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Erasmus + : nouveau nom, nouvelles ambitions
Suite à un accord intervenu mercredi dernier à l’échelon européen, Erasmus + est sur le point de devenir le prochain programme de l'UE pour l'éducation, la formation, la jeunesse et le sport. L’objectif est de passer de 1,5 % d’étudiant mobiles à 20 % d’ici 2020 et plus globalement de permettre à plus de 4 millions de citoyens de vivre une expérience de mobilité européenne entre 2014 et 2020.
En effet, Erasmus + regroupe plusieurs programmes qui dépassent le cadre de l’enseignement supérieur ; il englobe en effet :
des programmes de formation tout au long de la vie : Erasmus, Leonardo da Vinci, Comenius and Grundtvig, Jeunesse en action ;
des programmes de coopération internationale : Erasmus Mundus, Tempus, Alfa, Edulink and le programme de coopération pour les pays industrialisés.
Antoine Godbert, le directeur de l’agence Europe éducation formation France (2e2f) dont la mission est de promouvoir différents programmes de mobilité se réjouit que le terme Erasmus "qui est devenu en 25 ans une marque à part entière, connue et reconnue de tous apparaisse dans le nom du futur programme. Selon lui, le choix d’Erasmus + est une reconnaissance de la pertinence d’une approche plus globale des programmes".
Pour Doris Pack qui a mené les négociations pour le Parlement européen, "la dénomination Erasmus + montre que ce nouveau programme couvre davantage que la simple mobilité des étudiants", ajoutant que "Nous avons renforcé les activités à destination des jeunes et pour la première fois, il y aura une ligne budgétaire séparée pour le sport".
Le nouveau programme est composé de trois piliers principaux : l'éducation et la formation, la jeunesse et le sport. Sur l'enveloppe totale, 77,5% seront alloués au secteur de l'éducation et de la formation, 3,5% au mécanisme de garantie de prêts. Le secteur de la jeunesse bénéficiera de 10%, le sport de 1,8%.
Erasmus + : un budget en augmentation pour assumer ses ambitions
Erasmus plus devrait être doté de 16 milliards € pour 7 ans soit 40 % de plus que les programmes actuels. L’information doit néanmoins être mise au conditionnel car le budget global pour le nouveau programme dépend encore de l'accord européen sur le cadre financier pluriannuel (CFP) pour la période 2014-2020.
Le directeur le l’agence 2e2f s’est félicité du budget alloué au nouveau programme : « Erasmus + c’est un budget de 16 milliards d’€, contre 9 pour le programme actuel. Cette augmentation de plus de 40 % du budget permettra à un plus grand nombre de citoyens européens de vivre une mobilité de formation à l’étranger.
Vers un dispositif de prêts étudiants, condition controversée du financement du programme Erasmus +
A l'avenir, les étudiants qui n'auront pas pu obtenir de bourses auront la possibilité d'obtenir des prêts à des conditions favorables pour étudier pendant une année ou deux de leur master dans un autre pays de l'UE.
Ainsi, l’UE s’oriente vers un système de prêts aux étudiants qu’elle garantirait elle-même afin de trouver les financements nécessaires à son fonctionnement.
Concrètement, les étudiants en master, pourraient emprunter à des taux inférieur à ceux du marché, jusqu'à 12 000 € pour un an, et 18 000 € pour deux ans, au maximum, et ce sans caution parentale.
Cette solution qui passerait donc par l’endettement des étudiants semble actée dans ses grandes lignes. Pourtant elle est loin de faire l’unanimité, notamment quant à l’ampleur du fonds de garantie à prévoir.
Sur Mediapart, un groupe de députés européens socialistes et écologistes exposent ainsi "qu’il existe un risque réel de voir ce mécanisme remplacer les systèmes de bourses dans certains Etats, comme en France, ou de déstabiliser des systèmes de garantie efficaces déjà mis en place dans d'autres, comme au Danemark ou en Finlande".
De la même manière, la ministre de l’Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, a exprimé un point de vue assez proche, jugeant que ce système risquait d'aboutir à un surendettement, ce qui la conduit a proposer de ne pas dépasser 2% de prêts et seulement à titre expérimental.
Le programme Erasmus + est actuellement en cours de négociations, toutes ces informations sont donc données à titre indicatif et peuvent évoluer. La commission de la culture du Parlement européen doit en effet se prononcer sur l’accord intervenu il y a quelques jours et le texte final sera ensuite voté en session plénière du Parlement européen, probablement en octobre.
Et vous , une fois vos résultats connus et le bac en poche, envisageriez-vous une période de mobilité à l’étranger pendant vos études dans l’enseignement supérieur ?
