Le sujet 2009 - Bac S - Physique - Exercice |
Avis du professeur :
Le sujet étudie le principe de déclenchement électrique d'un airbag. Sujet intéressant, assez difficile car vous devez appliquer vos formules (certes classiques) à une situation nouvelle (tension constante, capacité variable) et texte de référence un peu touffu. |
Airbag
et condensateur, quel rapport ?
(4 points)
Les technologies
développées dans l'industrie microélectronique
ont été transposées avec succès pour
fabriquer des microsystèmes électromécaniques,
c'est-à-dire des systèmes miniaturisés qui
intègrent sur une même puce des parties mécaniques
(capteurs d'accélération ou de pression, miroirs,
micromoteurs) et des circuits électroniques associés.
Un
des premiers microsystèmes à avoir été
développé est l'accéléromètre. Il
est entre autres utilisé pour déclencher le gonflage
des airbags des véhicules en cas de choc
brutal.
L'accéléromètre est constitué
de deux pièces en forme de peignes complémentaires.
L'une est fixe et constitue le cadre, l'autre est mobile à
l'intérieur de ce cadre, suspendue par une lamelle flexible,
sans contact entre les deux parties. L'ensemble constitue un
condensateur. En cas de choc brutal du véhicule, la partie
mobile se déplace par inertie dans le sens opposé au
mouvement, comme le passager d'un bus qui est debout et se trouve
projeté en avant quand le bus freine (voir figure 3).
Ce changement de distance entre le peigne mobile et le cadre modifie
la capacité du condensateur. Dès que le circuit intégré
détecte ce changement de capacité, il commande le
gonflage de l'airbag, avant même que le conducteur et les
passagers du véhicule ne soient projetés en avant.
D'après "A
la découverte du nanomonde"
(www.nanomicro.recherche.gouv.fr)
défis CEA et Internet
Figure 3
: Fonctionnement de l'accéléromètre et
déclenchement d'airbag
Figure 4 :
Nous allons nous
intéresser au principe de fonctionnement de ce dispositif. Le
peigne mobile et le cadre constituent un condensateur de capacité
C. Il est branché aux bornes d'une pile de résistance
interne R et de force électromotrice E. Le circuit est
modélisé par le schéma de la figure
4.
Données :
C = 100 pF (1 pF = 10—12 F)
E = 5,0 V
1. Comportement
de l'accéléromètre en dehors de chocs
La
mise sous tension de l'accéléromètre revient à
fermer l'interrupteur K du montage modélisant le dispositif
représenté sur la figure 4
Le
condensateur est déchargé avant la fermeture de
l'interrupteur.
A l'instant t = 0, on ferme
l'interrupteur.
Les courbes représentent les variations de
la tension aux bornes du condensateur et de l'intensité du
courant en fonction du temps sont données sur la figure
5 de l'annexe.
1.1. Sur cette figure, identifier en justifiant qualitativement la courbe correspondant à la tension et celle correspondant à l'intensité.
1.2. Délimiter de façon approximative et qualifier, sur la Figure 5 de l'annexe les deux régimes de fonctionnement du circuit.
1.3.
Déterminer graphiquement la valeur de la constante de temps du
dipôle RC.
Comparer cette valeur à la durée
d'un choc de l'ordre de 200 ms.
1.4. Donner
l'expression littérale de cette constante de temps.
En
déduire un ordre de grandeur de la valeur de la résistance
R.
1.5. Charge
du condensateur.
1.5.1.
Déterminer graphiquement sur la figure 5 de l'annexe
les valeurs de la tension aux bornes du condensateur et de
l'intensité du courant en régime
permanent.
1.5.2.
En déduire, en régime permanent, la valeur de la charge
q du condensateur définie sur la figure 4.
2. Déclenchement de l'airbag
2.1. D'après le texte encadré, comment se nomment parties de l'accéléromètre correspondant aux armatures mobile et fixe ?
2.2. Le
rapprochement des deux armatures provoqué par un choc entraîne
une augmentation de la capacité du condensateur (Figure
6 de l'annexe). Il s'agit de comprendre les conséquences
de cette variation.
En tenant compte du fait que la
constante de temps est très faible, on considérera que
la valeur de la résistance est nulle.
2.2.1.
Parmi les deux propositions suivantes donnant l'expression de la
capacité C en fonction de la distance d entre les
armatures du condensateur, choisir en justifiant celle qui peut
convenir :
a.
C = k.d b.
2.2.2.
Donner l'expression de la tension aux bornes du condensateur uc
et de la charge q du condensateur avant le choc, en fonction
de E (on pourra s'aider d'un schéma du
circuit).
2.2.3.
Justifier que la tension aux bornes du condensateur n'est pas
modifiée par le choc. En déduire que le choc a pour
effet de faire augmenter la charge q du condensateur.
2.3. Sur le schéma de la figure 6 de l'annexe, indiquer le sens de déplacement des électrons dans le circuit engendré par la variation de charge q du condensateur.
2.4. Donner
la relation entre l'intensité i du courant et la charge
q du condensateur.
Choisir parmi ces affirmations celle qui
convient :
Le déclenchement du gonflage de l'airbag est
commandé par la détection d'une variation
:
a. de
tension aux bornes du condensateur
b. d'intensité
du courant dans le circuit
c. de
tension aux bornes du générateur.
Figure 6:
Annexe de l'exercice III
Figure 5
: courbes d'évolution temporelle de la tension aux bornes
du condensateur et de l'intensité du courant
I - LES RESULTATS
1.1.
Courbe
(b) : tension
Courbe (a) : intensité
1.2.
Jusqu'à
environ 5 ns : régime transitoire
Après
5 ns c'est le régime permanent
1.3. Graphiquement (très inférieur à la durée d'un choc)
1.4.
1.5.1. i(t = ) = 0 A et Uc(t = ) = 5,0 V
1.5.2. q 500 pC
2.1. Le peigne et le cadre
2.2.1.
2.2.2. Uc = E et q = C × E
2.2.3.
●
E ne varie pas donc Uc
non plus
● q = C × E
donc si C augmente alors q
augmente (à E fixe)
2.3. Sens des aiguilles d'une montre sur le schéma
2.4.
II - LES RESULTATS COMMENTES ET DETAILLES
1.1. A
la fermeture de l'interrupteur la tension aux bornes du condensateur
augmente à partir de zéro donc :
La courbe (b)
représente la tension
La courbe (a) représente
l'intensité
On aurait pu justifier à partir de l'intensité.
1.2.
1.3.
Graphiquement la constante de temps
est l'abscisse du point d'intersection entre la tangente à
l'origine et l'asymptote.
On trouve environ
= 1 ns = 10-9 s = 10-6 ms
ce qui est très inférieur à la durée d'un
choc (200 ms).
On aurait pu trouver lorsque Uc est à 67 % de son maximum.
1.4. Littéralement = R × C
1.5.1.
Lorsque les courbes sont confondues avec leurs asymptotes on trouve
:
i(t = ) = 0 A
Uc(t = ) = 5,0 v
1.5.2. Pour
un condensateur q = C × Uc
Donc
q 100 × 10-12 × 5,0 500 pC
en régime permanent
2.1. L'armature fixe est le cadre et l'armature mobile est le peigne mobile.
2.2.1. Il
faut une formule où une diminution de d entraîne une
augmentation de C
2.2.2. On
applique la loi des mailles E = R × i + Uc
Or
on prend R 0
d'où Uc = E
De
plus q = C × Uc
d'où q = C × E
2.2.3.
●
E est constant et Uc E
donc Uc reste constant
●
Comme q C × E,
si C augmente (à E constant) alors q augmente.
E est bien donné comme une constante dans l'énoncé.
2.3.
Les électrons
se déplacent dans le sens des aiguilles d'une montre sur le
schéma.
C'est
le sens inverse du sens conventionnel du courant avec les conventions
de la figure 4 :
2.4.
Nous
venons de voir que les tensions aux bornes du condensateur et du
générateur restent constantes pendant le choc.
Par
contre il y a une variation de q engendrée par
l'apparition d'un courant.
Donc c'est l'affirmation b.
qui convient.
III - LES OUTILS : SAVOIRS ET SAVOIR-FAIRE
● Connaître
la représentation symbolique d'un condensateur.
● En
utilisant la convention récepteur, savoir orienter un circuit
sur un schéma, représenter les différentes
flèches-tension, noter les charges des armatures du
condensateur.
● Connaître les relations
charge-intensité et charge-tension pour un condensateur en
convention récepteur.
● connaître la
signification de chacun des termes et leur unité.
●
Savoir exploiter la relation q = Cu.
● Connaître
l'expression de la constante de temps et savoir vérifier son
unité par analyse dimensionnelle.
● Savoir exploiter
un document expérimental pour :
identifier les tensions observées
déterminer une constante de temps lors de la charge et de la
décharge
IV - LES DELIMITATIONS DE L'EXERCICE
L'année
dernière c'était RL et RLC. Cette année c'est
RC...oui mais avec une tension constante et une capacité (donc
une charge) variable : du jamais vu !
L'airbag est
connu de tous mais le texte explicatif est lui un peu confus. Malgré
tout, l'exercice est un savant dosage de questions de cours, de
réflexion et de calculs : cela rend son évaluation
diversifiée et pertinente. C'est globalement un exercice qui
doit permettre à ceux qui ont de réelles compétences
scientifiques de se mettre en valeur.