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Annales gratuites Bac Hôtellerie : Bonheur et plaisir

Le sujet  2010 - Bac Hôtellerie - Philosophie - Dissertation Imprimer le sujet
Avis du professeur :
Le sujet demande aux candidats d'apporter une définition du bonheur en leur demandant si le bonheur peut se réduire aux simples joies et plaisirs de la vie.

C'est un sujet très difficile pour les candidats des séries technologiques. Le terme de plaisir risque de donner lieu à des glissements de sens. Et surtout les candidats risquent d'en rester à la simple équation bonheur = plaisirs, ce qui n'est pas le but.
LE SUJET

Une vie heureuse est-elle une vie de plaisirs ?

LE CORRIGÉ

Analyse du sujet

C'est un sujet "attendu", après une année d'initiation à la philosophie, qui vous invite à réfléchir et à essayer de déterminer la valeur mais aussi les limites de l'opinion commune qui associe spontanément bonheur et plaisir.

L'expression "une vie heureuse" indique la notion principale : le bonheur. Le sens général du mot suggère déjà le problème posé par la question puisque l'on entend par là un état de satisfaction pleine, stable et durable, alors que la notion de plaisir, surtout au pluriel, désigne une satisfaction passagère, résultant du fait que l'on ait comblé pour un moment un besoin ou un désir ponctuels.

La répétition du mot "vie" dans la formulation de la question n'est pas anodine, car il n'est pas certain que l’on puisse l'entendre exactement de la même façon dans les deux expressions. Après tout l'animal, dans son être sensible immédiat, peut ressentir des plaisirs, mais seul l'homme, dans son existence réfléchie, peut vouloir le bonheur ou être conscient d'être heureux.

La problematique du sujet

On associe de manière spontanée "vie heureuse" et "vie de plaisirs", et on voit mal effectivement comment notre bonheur pourrait se passer de l'expérience des satisfactions sensibles et spirituelles, ou encore comment une vie de douleurs et de peines pourrait constituer une vie heureuse.

Cependant, le bonheur est un état durable, alors que le plaisir est passager. Une fois la satisfaction passée, le besoin, le désir renaissent, nous poussant à rechercher, dans le manque et parfois le tourment, de nouveaux plaisirs, dans une quête toujours insatisfaite.

A toujours chercher aveuglement les plaisirs, ne passe-t-on pas à côté d'un bonheur réfléchi et volontaire ?


La boite a outils

Vous pouviez peut-être commencer par cette remarque de bon sens : nous visons tous dans notre vie à chercher le plaisir et éviter la souffrance. Mais a-t-on suffisamment réfléchi à cette notion de plaisir ?

Epicure critique la vie de débauche, non pas parce qu'il cherche le plaisir, mais parce qu'il le cherche mal, dans une suite ininterrompue, toujours insatisfaite et souvent dangereuse de plaisirs aveugles.

La vie heureuse consiste, au contraire, dans le plaisir bien compris d'une existence réfléchie dans un corps en bonne santé et une âme sans troubles, fondements durables et conditions nécessaires pour vraiment goûter les plaisirs passagers. Encore faut-il savoir éviter les plaisirs dangereux et ne pas éviter les souffrances nécessaires (une médication douloureuse par exemple).


Une vie heureuse exige donc réflexion et volonté et non pas simplement attente passive ou quête effrénée des plaisirs. Vous pouviez d'ailleurs remarquer qu'il y a un plaisir de l'effort et une grande satisfaction de l'action bien accomplie. Toute la philosophie antique insiste d'ailleurs sur le lien entre une vie heureuse et une vie vertueuse, c'est-à-dire menée droitement dans la satisfaction intérieure du mérite, du jugement juste et de la volonté ferme.


Il fallait de manière générale distinguer les plaisirs cherchés dans la quête aléatoire de biens extérieurs qui ne dépendent pas de nous, et le plaisir durable d'un état d'esprit intérieur tranquille et serein acquis par un travail sur soi-même, qui dépend entièrement de nous.




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