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L’avis du coach : "S’orienter c’est aussi se tromper"

L'avis d'un coach sur l'orientation post-bac Nadia Karboulkov accompagne les jeunes dans leur choix d’orientation post-bac. Cette ancienne prof de lettres, d’histoire et de géographie, est consultante coach depuis près de 15 ans. Elle relativise l’étape de l’orientation et la remet à sa juste place pour rassurer les parents.


« J’invite d’abord les parents à ne pas dramatiser, à se calmer et à prendre conscience que les dés ne sont pas jetés lorsqu’on a 16 ou 17 ans, encore moins lorsqu’on rate son bac ou que l’on n’a pas choisi la bonne filière post-bac.

 

Ensuite, il faut prendre en compte le mode de fonctionnement de son enfant. Si les parents veulent à tout prix que leur enfant fasse une prépa alors qu’il n’aime pas la compétition, il va s’écrouler. Il faut aider l’enfant à se connaître, entendre ses envies, ses besoins. S’il ne sait pas du tout ce qu’il veut faire, il peut être utile de le faire accompagner par un professionnel de l’orientation. D’une part, parce que le jeune ne se confie pas à une personne extérieure comme il le fait avec ses parents et d’autre part, pour éviter que les parents projettent leurs propres désir et histoire sur leur enfant. Ce qui n’est pas forcément aidant.

 

Par ailleurs, il faut éviter les idées préconçues. Nombreux sont les parents qui partent du principe que faire une école de commerce c’est protéger leur enfant du chômage ou qu’une formation littéraire cela ne mène à rien, comme il m’est arrivé de l’entendre. La pression scolaire et sociale, voire familiale, n’arrange rien, en particulier lorsqu’elle dévalorise tel diplôme par rapport à un autre. Ce n’est pas parce qu’on fait un bac pro ou un CAP en boulangerie que l’on ne réussira pas sa vie. On y parviendra tout autant qu’avec un bac S ou une grande école. L’important, c’est que l’enfant soit motivé, le reste suivra.

 

Enfin, il faut accepter que s’orienter, c’est aussi se tromper et que ce n’est ni grave, ni une perte de temps. Qui peut dire ce qui va se passer entre le bac et la fin des études supérieures, ce laps de temps fait de rencontres et de stages ? J’accompagne des jeunes dans le cadre de leur service civique. Certains ont un master et finalement aimeraient faire de l’animation socio-culturelle. Est-ce parce qu’ils ont été mal orientés, mal informés ou parce qu’ils avaient des envies particulières à un moment donné puis ont mûri et décidé de changer d’orientation ? C’est un peu tout cela à la fois. Et aucun parent ne peut le prévoir à l’avance… »