Partager :

Bac+3 : licence ou bachelor, lequel choisir ?

Quelle différence entre la licence et le bachelor ? Ces deux formations de niveau bac+3 peuvent déboucher sur une poursuite d’études jusqu’à bac+5 soit à l’université, soit dans une grande école. Mais chacune a ses spécificités.


Pour qui ?

 

  • Le bachelor, un diplôme non reconnu par l’Etat et coûteux

Si vous voulez vous frotter très tôt à la vie des entreprises à travers plusieurs stages en France ou à l’étranger, si vous aimez que l’encadrement pédagogique soit fort, si vous êtes bon en langue, si vous souhaitez être directement opérationnel dans des secteurs comme le marketing, la vente, les ressources humaines, le management, la communication ou la gestion, choisissez le bachelor. Mais sachez que ce diplôme n’est reconnu par aucune instance officielle et que le coût des études varie entre 3000 et 8000 euros selon les écoles.

 

  • La licence, un diplôme reconnu par l’Etat et peu coûteux

Si vous avez encore besoin de mûrir votre projet professionnel, si vous aimez être autonome dans votre travail, si vous êtes allergique à la pression, si vous envisagez de faire des études longues (master puis doctorat) à votre rythme, préférez la licence et l’une de ses 45 spécialités. Les indécis pourront faire leur choix d’orientation à certains moments du cursus et bifurquer vers une licence professionnelle (173 mentions) en troisième année si finalement ils préfèrent trouver rapidement un emploi. Pour les bacheliers les plus brillants, il est possible de suivre une double licence : droit-anglais, économie-gestion, maths-bio ou histoire-science politique. Pour ceux qui veulent acquérir un vernis plus international, pensez aux licences internationales. Les cours sont dispensés en langue étrangère. Le montant des droits d’inscription s’élève à 184 euros, ils sont nuls pour les étudiants boursiers.

 

Où ?

La licence se prépare dans les universités, le bachelor dans des écoles de commerce privées ou des écoles gérées par les chambres de commerce et d’industrie comme celles du réseau EGC et ses 20 campus. Les frais d’inscription y sont plus élevés qu’en fac.

 

Quel programme ?

Le bachelor accorde une grande place aux ateliers et travaux pratiques, aux stages en entreprise dont la durée peut varier de 9 à 16 mois et inclut une période d’études assez longues à l’étranger, en particulier si ce sont des bachelors internationaux. En licence, la durée des stages est moins importante, les cours sont plus théoriques et la professionnalisation n’a véritablement lieu qu’en 3ème année.

 

Quelle sélection ?

L’admission se fait par concours pour le bachelor. Soit l’école organise sa propre sélection : sur dossier scolaire, puis sur des épreuves écrites et enfin, orales. Soit les écoles organisent des concours communs : Atout+3 (8 écoles), Bachelor EGC (24 écoles), Ecricome Bachelor (3 écoles) - et opèrent une sélection après réussite aux épreuves écrites et orales, entretien de motivation compris.

Ces concours sont payants. Comptez une centaine d’euros pour un candidat non boursier. Les inscriptions se font via le site APB dès janvier ou en contactant directement les écoles si elles ne sont pas présentes sur APB. Pour la licence, il suffit d’avoir son bac pour être admis en fac… à quelques exceptions près. Les bacheliers qui veulent suivre une licence classique sont prioritaires s’ils ont passé le bac dans la même académie que l’université visée. Ceux qui veulent s’inscrire dans une fac en dehors de leur académie d’origine devront prouver qu’ils habitent bien dans la nouvelle académie. Si vous envisagez de préparer une double licence, l’admission se fait sur dossier scolaire, lettre de motivation, parfois sur tests et entretien. Si vous avez obtenu une mention bien ou très bien au bac, vous augmentez vos chances. Pour les licences internationales, le recrutement passe par un test de langue. Les inscriptions se font sur le site APB à partir de janvier ou en postulant directement auprès de l’université si la licence que vous visez n’est pas répertoriée sur APB.

 

Et après ?

La moitié des bachelors poursuivent leurs études vers une école de commerce ou l’université. Attention : tous les bachelors ne permettent pas de préparer un master. Certaines écoles proposent de passer une 4ème année à l’étranger. Près des trois quarts des diplômés d’une licence générale poursuivent leurs études en master. 90 % des titulaires de licence pro trouvent un emploi deux ans après avoir obtenu leur diplôme.

 

Que vaut le bachelor ?

Voie alternative entre une prépa et une licence, ce diplôme professionnalisant séduit de plus en plus de bacheliers, d’écoles et d’entreprises, alors qu’il n’est reconnu par aucune instance officielle. Comment mesurer sa crédibilité ?

Aujourd’hui, n’importe quelle école de commerce ou de management peut ouvrir un bachelor, même la moins performante d’entre elles. L’appellation de ce bac+3 n’étant pas protégée et la qualité du cursus non contrôlée, l’offre prolifère. Le pire pouvant côtoyer le meilleur… Et ce n’est pas parce qu’un bachelor est répertorié sur APB, portail pourtant officiel du ministère de l‘Enseignement supérieur, que cela lui assure une légitimité. Alors à défaut de reconnaissance officielle, voici 5 moyens de se rassurer :

 

La certification RNCP Répertoire national des certifications professionnelles Niveau II (bac+3)

C’est la reconnaissance de base d’un diplôme pendant une durée déterminée. Elle est accordée par la Commission nationale des certifications professionnelles (CNCP) et prouve la valeur professionnelle du bachelor, autrement dit sa reconnaissance sur le marché du travail. Pour savoir si un diplôme est bien enregistré, rendez-vous sur le site du RNCP et vérifiez soit par son moteur de recherche soit par les arrêtés publiés au Journal officiel. Attention : que le bachelor soit référencé dans le RNCP ne veut pas dire pour autant que l’école qui délivre le diplôme a été évaluée par le ministère de l’Education nationale et que le bachelor permet une poursuite d’études en master par exemple. En 2015, les 24 campus du réseau EGC délivrent un bachelor inscrit au RNCP mais 8 écoles seulement sont visées par l’Etat c’est-à-dire qu’elles permettent une poursuite d’études vers l’université.

 

Le visa de l’Etat

Il est accordé pendant 6 ans maximum par la Commission d’évaluation des formations et diplômes de gestion (CEFDG), elle-même dépendante du ministère de l’Education nationale. Si l’école est « visée » c’est-à-dire si elle possède un « visa », cela signifie qu’elle a été évaluée par l’Etat au minimum sur la qualité du contenu de la formation et ses moyens. Ce visa atteste aussi que l’école délivre un diplôme, et non un certificat. Sur les 45 diplômes de niveau bac+3 visés par la CEFDG, six sont dénommés bachelors (novembre 2015).

 

L’appartenance à la Conférence des grandes écoles (CGE)

Cette association regroupe 185 grandes écoles d’ingénieurs et de management, et 20 autres écoles (vétérinaires, arts appliqués, écoles normales supérieures…). Par exemple, les 3 écoles de Ecricome Bachelor en font partie, tout comme les 8 écoles Atout+3. Vérifiez si l’école délivrant le bachelor est membre de l’association en allant sur le site de la CGE.

 

Le label CCI

Parmi les écoles préparant le bachelor, certaines dépendent des Chambres de commerce et d’industrie. Ces CCI labellisent elles-mêmes leurs écoles, soit à ce jour 76 bachelors.

 

Un label international

Une accréditation internationale peut être attribuée aux écoles ou aux formations attestant leur qualité. Il peut s’agir de l’EQUIS, l’European Quality Improvement System, décerné aux écoles et de l’EPAS, European Programme Accreditation System, attribué aux formations. Ces deux labels sont délivrés par l’European Foundation for Management Development (EFMD). 17 écoles de commerce ont décroché l’agrément EQUIS, 10 bachelors le label EPAS. Si le premier est moins illustre que le second, aucun n’est reconnu officiellement par la France… De son côté, l’accréditation américaine AACSB, l’Association to Advance Collegiate Schools of Business, complémentaire à EQUIS, est le label le plus prestigieux. Il garantit l’excellence de l’enseignement, de l’encadrement et du recrutement des élèves et des professeurs. Il a été accordé à ce jour à une vingtaine d’écoles de commerce. D’autres sont juste membres (payants) de l’association et à ce titre affiche le logo AACSB sans être accréditées. Soyez vigilant. Par ailleurs, certaines écoles peuvent cumuler les trois labels. Si c’est le cas, ils seront affichés sur le site de l’établissement ou sa plaquette de présentation.

 

L’avis du BIOP, centre d’orientation pour les jeunes et les adultes à Paris « Etant donné que le bachelor est un diplôme indépendant de tout organisme ou institution d’accréditations conventionnelles, il appartient à chacun de choisir un établissement à la réputation ou au réseau – écoles et entreprises – assez important pour pouvoir réaliser ses prétentions professionnelles  »