Partager :

Diplôme "visé", "certifié" ou "reconnu" par l’Etat : quelle différence ?

Quelle différence entre un diplôme visé, certifié et reconnu ? A l’offre post-bac pléthorique s’ajoute un jargon académique des plus nébuleux. Les appellations des diplômes prêtent à confusion, leur reconnaissance par l’Etat aussi et les écoles ont l’art de noyer le poisson. On fait le point.


Dans le monde des formations supérieures, tous les diplômes ne sont pas logés à la même enseigne. Certains sont délivrés par des Chambres de commerce et d’industrie comme le bachelor. D’autres relèvent du Processus de Bologne avec la licence, le master et le doctorat (LMD), trois grades communs à tous les pays de l’Union européenne. D’autres sont la propriété de la Confédération des grandes écoles (CGE) comme le Mastère spécialisé. Certains diplômes se préparent dans des lycées publics ou privés comme le BTS, brevet de technicien supérieur. D’autres sont rattachés aux instituts universitaires de technologie (IUT), comme le DUT, diplôme universitaire technologique. Sans oublier les écoles d’ingénieur, de commerce et de management privées dont certaines abusent de l’appellation master alors que c’est un diplôme universitaire national… Bref, il y a de quoi en perdre son latin.

 

Diplôme visé, reconnu, certifié ?

 

En fait, toute la difficulté n’est pas tant dans l’intitulé du diplôme que dans sa reconnaissance. Prenez le BTS. Ce diplôme est reconnu en tant que tel par l’Etat, mais peut être préparé dans des établissements qui ne le sont pas forcément. Alors que le Mastère spécialisé de la CGE n’est pas reconnu par l’Education nationale mais est délivré par des écoles reconnues par l’Etat. Comment s’y retrouver ?

Pour faire simple, vérifiez si le diplôme que vous voulez préparer est « certifié » par l’Etat ou « visé » par l’Etat.

 

Si le diplôme est « visé » par l’Etat

Cela signifie qu’il est délivré par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche pour une période de 6 ans maximum et après avis de la CEFDG (Commission d’évaluation des formations et des diplômes de gestion). Ce visa est uniquement accordé aux écoles déjà reconnues par l’Etat depuis 5 ans au minimum c’est-à-dire évaluées par le rectorat et le ministère de l’Education nationale.

Si vous êtes éligible aux critères sociaux, il vous assure même un droit à une bourse. Un diplôme « visé » bac+3, bac+4 ou bac+5 est donc le nec plus ultra en matière de reconnaissance. Il valide la forte qualité et le sérieux du contenu de la formation, de la pédagogie et du niveau des enseignants. Il permet aussi une poursuite d’études en master à l’université ou vers un grade de master dans une école.

 

La liste des établissements autorisés à délivrer un diplôme visé par l’Etat se trouve sur le site de la CEFDG ou sur le bulletin officiel spécial n°2 du 12 mars 2015 du ministère de l’Enseignement supérieur, actualisé tous les ans.

 

Si le diplôme ou le titre est « certifié » par l’Etat

Cela signifie qu’il est délivré en général par des ministères (Education nationale, Industrie, Emploi, Agriculture…) ou des organismes agréés par l’Etat, après avis de la CNCP, la Commission nationale de la certification professionnelle. Sachez que les diplômes de l’Education nationale et les titres certifiés par des ministères, sont automatiquement acceptés par la CNCP.

Pour ceux délivrés par des organismes consulaires ou des établissements publics ou privés, ils sont d’abord évalués par la CNCP. Un diplôme ou un titre « certifié » est en fait le minimum requis en matière de reconnaissance d’un diplôme. Attention : il ne permet pas de poursuivre des études dans toutes les écoles. Certaines pourraient ne pas vous accepter même si vous avez le niveau requis. Il faut donc bien vous informer en amont si vous projetez de vous engager dans un parcours d’études long…

 

La liste des diplômes et titres certifiés par l’Etat est à consulter sur le RNCP, le Répertoire national des certifications professionnelles.