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Annales gratuites Bac 1ère L : Texte d'Henri Michaux

Le sujet  2006 - Bac 1ère L - Français - Commentaire littéraire Imprimer le sujet
Avis du professeur :

Le texte d'H. Michaux : un récit poétique qui contient implicitement une morale, un enseignement.
Le sens littéral n'est pas difficile à comprendre. Mais l'analyse du texte peut poser problème : il faut savoir dégager l'aspect poétique du texte, ce qui n'est pas évident.

LE SUJET


Texte A - Aloysius Bertrand, "La ronde sous la cloche", Gaspard De La Nuit

C'était un bâtiment lourd, presque carré, entouré de ruines, et dont la tour principale, qui possédait encore son horloge, dominait tout le quartier.
Fenimore Cooper

      Douze magiciens dansaient une ronde sous la grosse cloche de Saint-Jean(1). Ils évoquèrent
      l'orage l'un après l'autre, et du fond de mon lit je comptai avec épouvante douze voix qui
      traversèrent processionnellement(2) les ténèbres.

      Aussitôt la lune courut se cacher derrière les nuées, et une pluie mêlée d'éclairs et de
 5    tourbillons fouetta ma fenêtre, tandis que les girouettes criaient comme des grues en sentinelle
      sur qui crève l'averse dans les bois.

      La chanterelle(3) de mon luth, appendu à la cloison, éclata ; mon chardonneret battit de l'aile
      dans sa cage ; quelque esprit curieux tourna un feuillet du Roman de la Rose qui dormait sur
      mon pupitre.

10    Mais soudain gronda la foudre au haut de Saint-Jean. Les enchanteurs s'évanouirent frappés
      à mort, et je vis de loin leurs livres de magie brûler comme une torche dans le noir clocher.

      Cette effrayante lueur peignait des rouges flammes du purgatoire et de l'enfer les murailles
      de la gothique église, et prolongeait sur les maisons voisines l'ombre de la statue gigantesque
      de Saint-Jean.

15    Les girouettes se rouillèrent ; la lune fondit les nuées gris de perle ; la pluie ne tomba plus
      que goutte à goutte des bords du toit, et la brise, ouvrant ma fenêtre mal close, jeta sur mon
      oreiller les fleurs de mon jasmin secoué par l'orage.

(1) Saint Jean : nom de la cathédrale de Dijon. Par ailleurs, Saint Jean est l'auteur de L'Apocalypse, dernier livre de la Bible, qui décrit la fin du monde.
(2) Processionellement : à la façon d'un cortège
(3) Chanterelle : corde la plus fine et la plus aiguë d'un instrument à cordes et à manche

 

Texte B : Arthur Rimbaud "Les Ponts", Illuminations

      Des ciels gris de cristal. Un bizarre dessin de ponts, ceux-ci droits, ceux-là bombés, d'autres
      descendant ou obliquant en angles sur les premiers, et ces figures se renouvelant dans les
      autres circuits éclairés du canal, mais tous tellement longs et légers que les rives chargées de
      dômes s'abaissent et s'amoindrissent. Quelques-uns de ces ponts sont encore chargés de
 5    masures. D'autres soutiennent des mâts, des signaux, de frêles parapets. Des accords mineurs
      se croisent, et filent, des cordes montent des berges. On distingue une veste rouge, peut-être
      d'autres costumes et des instruments de musique. Sont-ce des airs populaires, des bouts de
      concerts seigneuriaux, des restants d'hymnes publics ? L'eau est grise et bleue, large comme
      un bras de mer. - Un rayon blanc, tombant du haut du ciel, anéantit cette comédie.

 

Texte C : Arthur Rimbaud, "Aube", Illuminations

      J'ai embrassé l'aube d'été.

      Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau était morte. Les camps d'ombre ne
      quittaient pas la route du bois. J'ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les
      pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit.

 5    La première entreprise(1) fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui
      me dit son nom.

      Je ris au wasserfall(2) blond qui s'échevela à travers les sapins : à la cime argentée je
      reconnus la déesse.

      Alors, je levai un à un les voiles. Dans l'allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l'ai
10    dénoncée au coq. A la grand'ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant
      comme un mendiant sur les quais de marbre, je la chassais.

      En haut de la route, près d'un bois de lauriers, je l'ai entourée avec ses voiles amassés, et
      j'ai senti un peu son immense corps. L'aube et l'enfant tombèrent au bas du bois.

      Au réveil il était midi.

(1) La première entreprise : la première à qui je m'adressai
(2) wasserfall : chute d'eau en allemand

 

Texte D - Henri Michaux, "La Jetée", Mes propriétés, L'Espace Du Dedans

      Depuis un mois que j’habitais Honfleur, je n’avais pas encore vu la mer, car le médecin me
      faisait garder la chambre.
      Mais hier soir, lassé d’un tel isolement, je construisis, profitant du brouillard, une jetée
      jusqu’à la mer.
 5    Puis, tout au bout, laissant pendre mes jambes, je regardai la mer, sous moi, qui respirait
      profondément.
      Un murmure vint de droite. C’était un homme assis comme moi, les jambes ballantes, et qui
      regardait la mer. "A présent, dit-il, que je suis vieux, je vais en retirer tout ce que j’y ai mis
      depuis des années." Il se mit à tirer en se servant de poulies.
10    Et il sortit des richesses en abondance. Il en tirait des capitaines d’autres âges en grand
      uniforme, des caisses cloutées de toutes sortes de choses précieuses et des femmes habillées
      richement mais comme elles ne s’habillent plus. Et chaque être ou chaque chose qu’il amenait à la
      surface, il le regardait attentivement avec grand espoir, puis sans mot dire, tandis que son
      regard s’éteignait, il poussait ça derrière lui. Nous remplîmes ainsi toute l’estacade(1). Ce qu’il
15    y avait, je ne m’en souviens pas au juste, car je n’ai pas de mémoire mais visiblement ce
      n’était pas satisfaisant, quelque chose en tout était perdu, qu’il espérait retrouver et qui s’était
      fané.
            Alors, il se mit à rejeter tout à la mer.
            Un long ruban ce qui tomba et qui, vous mouillant, vous glaçait.
20          Un dernier débris qu’il poussait l’entraîna lui-même.
            Quant à moi, grelottant de fièvre, comment je pus regagner mon lit, je me le demande.

(1) estacade : digue, jetée

 

Texte E - Francis Ponge, "Le pain", Le Parti Pris Des Choses

      La surface du pain est merveilleuse d'abord à cause de cette impression quasi panoramique
      qu'elle donne : comme si l'on avait à disposition sous la main les Alpes, le Taurus ou la
      Cordillère des Andes.
      Ainsi donc une masse amorphe en train d'éructer fut glissée pour nous dans le four stellaire,
 5    où durcissant elle s'est façonnée en vallées, crêtes, ondulations, crevasses... Et tous ces plans
      dès lors si nettement articulés, ces dalles minces où la lumière avec application couche ses
      feux, sans un regard pour la mollesse ignoble sous-jacente.
      Ce lâche et froid sous-sol que l'on nomme la mie a son tissu pareil à celui des éponges :
      feuilles ou fleurs y sont comme des sœurs siamoises soudées par tous les coudes à la fois.
10    Lorsque le pain rassit ces fleurs fanent et se rétrécissent : elles se détachent alors les unes des
      autres, et la masse en devient friable...
      Mais brisons-la : car le pain doit être dans notre bouche moins objet de respect que de
      consommation.


Commentaire (16 points)

Vous commenterez le texte d'Henri Michaux "La Jetée" (Texte D).

LE CORRIGÉ


I - L'ANALYSE ET LES DIFFICULTES DU SUJET

Contraintes et caractéristiques générales du texte attendu

Sujet

Contrainte explicite :

Vous commenterez le texte d'Henri Michaux

Le commentaire d’un texte de Michaux, "la Jetée" ce qui exclut toute référence  aux autres textes du groupement proposé.

 

Contraintes implicites :

 

Des connaissances techniques : être capable de dégager de la poésie dans un texte en prose.

 

Une culture littéraire : pas de connaissances nécessaires.

 

Un savoir-faire : Habileté à commenter, en organisant une réflexion sur un texte qui permette d’en révéler la signification profonde, en s’appuyant sur des exemples.

Il s'agit de produire un commentaire composé : ce n'est pas une explication de texte à l'oral, ce n'est pas de la paraphrase ou un récit reprenant le texte.
Il faut construire un plan : c'est un commentaire composé. Il ne faut pas faire d'explication linéaire.
Aucune allusion aux textes du corpus, aucune comparaison n’est demandée, ni souhaitable, sauf éventuellement en conclusion.
On peut s'aider de la question qui demande de s'interroger sur la dimension poétique des textes et se dire que ce sera sans doute un élément du commentaire.

 

II – LES DIFFERENTS TYPES DE PLAN POSSIBLES

A. Différents plans sont possibles :

Un plan en entonnoir (peut-être le plus simple)

1. Le récit et ses caractéristiques : temps, espace, personnages
2. La dimension symbolique de ce récit, la signification profonde.

Un plan thématique :

1. L'espace : la chambre (le réel) et la mer (l'imaginaire)
2. Les personnages : l'homme à la jetée et le poète.
3. Le sens du texte : la réflexion sur le temps qui passe.

Un plan analytique : c’est celui que nous proposons, car il nous semble qu'il est le plus complet, et qu'il prend mieux en compte que  les autres les caractéristiques formelles du texte.

B. En effet, le plan choisi est de type analytique. Il consiste à étudier progressivement les différents aspects du texte : ce texte apparaît d'abord comme un récit ; mais on voit bien que les lignes 7 à 17 fonctionnent comme une sorte de fable ou de parabole (un récit allégorique qui dégage une morale) ; on se rend compte finalement que c'est un poème en prose qui propose une vision poétique de la vie.

1. La structure narrative du texte (un récit)
2. La parabole sur le souvenir
3. La dimension poétique et symbolique (un poème en prose)

L'essentiel, quel que soit le plan que vous avez choisi, est que vous évoquiez le sens profond du texte : la réflexion sur le temps qui passe.

 

III - LES PISTES DE REPONSES

● Le plan analytique permet de prendre en compte la question préliminaire. Il permet surtout de dégager la signification profonde du texte : il raconte une histoire mais en même temps, comme il est poétique, il contient les significations possibles de cette histoire.
● Par souci de clarté, nous proposons des sous-parties : elles ne sont que des propositions, vous pouviez organiser différemment chacune de vos parties. L'essentiel est d'être clair et lisible.

PREMIERE PARTIE : LA STRUCTURE DU TEXTE

Les caractéristiques générales du récit
La présence d'un narrateur à la première personne, qui donne son point de vue : "je regardai la mer, sous moi".
Les temps du récit : passé simple. L'histoire remonte à la veille, il s'agit donc d'un récit rétrospectif : "hier soir". Ce qui s'est passé n'est pourtant pas très net dans l'esprit du narrateur : "ce qu'il y avait, je ne m'en souviens pas au juste, car je n'ai pas de mémoire".
Les indices temporels qui restituent l'enchaînement des actions : "hier soir", "puis", "alors". Les indices qui définissent un cadre spatial : "la chambre", "la jetée", la "mer".

La structure narrative
Une situation initiale qui donne le cadre spatio-temporel : Honfleur, un narrateur malade et condamné à rester dans sa chambre ("le médecin me faisait garder la chambre"). La situation de départ met donc en place un état de frustration : le narrateur  signale, comme un regret : "je n'avais pas encore vu la mer".
La deuxième étape du récit vient rompre avec cette situation initiale frustrante et introduit un premier élément perturbateur : "Mais hier soir, lassé d'un tel isolement" : le narrateur veut clairement établir une rupture avec sa vie ordinaire. Cette rupture passe par l'évasion hors de la chambre : "je construisis (...) une jetée jusqu'à la mer". Le narrateur se retrouve dans un  espace ouvert et non plus fermé.
La troisième étape du récit apporte une nouvelle rupture et un deuxième élément perturbateur : le narrateur souffrait de solitude, il rencontre un homme : "un murmure vint de droite. C'était un homme...". Le spectacle de cet homme sortant ses "richesses" de la mer va occuper le narrateur et le distraire un instant de lui-même.
La chute : la chute adopte une forme particulière, elle est présentée en effet sous la forme de vers libres qui s'opposent à la prose qui précède. L'homme rencontré tantôt disparaît dans la mer : "un dernier débris qu'il poussait l'entraîna lui-même".
Le retour à la situation initiale : "quant à moi, grelottant de fièvre, comment je pus regagner mon lit, je me le demande". Le narrateur retourne donc à son état premier, seul et dans sa chambre. Mais la précision en incise "grelottant de fièvre" donne une indication précieuse : il n'est sans doute pas dans son état normal. Peut-être alors tout ce qu'il a raconté est-il inventé, sorti de son imagination.

Transition

Cette indication permet d'entrevoir une autre dimension du texte. La rencontre avec l'homme de la jetée, qui occupe l'essentiel du texte, apparaît ainsi comme un récit à la fois irréel, presque onirique (c'est-à-dire inspiré par le rêve), presque une parabole.

DEUXIEME PARTIE : LA PARABOLE DE L'HOMME A LA JETEE

Le merveilleux
Plusieurs indices montrent qu'on quitte le cadre réel pour entrer dans un monde imaginaire.
La façon dont le narrateur quitte sa chambre est évidemment totalement irréaliste :le verbe "construisis", très concret, peut induire le lecteur en erreur. Mais l'incise, "profitant du brouillard", fait bien référence au flou, à l'imaginaire. En fait, le narrateur ne construit rien que dans son imagination...L'espace de la "jetée" évoque d'ailleurs de façon symbolique la fin du monde réel.
La façon dont l'homme apparaît est aussi merveilleuse : il est d'abord signalé par "un murmure", puis il surgit comme de nulle part : "c'était un homme assis". Le personnage se met d'ailleurs immédiatement à parler au narrateur sur le mode de la confidence, comme s'ils terminaient une conversation. Rien de très réaliste dans cette intervention: "A présent, dit-il, que je suis vieux, je vais en retirer tout ce que j'y ai mis depuis des années". Le pronom "en" n'a pas de référent clair : on comprend qu'il s'agit de la mer. Mais c'est mystérieux.
Ses actions dans le cinquième paragraphe nous plongent définitivement dans le merveilleux. De l'eau en effet, le vieil homme sort des personnages : "des capitaines", "des femmes". Il sort aussi des objets :"des caisses cloutées de toutes sortes précieuses" qui évoquent les histoires pour enfants de pirates et de trésor.

La parabole
Le personnage, ses actions, ses trouvailles, prennent une dimension symbolique :
"Chaque être ou chose" qu'il sort de la mer appartient en effet au passé : "capitaines d'autres âges", "femmes habillées (...) comme elles ne s'habillent plus". On comprend ainsi qu'il recherche son passé.
Ses actions deviennent ainsi symboliques : le personnage cherche à se souvenir, mais il ne trouve pas ce qu'il veut : "il regardait attentivement avec grand espoir, puis sans mot dire, tandis que son regard s'éteignait, il poussait ça derrière lui". Le lecteur se demande donc : que cherche-t-il vraiment ? Est-ce le passé ? Le bonheur ? En tout cas, on perçoit une profonde déception : "quelque chose en tout était perdu, qu'il espérait retrouver et qui s'était fané."

La "morale"
Le narrateur ne donne pas de morale explicite. A nous de la déduire de la chute versifiée du texte :
D'abord on sent bien que le personnage s'agite en vain : il ne retrouve rien du passé. Tout ce qu'il a sorti de l'eau est finalement réduit à la métaphore du "long ruban" qui évoque le déroulement du temps. Puis le narrateur utilise l'expression péjorative "dernier débris"
Surtout, voulant retrouver son passé, le personnage tombe dans l'eau, et meurt !
On peut donc en déduire que rechercher le passé est illusoire et inutile.

Transition

Le texte fait pourtant entendre un autre enseignement. Le narrateur, témoin de la scène, nous donne au fil du texte des indications pour une autre interprétation. Pour la comprendre, il faut prendre en compte la dimension poétique du texte et le rôle du narrateur dans l'histoire.

TROISIEME PARTIE : LA DIMENSION POETIQUE

Le rôle du narrateur
Son rôle est ambigu :
Il est témoin de la scène, presque passif, se contentant d'observer le vieil homme (l. 5 à 14)
Il semble ensuite participer : "nous remplîmes ainsi tout l'estacade" laisse entendre qu'il aide le personnage.
Finalement il prend ses distances : alors que le personnage de la jetée semble acharné à chercher son passé, lui signale : "je n'ai pas de mémoire", "je ne m'en souviens pas". Cela ne semble pas le perturber outre mesure. De plus, le titre apparaît comme un jeu de mots ironique à l'égard de la jetée où se situe la scène : le vieil homme ne fait finalement que jeter, "rejeter" dit le texte tout ce qu'il trouve. Lui se contente de contempler la mer.

La morale implicite
Certains indices montrent que les deux personnages, le narrateur et l'homme à la jetée, représentent deux attitudes différentes face au temps qui passe. Le narrateur prend la peine d'abord de montrer leurs ressemblances : "je regardai la mer" ; "un homme (...) comme moi" (...) et qui regardait la mer". Mais c'est pour mieux mettre en évidence les différences.
Ainsi, le vieil homme croit que le temps peut se retenir dans un filet : il accumule les souvenirs mais ne parvient pas à retrouver le temps qui est définitivement perdu. Le narrateur, lui, accepte l'oubli : par là même, il accepte le temps qui passe' et ne cherche en rien à le retenir.

La poésie comme solution possible
C'est là que la forme du texte prend toute sa signification. Le texte est en effet un poème en prose (cf. caractéristiques énoncées dans la question préliminaire) :
Le narrateur adopte une attitude poétique face à la vie : il ne se préoccupe pas du réel, s'invente un monde imaginaire qui compense la réalité. D'ailleurs, le motif de la mer est, en soi, poétique : elle est le mystère, l'infini, etc.
A la fin du texte, il utilise d'ailleurs le vers de préférence à la prose comme s'il avait compris que c'est dans la forme poétique qu'il pouvait trouver la meilleure façon de vivre.
Le poète invite alors le poète à le suivre dans sa démarche : à la fin il recourt à la deuxième personne :" un long ruban ce qui tomba et qui, vous mouillant, vous glaçait". Ainsi cherche-t-il à nous persuader que vouloir retenir le passé, c'est forcément mourir... Il vaut donc mieux adopter une attitude contemplative ou se soustraire à la réalité.

Conclusion

Le texte est complexe : il joue sur plusieurs genres ou registres : le récit, le merveilleux, la fable ou la parabole, la poésie.
Le poète ne donne pas vraiment de sens clair au lecteur. Il lui propose des pistes possibles et l'invite à trouver lui-même le sens ou les sens cachés. Il l'invite à réfléchir sur le temps qui passe et l'attitude la plus sage pour ne pas trop en souffrir.
On peut même imaginer que les deux personnages, le narrateur et le vieil homme, ne sont finalement qu'une seule et même personne : Henri Michaux lui-même. Il ne peut peut-être pas choisir entre les deux postures qu'il propose face au temps qui passe. Ce dédoublement par le biais de la fiction poétique, serait ainsi une façon de lutter contre sa propre angoisse.

 

IV - LES FAUSSES PISTES

 Il ne fallait surtout pas :

Dissocier l'étude du fond et de la forme.
● Ne pas voir la dimension symbolique du récit et le thème du temps qui passe.

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