuée par la pensée à cet objet.
  • Montrer que les connaissances ne sont pas produites et existent indépendamment d'une pratique théorique spécifique.
  • VI - LE POINT DE VUE DU CORRECTEUR

    Un sujet classique mais technique qui implique des connaissances et une culture épistémologique.

    2022 Copyright France-examen - Reproduction sur support électronique interdite