Le sujet 2008 - Bac 1ère ES - Sciences - Questions |
Avis du professeur :
Le sujet couvre largement le thème "du génotype au
phénotype" à travers l'exemple d'une rétinopathie héréditaire
pour laquelle il existe un espoir de thérapie génique. |
UN GENE AU SECOURS DE LA RETINE
Document 1
L'amaurose de Leber est une rétinopathie, c'est à dire une maladie qui
affecte certaines cellules réceptrices de lumière (photorécepteurs) de
la rétine humaine. Elle est héréditaire et atteint la vision humaine dès
la naissance. Les individus touchés ont des difficultés à voir la nuit ou dans
la pénombre.
Elle est due, dans 16 % des cas, à une anomalie du gène RPE, lequel
code normalement une protéine du même nom, impliquée dans la sensibilité
des photorécepteurs.
Les cellules photoréceptrices des patients présentant la version mutée de
ce gène réagissent donc peu à la lumière...
D'après un article de science et vie décembre 2002.
Document 2 :
a) "Bien qu'encore incomplète, la connaissance des aspects génétiques
de cette maladie laisse envisager de nouvelles pistes de traitement, notamment
par thérapie génique", espère le Pr Sahel de l'institut de la vision à
Paris et les premiers résultats sont encourageants. Parmi les plus
spectaculaires, on trouve les travaux de l'équipe de Jean Bennett de
l'université de Pennsylvanie. Ces chercheurs ont injecté, sous la rétine de
jeunes chiens briards atteints d'amaurose de Leber, un virus dans lequel ils
avaient implanté la version normale du gène RPE. En six semaines, la vision de
ces animaux s'est améliorée. De telles expériences visent à restaurer les
fonctions des cellules de la rétine, mais d'autres approches sont explorées...
D'après un article de science et vie décembre 2002.
b) portion de l'allèle normal du gène RPE
469 498ème nucléotide
--- GAG ACC AAC TTC ATT ACA AAG ATT AAT CCT ---
portion de l'allèle déficient du gène RPE du chien briard
469 494ème nucléotide
--- GAG ACC AAC TTC ATT ACA TTA ATC CT ---
extrait de Molecutar Vision 1998 ; 4:23 http://www.molvis.org
Première question Saisir des
données et les mettre en relation (8 points)
Identifiez précisément :
● l'origine génétique de cette rétinopathie
● ses conséquences sur le phénotype aux échelles cellulaire et
macroscopique.
Deuxième question Saisir des
informations et les mettre en relation avec les connaissances (6 points)
Montrez que le traitement de la maladie par thérapie génique correspond à une
transgénèse.
Troisième question Mobiliser
des connaissances et les restituer (6 points)
Expliquez comment une mutation peut engendrer des modifications du phénotype
moléculaire.
I - L'ANALYSE DE L'ENONCE
a - Les thèmes et notions abordés
Phénotype, génotype, A.D.N, séquence de nucléotides, mutation, transgénèse.
b - Les coups de pouce du sujet
Le sujet couvre l'ensemble du thème "du génotype au phénotype", le segmentant en trois questions. Vous avez peu de risques de "sécher" sur l'ensemble du sujet.
c - Les difficultés du sujet
Les questions sont classiques. La principale difficulté réside dans l'observation des portions d'allèles, c'est-à-dire dans le repérage de la mutation.
II - L'ANALYSE DES DOCUMENTS
● Le document 1 nous renseigne
sur une maladie héréditaire, l'amaurose, atteignant la vision crépusculaire. Un
gène, RPE, est impliqué dans cette déficience.
● Le document 2a nous apprend qu'une méthode de
thérapie génique utilisant un virus comme vecteur est actuellement à l'étude.
● Le document 2b nous donne la séquence de nucléotides d'une portion du gène RPE.
Il permet de comparer l'allèle normal et l'allèle muté. On observe une délétion
(soit une disparition) de 4 paires de base (base 487 à 490).
III - LES REPONSES Aux QUESTIONs
Question 1
D'après le document 2b, une délétion dans le gène RPE est à
l'origine de cette rétinopathie. Il apparaît que les paires de base de l'ADN
numérotées 487, 488, 489 et 490 n'existent pas dans l'allèle déficient.
L'allèle déficient du gène RPE montre donc une mutation.
Le gène RPE code pour une protéine impliquée dans la sensibilité des
photorécepteurs ; les conséquences phénotypiques sont :
● à l'échelle cellulaire, une faible réaction à la
lumière des cellules photoréceptrices
● à l'échelle macroscopique, des difficultés de vision crépusculaire
apparaissant dès la naissance.
Question 2 : Restitution de connaissances
Afin de restaurer la vision, la
protéine RPE de l'allèle normal doit être synthétisée par les cellules photoréceptrices. C'est ce qui est tenté par le
traitement par thérapie génique présenté dans le document 1.
L'allèle normal a été implanté dans un virus qui joue le rôle de vecteur.
L'amélioration de la vision des animaux traduit la traduction du gène normal
par les cellules photoréceptrices.
Ceci correspond bien à une transgénèse : un gène "intéressant" a
été transféré à un organisme receveur.
Question 3
Une mutation est une modification de la séquence des nucléotides d'un gène.
Cette mutation peut entraîner une modification de la protéine traduite,
responsable du phénotype moléculaire.
En effet un gène est traduit, dans le cytoplasme, en une protéine. Trois paires
de bases constituent un codon auquel le code génétique fait correspondre un
acide aminé (élément constitutif de base de la protéine). L'enchaînement
ordonné des acides aminés forme la protéine et lui confère sa fonction. Une
mutation, telle celle du gène RPE, entraîne une modification de la séquence des
acides aminés et donc une modification du phénotype moléculaire.