Le sujet 2009 - Bac S - Géographie - Etude d'un ensemble documentaire |
Avis du professeur :
Le sujet d'étude de documents porte sur l'inégale intégration des régions du monde dans la mondialisation. Ce sujet est des plus classiques. Comme toute étude de documents, le risque peut être la paraphrase. Il faut aussi voir que le corpus proposé n'évoque la mondialisation que d'un point de vue économique. |
L'espace mondial : une inégale
intégration dans la mondialisation
Liste des documents :
Document 1
: Le commerce mondial aujourd'hui
Document 2
: La firme Nike dans le monde
Document 3 : Le
commerce extérieur et l'évolution du PIB en Asie
orientale
Document 4 : La présence
des grands distributeurs mondiaux en Chine
Document 5
: L'Afrique dans la mondialisation
Première partie
Analysez l'ensemble documentaire en répondant aux questions suivantes :
1. Quels
aspects de la mondialisation apparaissent dans les documents
1, 2 et 4 ?
2. D'après le
document 2, quelles sont les stratégies de l'entreprise Nike
dans l'espace mondial ?
3. En quoi les documents 3 et 4
montrent-ils l'inégale intégration de l'Asie orientale
dans la mondialisation ?
4. Expliquez en quoi le document 5
confirme mais nuance les documents 1 et 2.
Deuxième partie
À l'aide des réponses aux questions, des informations contenues dans les documents et de ses connaissances personnelles, le candidat rédigera une réponse organisée au sujet :
L'espace mondial : une inégale intégration dans la mondialisation
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Document 5 : L'Afrique dans la mondialisation
À
lire les statistiques officielles, l'Afrique pèse de moins en
moins dans la mondialisation : elle ne capte que 2% des
investissements internationaux, ne représente que 2% du
commerce mondial, contre 10% dans les années
1970.
Pourtant
(...) l'Afrique est ouverte sur l'économie mondiale. Les
ressources pétrolières et minières que recèle
son vieux socle géologique en font un continent convoité,
dont les activités de prospection sont encore loin d'avoir
révélé tous les trésors. Mais les grandes
entreprises internationales qui exploitent ces ressources contribuent
peu au développement. Elles alimentent surtout une "économie
d'enclave" qui enrichit les Etats, mais ne bénéficie
pas à la population. Certains s'inquiètent même
que l'Afrique ne soit en train de brader son patrimoine naturel sans
anticiper l'inévitable déclin de ses ressources :
au Gabon, au Cameroun, l'ère du pétrole s'achève,
sans que le pays ne se soit développé dans
l'intervalle.
La
crise des Etats des années 1990 explique en effet que
l'Afrique soit devenue le domaine de la mondialisation sauvage (...).
Faux médicaments, déchets toxiques, drogues, armes,
diamants, mais aussi contrebande de cigarettes ou de voitures... tous
les trafics illicites ont été rendus possibles par
l'affaiblissement, voire la disparition du contrôle des
territoires, les situations de guerre civile et de criminalisation
des économies. (...)
Mais
depuis le début du XXIe siècle, cette
situation est en train de changer. Peu à peu, la
mondialisation en Afrique s'exerce dans un cadre plus régulé.
(...) De nouveau, l'Afrique est devenue un enjeu. Si son marché
intérieur est encore limité par la pauvreté de
sa population, les immenses besoins non satisfaits des 900 millions
d'Africains offrent aux entreprises d'immenses opportunités.
Toutes les grandes puissances, du Nord comme du Sud, l'ont compris.
Source : Sylvie
Brunel, "L'Afrique dans la mondialisation", La
Documentation photographique n°8048, 2005.
I - L'ANALYSE ET LES DIFFICULTES
DU SUJET
· Les enjeux
Le sujet porte sur le premier cours de la première partie du programme de géographie, c'est-à-dire l'espace mondialisé. Avec quatre cartes sur un ensemble de cinq documents, vous deviez savoir analyser convenablement les représentations cartographiques et surtout les légendes. Aucun document ne posait a priori de problèmes particuliers à condition de bien reprendre les valeurs des données représentées. Les deux premières cartes portaient sur l'espace mondial. Les documents 3 et 4 concernaient un exemple régional (Asie orientale et Chine). Enfin le dernier document, un extrait d'une analyse d'une géographe, vous permettait d'aborder un espace peu inséré dans la mondialisation : l'Afrique. Les documents et les questions devaient vous amener à retrouver les principales thématiques et notions abordées en cours : explosion des flux, délocalisation, ouverture des marchés, intégration régionale, firmes transnationales.
· Les limites
Après la lecture des documents, vous deviez prendre conscience que le sujet porte sur la mondialisation économique. On devait donc constater que d'autres aspects de la mondialisation n'apparaissent pas : les flux humains et les échanges culturels concourent aussi à l'intégration des différents espaces de la mondialisation. Par ailleurs, les aspects financiers sont aussi peu évoqués (bourses, flux de capitaux). Tous ces aspects pouvaient être développés dans la réponse organisée.
II - LA PROBLEMATIQUE
Le sujet proposé
vous invitait à mettre en évidence les conséquences
de l'ouverture économique des pays et de l'explosion des flux
de marchandises sur l'organisation de l'espace mondial : en quoi
la mondialisation économique provoque-t-elle une accentuation
des clivages mondiaux ? En quoi est-elle aussi source de
croissance pour d'autres espaces ?
Vous pouviez aussi
considérer que d'autres aspects de la mondialisation doivent
être pris en compte : en quoi la mondialisation des flux
économiques, mais aussi humains et culturels contribue-t-elle
à réorganiser l'espace mondial ?
III - LES REPONSES AUX QUESTIONS
1. L'analyse
des documents 1,2 et 4 met en évidence la
mondialisation économique.
Le document 1 illustre
l'explosion des flux de marchandises notamment au sein de la Triade
(Amérique du Nord, Union européenne, Asie orientale).
Une analyse fine du document 1 aboutit au constat que les flux
économiques se font aussi à l'intérieur de
chaque zone (3/4 des échanges de la zone Europe se font à
l'intérieur de celle-ci). La mondialisation économique
est donc d'abord régionale, même si la plupart des pays
du monde appartiennent à l'Organisation Mondiale du
Commerce.
Le deuxième document portant sur la firme
Nike illustre quant à lui la division internationale du
travail favorisée par l'ouverture des économies. Nike
produit essentiellement en Asie où les usines de production
sont nombreuses. Par contre, les activités de commandement et
de recherche sont restées aux Etats-Unis.
On remarquera
dans les documents 1 et 2 la marginalisation économique
de l'Afrique contrastant avec l'émergence de l'Asie orientale.
Enfin, le document 4 met en évidence la conquête
du marché chinois par les firmes transnationales de la
distribution : Carrefour, Wal-Mart et Metro. La Chine, marché
émergent de première importance devient un enjeu pour
les grandes firmes qui cherchent à capter un marché en
pleine croissance.
2. Cette
deuxième question est véritablement dans la continuité
de la première question : il fallait démontrer que
Nike utilise la division internationale du travail. En effet, Nike
fabrique l'essentiel de ces produits dans des zones où la
main-d'œuvre est rentable et qui disposent d'infrastructures
portuaires efficaces. On constate que la majorité des usines
Nike est située dans des pays émergents asiatiques
(Taïwan, Chine, Thaïlande, Indonésie...). D'autres
pays émergents sont également des zones de production
comme la Turquie (pour le marché européen) ou le Brésil
et le Mexique (pour le marché américain).
En
revanche, vous pourrez remarquer que Nike a gardé aux
Etats-Unis les activités de commandement (siège
social). C'est aux Etats-Unis que Nike bâtit sa stratégie
même s'il existe deux centres régionaux de coordination
(en Europe et en Asie).
On pouvait voir enfin que Nike vend
l'essentiel de ses produits aux Etats-Unis et en Europe. On pouvait
en conclure que les produits Nike doivent transiter par conteneurs
(voie maritime) entre l'Asie, l'Europe et les Etats-Unis.
3. Pour
comprendre efficacement le document 3 et ainsi bien répondre
à cette question, vous deviez vous rappeler que les pays
asiatiques n'ont pas tous commencé en même temps leur
développement. Les pays les moins intégrés dans
la mondialisation sont ceux qui ont commencé en dernier leur
processus d'industrialisation bénéficiant des
délocalisations d'autres pays déjà
industrialisés comme le Japon, la Corée du Sud ou
Taïwan. En ce sens, les pays comme les Philippines et
l'Indonésie (un temps appelés Bébés
Tigres) exportent moins que la Chine, Taïwan ou le Japon. Leur
croissance économique est plus faible que celle de la Chine.
La Corée du Nord est quant à elle complètement
exclue, il s'agit d'une dictature communiste complètement à
l'écart des échanges mondiaux.
En revanche, le
document montre bien l'importance en termes d'exportation du Japon
(malgré une croissance faible), des Dragons (Corée du
Sud, Taïwan, Hong Kong et Singapour) et surtout de la Chine.
Le
document 4 portant sur la Chine mettait en évidence les
inégalités régionales à l'intérieur
de la Chine même. Si ce pays est en pleine croissance,
l'implantation des hypermarchés de marque étrangère
se fait essentiellement dans les grandes métropoles orientales
(Pékin, Shanghaï, Hong Kong), alors que l'ouest du
territoire est quasiment déserté.
4. Le dernier
document porte sur la place de l'Afrique dans la mondialisation.
Sylvie Brunel indique que l'Afrique ne représente que 2 %
du commerce mondial. Le document 1 montre que très peu
de flux partent d'Afrique et que la valeur de ceux-ci est faible
comparée aux flux économiques échangés
entre les pôles de la Triade. L'Afrique n'échange
qu'avec l'Europe.
Sylvie Brunel évoque "une économie
d'enclave" et indique que l'Afrique dispose de ressources
naturelles exploitées mais surtout captées par les pays
du Nord. Elle prend l'exemple d'un pays pétrolier, le Gabon,
qui n'a pas su amorcer de développement industriel. Le
document 2 va dans le même sens. La firme Nike a très
peu d'usines en Afrique sauf dans quatre pays : le Maroc, la
Tunisie, l'Egypte et l'Afrique du Sud.
Cependant Sylvie Brunel se
veut optimiste. Si elle constate que dans les années 1990,
l'Afrique a été victime de trafics illégaux et
est devenue une décharge (déchets toxiques), elle
indique que l'Afrique est une source d'opportunités multiples
pour des entreprises cherchant à investir. La chance de
l'Afrique reste sa population jeune qui pourrait devenir une
main-d'œuvre intéressante pour les firmes
transnationales et éventuellement aussi un marché de
consommation.
IV - LA REPONSE ORGANISEE
Pour la deuxième partie de l'épreuve, vous deviez bien vous rappeler qu'il fallait ajouter des connaissances personnelles. Or le sujet ne se limitait pas aux documents choisis. On pouvait suivre le plan suivant :
1. La
mondialisation, une explosion de flux
●
Flux économiques (marchandises)
● Flux financiers
(bourses, flux de capitaux)
● Flux humains (migrations,
tourisme)
● Flux "culturels"
2.
Une intégration favorisée par l'émergence de
nouveaux acteurs
●
Stratégie des firmes transnationales
● Rôle
accru de l'Organisation Mondiale du Commerce (O.M.C)
● Rôle
des grands organismes mondiaux (F.M.I, Banque mondiale)
●
Rôle des Etats
3.
Renforcement des inégalités ou uniformisation de
l'espace mondial
●
Poids accru de la Triade
● Développement de nouveaux
pays (Chine, Brésil, Inde)
● Cas de l'Afrique :
marginalisation économique, domination des pays du Nord sur
les richesses naturelles, signes d'espoir cependant.
V - LES OUTILS
Mots-clés |
Principaux acteurs |
Lieux |
Intégration économique |
Organisation Mondiale du Commerce |
Les Nords et les Suds |
Division internationale du travail |
Firmes transnationales |
Triade |
Croissance économique |
Etats |
Métropoles |
Bourses |
Pays émergents |
Espaces marginalisés de l'Afrique |
|
Organisations régionales |
Asie orientale en expansion |