Le sujet 2007 - Bac Pro Secteur Industriel - Géographie - Etude de documents |
Avis du professeur :
Le sujet sur lequel vous deviez réfléchir ce jour touchait à
une problématique au cœur des préoccupations politiques et sociales : les
conséquences de l'élargissement de l'Union européenne. |
DOCUMENTS
Document 1 : Une compagnie irlandaise remplace son
personnel
Document 2 : L'Irlande et la Lettonie en 2005
Document 3 : Les travailleurs étrangers dans la population active des
pays de l'Union européenne
Document 4 : Le principe de libre circulation de la main-d'œuvre
Document 5 : L'Union européenne en 2007
QUESTIONS
Question 1 (document 1) (2 points) :
Quelles conséquences de l'élargissement de l'Union européenne ce document
illustre-t-il ?
Question 2 (documents 1 et 2) (3 points) :
Expliquez, à partir du document n°2, les remplacements de salariés présentés
dans le document n°1.
Quelles sont les conséquences de cette mobilité pour les travailleurs irlandais
et pour les travailleurs lettons ?
Question 3 (documents 3 et 4) (2 points) :
Précisez à quoi correspondent les trois types de travailleurs étrangers
distingués dans le diagramme.
En quoi les situations de l'Irlande et de la France diffèrent-elles ? Pourquoi ?
Question 4 (document 4) (2 points) :
Comment les États membres réglementent-ils la circulation des travailleurs dans
l'Union européenne ?
Question 5 (document 5) (3 points) :
Quels sont les grands contrastes géographiques de richesse que cette carte de
l'Union européenne permet de dégager ?
Question 6 (8 points) :
À partir de vos connaissances, en vous appuyant sur les documents et les
réponses aux questions, vous rédigerez un texte organisé sur le sujet
suivant :
"Les effets de l'élargissement de l'Union européenne"
Vous pourrez, par exemple, organiser votre réponse à partir
du plan suivant :
- des contrastes géographiques importants entre États membres,
- douze nouveaux membres en situation de rattrapage,
- les mobilités internes de travailleurs.
Document 1 : Une compagnie irlandaise remplace son personnel
"La compagnie Irish Ferries a décidé de faire appel à des équipages étrangers, moins coûteux. Les anciens employés sont priés de passer le relais aux nouveaux".
En décembre dernier, après trois semaines de conflit, les syndicats et la compagnie Irish Ferries ont conclu un accord sous l'égide de la Commission des relations du travaiI. Sur les 543 membres d'équipage du Ulysses, 495 ont choisi le départ volontaire, sur la base d'une indemnité de huit semaines de salaire par année d'ancienneté. Pour assurer le passage de témoin, nouveaux et anciens membres d'équipage - 82 et 81 personnes, respectivement - se trouvent à bord pour cette traversée. (...)
"Nous sommes vraiment désolés pour l'équipage
irlandais. Ce n'est agréable ni pour eux, ni pour nous de travailler
ensemble", avoue Radslaw Bielewics, responsable du bar. Ce jeune Polonais
de 31 ans est originaire de Gdansk (...) il a été serveur pendant six ans
dans une compagnie de croisières américaine, pour un salaire mensuel de 41 euros.
L'accord signé prévoit que les nouveaux venus percevront au moins le salaire
minimum irlandais (7,62 euros de l'heure). "Je ne le croirai que lorsque
l'argent sera sur mon compte", commente Inese Kosevhjh, 27 ans, qui
vient de Riga, en Lettonie. Après une formation de quatre semaines sur
l'Ulysses, la jeune femme sera affectée à la réception, aux termes d'un contrat
alternant deux mois de travail et un mois de congé. Comme son mari travaille
également à l'étranger, c'est la "baby-sitter", comme elle l'appelle,
qui s'occupe la plupart du temps de leurs deux enfants, restés à Riga.
Les deux-tiers des nouveaux embauchés sont lettons, les autres sont estoniens, lituaniens ou encore polonais, comme Adam Paczoska et Krzystof Gadomski tous deux responsables de la logistique. "Au début, l'ambiance n'était pas très bonne, se souvient Adam Paczoska. Je m'apprêtais à rentrer chez moi". "Certains membres de l'équipage irlandais sont aimables, d'autres en ont ras le bol, ajoute son compatriote. Mais, vous savez, nos salaires ne sont pas si élevés qu'on le croit par rapport au niveau de vie en Pologne. Dans notre pays, il y a beaucoup de chômage, mais tout coûte très cher maintenant".
Rosita Bland, The Irish Times
dans Courrier International, n°798, février 2006.
Document 2 : L'Irlande et la Lettonie en 2005
|
République d'Irlande |
Lettonie |
Population |
4 100 000 habitants |
2 300 000 habitants |
Superficie |
70 273 km2 |
64 600 km2 |
Date d'indépendance |
1923 |
1990 |
Date d'entrée dans l'Union |
1973 |
2004 |
Capitale |
Dublin 1 000 000 d'habitants |
Riga 750 000 d'habitants |
Produit Intérieur Brut |
160 milliards d'euros |
12 milliards d'euros |
PIB par habitant |
22 200 euros |
3 600 euros |
Taux annuel de croissance |
5,1% |
10% |
Taux de chômage* |
4,3% |
9,1% |
Monnaie |
euro |
lats |
* en % de la population active
Sources : Eurostat
& Clés pour l'Europe. Milan - CNDP 2006.
Document 3 : Les travailleurs étrangers dans la population active des pays de l'Union européenne
dans Courrier International, n°793, février 2006.
Document 4 : Le principe de libre circulation de la main-d'œuvre
Le principe de la libre circulation de la main-d'œuvre aurait dû s'appliquer aux nouveaux États membres, mais un régime dérogatoire a été mis en place lors de I'élargissement de 2004. L'accès des ressortissants des nouveaux États membres au marché du travail des anciens est donc soumis à des autorisations ou quotas pendant sept ans (à l'exception des travailleurs indépendants). Trois pays, la Grande-Bretagne, l'Irlande et la Suède ont choisi d'ouvrir totalement leur marché du travail dès le 1er mai 2004. Espagne, Portugal, Finlande et Grèce ont levé toutes les restrictions transitoires au 1er mai 2006. Seules l'Autriche et l'Allemagne maintiennent leurs barrières en l'état, au moins jusqu'en 2009. Tous les autres ont choisi l'assouplissement selon leurs besoins. Ainsi la France vient d'ouvrir soixante et un métiers couvrant sept secteurs économiques qui connaissent des difficultés de recrutement. L'ouverture totale sera inéluctable en 2011.
Jean-François Drevet, "Une Europe en crise ?", dans La Documentation photographique, n°8052, 2006.
Document 5 : L'union européenne en 2007
J.F. Malterre & C.
Pradeau, L'Europe en fiches, 5e édition, Bréal, 2005.
I - L'ANALYSE ET LES DIFFICULTES DU SUJET
Ce sujet appartient à la troisième partie du programme de terminale professionnelle qui traite de l'Europe. Il s'agit d'analyser les fonctionnements de l'espace européen et de mettre en évidence les effets des changements géopolitiques survenus depuis 1989. Ce sujet répond bien aux objectifs des programmes.
II - LA PROBLEMATIQUE
Quelles sont les conséquences économiques et sociales qu'entraîne l'élargissement de l'Union européenne ? Telle pouvait être la problématique de ce sujet.
III - LES REPONSES ATTENDUES
Question 1
Ce document illustre l'une des conséquences de l'élargissement de l'Union européenne, à savoir le droit pour les ressortissants des pays nouvellement adhérents d'aller travailler dans les autres pays de l'U.E. La différence des coûts salariaux pour les entreprises, selon qu'elles emploient des Baltes ou des Polonais, nouveaux ressortissants de l'Union, ou des Irlandais, justifie la préférence donnée aux premiers. Le document montre les tensions qui peuvent exister entre les deux groupes d'employés. Les Baltes et les Polonais sont prêts à accepter des salaires plus bas que les Irlandais qui, de ce fait sont licenciés et remplacés par les premiers.
Question 2
Quand on compare les statistiques de L'Irlande et de la Lettonie, les éléments qui doivent être pris en considération pour répondre à la question
sont les chiffres de l'économie de ces deux pays. Le
produit intérieur brut de l'Irlande est treize fois
supérieur à celui de la Lettonie (160 milliards d'euros contre 12
milliards d'euros). Le produit intérieur brut par habitant de l'Irlande est six
fois plus élevé que celui de la Lettonie ; le taux de
chômage est aussi deux fois plus faible, 4,3% pour l'Irlande contre
9,1% pour la Lettonie.
Le taux de croissance est certes deux fois plus élevé en Lettonie qu'en
Irlande mais le décollage économique de cet Etat est encore trop récent pour
porter ses fruits.
Tous ces éléments justifient largement que les Lettons
aillent chercher du travail hors de chez eux dans les autres pays de
l'U.E.
Les conséquences de cette mobilité pour les
travailleurs irlandais sont une certaine tension sociale
et un marché du travail instable avec des
entreprises peu soucieuses de garder leur personnel. L'autre conséquence
inéluctable est celle de la baisse des salaires dans
des secteurs où la main-d'oeuvre est mouvante. Pour les Lettons, c'est la
possibilité offerte de mieux gagner leur vie que dans leur
pays d'origine.
Question 3
Les trois types de travailleurs distingués sur le diagramme
sont les suivants :
- Les travailleurs
étrangers membres des pays les plus anciens ayant adhéré à l' U.E. (Espagne, Grèce, Portugal...)
- Les travailleurs
originaires de pays ayant adhéré à l'U.E. en 2004(Pologne, Estonie, Lettonie,
Lituanie, Hongrie...)
- Les travailleurs
originaires de pays européens qui ne sont pas membres de l'Union européenne.
Les situations de l'Irlande et de la France différent dans la mesure où l'Irlande accueille, contrairement à la France une proportion importante de travailleurs originaires des nouveaux pays membres. L'Irlande est l'un des pays dont les lois sont les plus accueillantes à l'égard de ces travailleurs. L'économie de l'Irlande très libérale, s'est édifiée sur l'accueil des entreprises étrangères et sur l'absence de contraintes due au libéralisme économique, ce qui n'est pas le cas de la France, plus soucieuse de préserver son modèle social et les acquis de ses salariés.
Question 4
Selon
le document 4, les 15 Etats membres de l'Union européenne avant 2004 ont adopté
différentes
stratégies pour réglementer la circulation des travailleurs des nouveaux Etats ayant rejoint l'Union en 2004 :
- 3 pays
ont ouvert totalement leur marché dès 2004 (Grande-Bretagne, Irlande et Suède)
- 4 ont
conservé des quotas jusqu'en 2006 (Espagne, Portugal, Finlande et Grèce)
- 2 (Autriche et Allemagne) ont des politiques limitatives
strictes et
ce jusqu'en 2009 au moins
- La France ouvre ses portes en fonction
de ses besoins ;
Rappeler qu'en 2011 toutefois, l'ouverture se devra d'être totale.
Question 5
Cette
carte de l'Union européenne nous permettait de dégager les contrastes géographiques de richesse suivants :
- A une
Europe de l'Ouest riche et développée (PIB/habitant supérieur à 15 000 euros) s'opposait :
- Une
Europe de l'est ou PECO (les nouveaux Etats membres) pour lesquels le
PIB/habitant ne dépasse pas les 7 000 euros, soit deux fois inférieur à l'Europe
occidentale.
Entre ces deux Europes, une Europe "médiane" composée des Etats du sud intégrés à partir des années 1980 : Portugal, Espagne, Grèce... pouvait être distinguée.
IV - LES REPONSES A LA PROBLEMATIQUE
Question 6 : "Les effets de l'élargissement de l'Union européenne".
Cette réponse qui devait être rédigée vous est ici présentée sous forme de tableau :
1ère idée |
Des contrastes géographiques importants entre Etats membres |
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Documents |
1, 2, 5 |
Doc 1 : La main d'oeuvre concurrencée par les bas salaires des
ressortissants des pays baltes. |
Idées personnelles |
Il faut montrer que plus l'adhésion à l'U.E. est ancienne, plus les Etats ont réussi, grâce aux aides européennes, à combler leur retard sur les Etats les plus riches de l'Europe de l'Ouest. Il existe un contraste entre l'Europe de l'Ouest et les nouveaux pays de l'Europe centrale et orientale qui ont adhéré en 2004. |
|
2ème idée |
Douze nouveaux pays membres en situation de rattrapage |
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Documents |
2, 4, 5 |
Doc 2, 4 et 5 : retard économique des nouveaux adhérents par rapport à l'Europe des quinze. |
Idées personnelles |
L'adhésion à L'U.E. est une chance pour les économies des nouveaux Etats membres grâce aux aides communautaires qui en découlent mais aussi à cause du grand marché qui s'offre à leurs productions agricoles et industrielles. L'exemple des pays méditerranéens ou du Sud de l'Union (Espagne, Grèce, Portugal) est là pour en témoigner. |
|
3ème idée |
Les mobilités internes des travailleurs |
|
Documents |
1,3,4 |
Doc 1 : Un exemple particulier de
mobilité des travailleurs dans l'U.E. : la compagnie Irlandaise des ferries. |
Idées personnelles |
Cette
mobilité n'est pas
la même selon les pays. Les travailleurs des
pays nouvellement adhérents vont plutôt vers les
pays à l'économie florissante comme l'Irlande
ou le Royaume-Uni dont les législations sont plutôt libérales. |