En classe de troisième, les notions de citoyenneté, de République, de démocratie, de valeurs, d’opinion publique et de médias, de sécurité collective… font partie du programme d’éducation civique. Des concepts qui ont nourri l’actualité et les discours politiques en début d’année suite aux attaques terroristes survenues à Paris dans les locaux du journal Charlie Hebdo et dans une supérette casher. De là à imaginer que ces événements puissent s’immiscer dans les sujets du brevet 2015…
Un sujet direct sur les attentats terroristes est peu probable
"Il y a très peu de chance pour qu’un sujet du brevet touche directement à cette actualité dans la mesure où les sujets sont arrêtés de longue date, rassure Thierry Fourmond professeur d’histoire-géo et d’éducation civique dans un collège en région parisienne et enseignant-correcteur du brevet pour France-examen. Si c’était le cas, cela voudrait dire qu’au dernier moment, le calendrier de la création des sujets a été bouleversé peut-être pour renforcer la résonance nationale des événements. Mais j’en doute fort. Par contre, je suis convaincu qu’ils tomberont dans les prochaines sessions comme à l’époque avec les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis qui sont sortis quelques années plus tard dans les épreuves du brevet."
Il faut éviter de tomber dans le pathos et le ressenti
Si un sujet direct semble peu probable, les candidats peuvent-ils utiliser les événéments de janvier en guise d’arguments dans des thématiques comme les valeurs de la République, la liberté de la presse ou le rôle de la Défense ? "Oui mais en évitant d’exprimer leur sentiment personnel ou de tomber dans la discussion du café de commerce, dans le pathos ou le ressenti, conseille Thierry Fourmond. Ce n’est pas ce que les correcteurs attendent d’eux. Il faut que les élèves aient un regard distancié et restent centrés sur les savoirs. Ils peuvent utiliser cette tragique actualité pour montrer qu’elle conforte la protection de certaines valeurs comme la liberté d’opinion (Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789) et la liberté de la presse (lois de 1881). En ce qui concerne le rôle de la Défense, un sujet qui risque fort de tomber cette année au brevet, là encore l’élève pourrait faire référence aux événements à travers le plan Vigipirate qui a été activé à son plus haut niveau et avec la mobilisation des militaires sur le sol français (opération Sentinelle), alors que ces dernières années l’armée française apparaissait plus aux yeux du public au travers d’interventions à l’étranger (Opex : opérations extérieures) dans le cadre de la défense des valeurs et des intérêts de la France."
Pas de points en moins si on n’évoque pas Charlie
Qu’en est-il des candidats qui feront l’impasse sur cette actualité ? Risquent-ils d’être pénalisés ? "Non. Ne pas citer Charlie Hebdo pour illustrer par exemple la liberté d’expression ou de la presse, ce n’est pas grave. On ne leur enlèvera pas de points. De manière générale, les correcteurs du brevet sont dans une notation plutôt positive." conclut Thierry Fourmond.