Le sujet 2004 - Bac 1ère ES - Sciences - Questions |
Le traitement de la douleur au quotidien
Document 1
Chez des patients sélectionnés de façon appropriée, les pompes antidouleur peuvent améliorer la qualité de vie.
Nombre de confrères ont peur, encore aujourd'hui, de prescrire en quantité suffisante des opiacés efficaces. On trouve dans la littérature la preuve qu'une opiothérapie(1) orale permet fréquemment d'obtenir une bonne réduction de la douleur. La condition pour un bon contrôle de la douleur, sans tendance à l'accoutumance, est la prescription régulière d'opiacés au titre d'une prophylaxie(2) de la douleur. Cette condition est remplie grâce aux pompes implantables qui délivrent le médicament en administration continue dans le liquide céphalorachidien(3) au niveau de la moelle épinière. De même, l'administration continue d'opiacés semble, contrairement à l'administration intraveineuse en bolus(4), ne pas favoriser le développement d'une tolérance.
L'utilisation du liquide céphalorachidien comme véhicule pour le transport des opiacés en administration continue par les pompes a pour origine les observations faites par Yaksh et Rudy en 1976. Ces derniers ont réussi à obtenir une analgésie (suppression de la douleur) relativement sélective sans porter atteinte aux fonctions tactiles, motrices (...).
(1) opiothérapie : traitement médical utilisant les opiacés
(2) prophylaxie : prévention de l'apparition
(3) liquide céphalorachidien : liquide du système nerveux central
(4) en bolus : sur une courte période et à forte dose
D'après un article du Dr Otto Ingold
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Document 2
Quantité de morphine disponible au niveau des récepteurs
Mode d'Injection |
Quantité administrée |
Concentration dans le liquide céphalorachidien |
Par voie intraveineuse |
60 mg |
400 mmol.L-1 |
Dans le liquide céphalorachidien |
1 mg |
5 000 000 mmol.L-1 |
D'après un article du Dr Otto Ingold
médecin en anesthésiologie
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Première question (10 points)
Saisir des données et les mettre en relation
Montrez en quoi l'utilisation des pompes antidouleur, pour administrer de la morphine, présente des effets plus bénéfiques que les injections intraveineuses.
Deuxième question (10 points)
Mobiliser des connaissances et les restituer
Après avoir défini les notions de drogue et de toxicomanie, exposez les effets sur l'organisme d'une consommation régulière et prolongée d'une drogue.
I - DES MOTS-CLES
Le sujet porte sur les notions suivantes : Analgésie, Système nerveux central, Toxicomanie.
Elles sont accompagnées de ce cortège de vocabulaire : Douleur, Enképhaline, Opiacés, Morphine, Moelle épinière, Accoutumance, Tolérance, Dépendance,...
II - PREMIERE QUESTION
L'origine de la douleur dans le système nerveux central est localisée dans la corne dorsale de la moelle épinière.
Le document 1 nous rappelle que les opiacés sont efficaces dans l'analgésie. La morphine est l'opiacé utilisé dans le cadre médical. L'article du Docteur Otto Ingold nous apprend l'intérêt d'un usage prophylactique pour éviter l'accoutumance et d'une diffusion continue pour ne pas favoriser la tolérance.
Il montre ainsi l'intérêt des pompes à morphine.
L'implantation de ces pompes peut se faire dans la circulation générale (voie intraveineuse) ou au niveau du système nerveux central (dans le liquide céphalorachidien).
La fin du texte nous indique que ce dernier mode d'administration cible mieux l'effet. Le document 2 nous montre une présence plus forte (x10 000) de l'analgésique sur son lieu d'action pour une dose apportée 60 fois plus faible.
On peut penser que ceci diminue les effets secondaires.
Ainsi, les pompes antidouleurs délivrant la morphine dans le système nerveux central présentent l'avantage des pompes (analgésie, diminution des risques d'accoutumance et de tolérance) tout en diminuant d'autres effets secondaires indésirables (atteintes aux fonctions tactiles et motrices) et en diminuant les doses prescrites. Ce dernier point peut présenter un avantage économique.
II - DEUXIEME QUESTION
Une drogue est une substance, une molécule pouvant modifier la conscience et le comportement de son utilisateur. Les drogues peuvent être prescrites par un médecin (exemples de la morphine en première question) ou être prises par la décision du consommateur. Elles présentent le risque d'induire une toxicomanie, c'est-à-dire accoutumance et tolérance, menant à la dépendance.
En effet, l'organisme réagit à une prise répétée de substance par l'accoutumance, c'est-à-dire en étant progressivement moins sensible à une même dose.
L'utilisateur peut alors réagir en augmentant les doses provoquant ainsi une tolérance au produit : l'organisme réagit relativement modérément à une dose qui pourrait entraîner des troubles graves (voire mortels) sur un corps naïf.
Cet ensemble peut mener à une dépendance qui peut avoir deux aspects :
Ces données sont connues, parfois seulement de manière empirique, par la population. On peut s'interroger alors sur le fait que la toxicomanie persiste.
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