Augmenter la diversité sociale dans les filières prestigieuses
Lycées prestigieux, populaires, ZEP… qu’importe désormais d’où ils viennent, les meilleurs bacheliers devraient avoir des places réservées dans les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE).
La mesure a été inscrite dans le cadre du projet de loi sur la recherche et l’enseignement supérieur qui a été validée par l’Assemblée nationale en mai dernier et qui sera discutée au Sénat dans les jours qui viennent.
Véritable avancée en matière de lutte contre la discrimination scolaire cette mesure déjà expérimentée au Texas, permettrait selon ses défenseurs de favoriser les élèves travailleurs issus de familles modestes.
Cette initiative a pour but de faire évoluer les idées reçues. En effet, le type de lycée dont on vient ne doit pas déterminer le type de formation qu’il est possible de suivre. Trop souvent, les bacheliers de « lycées difficiles » pensent, à tort, que les portes de la prépa ou de certains concours leur sont fermées. Par cette mesure il s’agit de changer les mentalités en leur offrant un accès privilégié.
Concrètement, un pourcentage (autour de 5%) des bacheliers obtenant les meilleurs résultats au bac, pourraient avoir un droit automatique à rejoindre les filières prestigieuses et sélectives (classe prépa, Sciences Po, Paris-Dauphine…), s’ils le souhaitent.
Une mesure qui ne fait pas l’unanimité
Toute la classe politique n’est pas en accord avec celle-ci. Ainsi certains affirment que cette solution ne permet pas d’améliorer la mixité sociale dans les classes préparatoires. Partant du postulat qu’au sein même des lycées défavorisés, les premiers de la classe sont la plupart du temps issus de catégories socioprofessionnelles élevées. D’autres doutent de l’efficacité de la mesure.
De plus, une autre mesure qui concerne les classes prépas à été voté par amendement au même moment, contre l’avis du Gouvernement. Elle divise elle aussi les parties prenantes et semble même inquiéter la profession. Les classes prépas cesseraient en effet d’être gratuites. Les étudiants des classes prépas devraient dès lors s’acquitter de droits d’inscription, comme c’est le cas à l’université (environ 180€ par an).
Quoi qu’il advienne de ces deux mesures au moment du vote de la loi Fioraso, les conséquences de la réforme du lycée impactent quant à elle d'ores et déjà les enseignements et l’organisation des classes prépas dès la rentrée 2013-2014.