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« T’inquiète pas, je gère ! ». L’expression vous est sans doute familière. Mais au lieu de vous rassurer, elle a plutôt tendance à vous stresser. Si c’est le cas, vous faites partie de cette catégorie de parents angoissés à l’idée que leur enfant passe son bac et… le rate bien sûr ! Pourquoi ressentez-vous cette inquiétude, que cache-t-elle vraiment et comment pouvez-vous la gérer ? Les explications et les conseils de Nathalie Goursolas Bogren, consultante en éducation.
Pourquoi les ados semblent-ils moins inquiets que leurs parents face à l’échéance du bac ?
Ils sont moins stressés parce qu’ils ne mesurent pas les conséquences d’un possible échec. Pour eux, rater le bac, ce n’est pas forcément très grave. Ils n’ont pas la même inquiétude sur leur avenir que leurs parents. Ils sont aussi bien moins pessimistes qu’eux.
Mais n’ont-ils pas tendance à sous-estimer la difficulté de l’examen ?
Bien sûr ! Généralement, ils ont passé des contrôles ou des bacs blancs en cours d’année. Ils peuvent même se justifier et se rassurer en cas de mauvaises notes : "Le prof n’a pas bien expliqué" ou "Il a mal noté". Mais une fois qu’ils passeront le bac, dans toute sa réalité, avec cette succession d’épreuves étalées sur plusieurs jours, ils se retrouveront seuls face à leur copie et face à leur performance. Ils vivront alors les conséquences positives ou négatives de leur travail. Et en cas d’échec, les excuses n’y changeront rien…
Est-ce la perspective de cette réalité qui stresse les parents ?
Les parents se sentent surtout impuissants. Pendant les révisions, certains aident leur enfant à rectifier et combler leurs lacunes, d’autres exercent une pression psychologique à la limite du harcèlement pour que leur ado travaille plus. Mais une fois qu’il franchit la grille de l’école pour passer son bac, ils n’ont plus aucune prise sur lui, ils ne peuvent plus le contrôler. Cette impuissance les angoisse. De plus, si leur enfant rate le bac, ils se disent qu’ils devront gérer les conséquences. Certains dramatisent sous l’effet d’une pression sociale qui mesure la réussite des parents à la performance de leur progéniture. Or rater son bac et recommencer son année, ce n’est pas catastrophique. On peut très bien réussir sa vie sans avoir son bac du premier coup ou sans avoir une mention.
Que leur conseillez-vous ?
De lâcher prise. Acceptez que votre ado vive seul cette expérience "initiatique" de réussite ou d’échec au bac. Essayez de comprendre que c’est son problème et non le vôtre et qu’il ne faut pas s’interposer. Tout ce que vous direz à votre enfant avant l’examen ne changera rien. C’est la réalité qui sera la plus convaincante pour lui. Et quelle que soit l’issue de l’épreuve, soyez assuré qu’elle le fera grandir.
