Le sujet 2007 - Bac S - Physique - Exercice |
Avis du professeur :
Exercice mixte physique/chimie : première partie
portant sur le mouvement d'un boulet de canon dans le champ de pesanteur, deuxième
partie traitant de la restauration de ce boulet par électrolyse. |
La galiote (7 points)
La galiote était un navire de guerre qui fit son apparition
à la fin du XVIIème siècle, sous le règne de Louis XIV. Les galiotes
possédaient de lourds canons, fixés au pont, projetant des boulets de 200 livres (environ 100 kg) portant jusqu'à 1200 toises (environ 2400 m).
Selon la description détaillée de Renau, Inspecteur Général de la Marine, ces bâtiments sont destinés à emporter des canons en mer. Ils sont de moyenne
grandeur et à fond plat. De par leur fabrication, l'angle de tir des canons est
fixe et a pour valeur α = 45°, ce qui permet de tirer à la plus
grande distance possible.
La structure d'une galiote doit être très robuste pour résister à la
réaction considérable du boulet et leur échantillon1 est
ordinairement aussi fort que celui d'un vaisseau de 50 canons.
1 dimension et épaisseur des pièces utilisées pour la construction.
D'après le site Internet de l'Institut de Stratégie Comparée.
Les parties 1, 2 et 3 de cet exercice sont indépendantes.
Certaines aides au calcul peuvent comporter des résultats ne correspondant pas
au calcul à effectuer.
1. Action de la poudre de canon sur le boulet
L'éjection du boulet est provoquée par la combustion de la poudre. Une force de
poussée est donc exercée sur le boulet par l'ensemble {galiote + canon + gaz}.
Justifier l'expression soulignée dans le texte ci-dessus, à l'aide d'une des
trois lois de Newton. Enoncer cette loi. (On pourra s'aider d'un schéma).
2. La trajectoire du boulet
On souhaite étudier la trajectoire du centre d'inertie G du boulet de masse m.
L'étude est faite dans le référentiel terrestre considéré comme galiléen. Le
repère d'étude est (O, ) et l'origine des dates est
choisie à l'instant où le boulet part du point O (voir figure 1
ci-dessous).
Le vecteur vitesse initiale du point G est incliné d'un
angle α (appelé angle de tir) par rapport à l'horizontale. Une fois le
boulet lancé, la force de poussée de la partie précédente n'intervient plus.
Données :
Volume du boulet : V = 16 dm3 = 16 L
Masse du boulet : m = 100 kg
Valeur du champ de pesanteur : g = 10 m.s-2
Masse volumique de l'air : = 1,3 kg.m-3
Aide au calcul |
|||
1,6 x 1,3 = 2,1 |
≈ 1,5 |
||
= 1,2 |
= 0,81 |
≈ 4,9 |
|
2.1. Inventaire des forces agissant sur le boulet après son lancement
2.1.1. La poussée d'Archimède
Donner l'expression littérale de la valeur FA de la poussée
d'Archimède puis la calculer.
2.1.2. Le poids
Calculer la valeur P du poids du boulet après avoir précisé son
expression littérale.
2.1.3. Dans cet exercice, on pourra négliger la poussée d'Archimède
devant le poids si la valeur de ce dernier est au moins cent fois plus grande
que celle de la poussée d'Archimède.
Montrer que l'on est dans cette situation.
2.1.4. Pendant le vol, compte tenu de la masse, de la vitesse et de la
forme du boulet, on fait l'hypothèse que les forces de frottement dans l'air
sont négligeables devant le poids.
En tenant compte de la remarque et des résultats précédents, établir le bilan
des forces exercées sur le système {boulet} pendant le vol.
2.2. Equation de la trajectoire
Dans toute cette partie, on négligera la poussée d'Archimède et on ne
tiendra pas compte des forces de frottement dues à l'air.
2.2.1. En appliquant la deuxième loi de Newton,
montrer que les équations horaires du mouvement du point G s'écrivent :
x(t) = (v0.cos α).t
et y(t) = -g.t2 + (v0.sin α).t
2.2.2. Montrer que l'équation de la trajectoire du boulet peut se mettre
sous la forme y(x) = Ax2 + Bx. On donnera
les expressions littérales de A et B et on précisera leurs unités respectives.
2.3. Portée du tir
L'équation de la trajectoire du boulet peut se mettre sous la forme y(x) = x.(Ax + B).
Au cours d'un tir d'entraînement, un boulet tombe dans l'eau. Dans ces
conditions, la distance entre le point de départ du boulet et son point M d'impact
sur l'eau est appelée portée (voir figure 1 page 2).
On négligera la différence d'altitude entre les points O et M devant les autres
distances.
2.3.1. Exprimer le portée d du tir en fonction
de A et B.
2.3.2. L'expression littérale de la portée d en fonction de v0,
α et g est : d = .
Retrouver, en la justifiant, la valeur
α = 45° donnée dans le texte, pour laquelle la portée est
maximale, pour une vitesse donnée.
2.3.3. A partir de la question précédente et des données, calculer la
vitesse initiale du boulet pour atteindre la portée maximale donnée dans le
texte.
2.3.4. En fait, les frottements dans l'air ne sont pas négligeables.
Avec un angle de tir restant égal à 45°, la vitesse initiale du boulet
doit-elle être supérieure ou inférieure à celle trouvée à la question 2.3.3.
pour obtenir la même portée maximale ? Justifier sans calcul.
3. Restauration d'un boulet par électrolyse
Un boulet est retrouvé par un archéologue, qui le restaure par électrolyse en
solution basique. Ce procédé a pour but, notamment :
● d'éliminer la gangue (substance qui forme
une enveloppe autour d'une autre matière) qui entoure le boulet ;
● de débarrasser l'objet de tous les ions
chlorure qui, au contact de l'humidité de l'air et du dioxygène amènent à la
formation d'acide chlorhydrique conduisant à la destruction rapide du boulet.
Ces ions chlorure sont également présents dans la gangue.
Le schéma de principe de l'électrolyse est le suivant :
La lente destruction de la gangue libère dans l'électrolyse
les ions chlorure qu'elle contenait.
L'équation de la réaction modélisant l'électrolyse est :
2 Cl-(aq) + 2 H2O (l) = Cl2(g) + H2(g) + 2 HO-(aq)
Les couples d'oxydoréduction mis en jeu sont : Cl2(g) / Cl-(aq)
et H2O(l) / H2(g)
3.1. La réaction se produisant à l'anode est-elle une
oxydation ou une réduction ?
3.2. Ecrire l'équation de la réaction ayant lieu à l'anode. A quelle
borne du générateur est reliée cette électrode ?
3.3. A l'une des électrodes, on observe un dégagement de dihydrogène.
L'équation de la réaction électrochimique associée est : 2 H2O(l) + 2 e- = H2(g) + 2 HO-(aq)
(1)
La pression exercée par le dihydrogène permet de décoller la gangue.
L'élimination de la gangue se fait sous une intensité I constante et
pendant une durée Δt qui dépendent, entre autre, de la nature de
l'objet et de son état de corrosion.
Données :
Charge élémentaire : e = 1,6 x 10-19 C
Constante d'Avogadro : NA = 6,0 x 1023 mol-1
Intensité du courant : I = 1,0 A
Durée de l'électrolyse : Δt = 530 heures
Aide au calcul |
|||
|
|
= 1,5 |
= 7,5 |
On note Q la valeur absolue de la charge électrique totale ayant circulé
dans le dispositif pendant la durée Δt de l'électrolyse.
3.3.1. Donner l'expression littérale du nombre N
d'électrons transférés et celle de la quantité d'électrons n(e-)
en fonction des grandeurs données.
3.3.2. Pour simplifier, on fait l'hypothèse que la réaction
correspondant à l'équation (1) est la seule à se produire au niveau de
l'électrode concernée.
En s'aidant éventuellement d'un tableau d'avancement, établir une relation
entre la quantité n(H2) de dihydrogène dégagé et la quantité
d'électrons n(e-) et en déduire que n(H2) = .
3.3.3. Calculer la valeur de n(H2).
3.3.4. En déduire quel sera le volume de dihydrogène dégagé dans les
conditions de l'expérience. On donne le volume molaire des gaz dans les
conditions de l'expérience : VM = 24 L.mol-1.
I - LES RESULTATS
1. Troisième loi de Newton.
Si un corps A exerce sur B une force alors B exerce une force sur
A telle que
2.1.1 FA = ρ.V.g
FA = 0, 21 N
2.1.2 P = m.g
P = 1000 N
2.1.3
2.1.4 Bilan des forces
2.2.1 On intègre deux fois l'expression de la
deuxième loi de Newton projetée dans le repère d'étude. On utilise les
conditions initiales pour déterminer les constantes d'intégration.
2.2.2 y(x) = Ax2 + Bx.
Avec
2.3.1
2.3.2 V0 » 150 m.s-1.
2.3.4 Il faut une vitesse initiale supérieure à
150 m s-1.
3.1 Une oxydation.
3.2
L'anode est reliée à la borne positive du générateur.
3.3.1 et
3.3.2 On utilise pour démontrer ce qui est demandé.
3.3.3 n(H2) » 1,0 × 10 1 mol.
3.3.4 V(H2) » 240 L.
II - LES RESULTATS COMMENTES ET DETAILLES
1. Pour éjecter loin un gros boulet il faut qu'il
subisse une force importante. D'après la troisième loi
de Newton le boulet exerce aussi (lors de son éjection) une force
importante sur la structure de la galiote. Cette structure doit être capable
d'y résister.
Enoncé de la troisième loi de Newton :
Si un corps A exerce sur B une force alors B exerce une
force sur A telle que
® Le schéma
n'était pas obligatoire.
2.1.1 La poussée d'Archimède a pour valeur (FA), le poids du volume d'air déplacé par le
boulet :
FA = ρ.V.g
(avec V = 16 dm3 = 1.6.10-2 m3)
FA = 1,3 × (1,6.10-2) × 10.
FA = 2,1.10 -1.
Soit FA = 0,21 N.
® Attention,
c'est la masse volumique de l'air qui intervient.
2.1.2 Par définition P = m.g
P = 100 × 10
Soit P = 1000N.
2.1.3
Donc on peut négliger FA devant P.
2.1.4 Puisqu'on néglige la poussée d'Archimède et les
forces de frottement, le bilan des forces exercées sur le système {boulet}
pendant le vol se résume à son poids .
® Il s'agit
donc d'une chute libre.
2.2.1 D'après la deuxième loi de Newton :
Û
Û (1)
On projette la relation (1) dans le repère d'étude.
(1) Û
Par une première intégration et en utilisant les coordonnées du vecteur vitesse initiale on obtient :
(1) Û
® Attention, ici l'axe des ordonnées étant orienté vers le haut, l'ordonnée de est (-g).
2.2.2 On élimine le temps dans les équations horaires :
(2) Û
(3) Þ
D'où
● Y (x) est de la forme
Y(x) = Ax2 + Bx.
Avec
● g est en m.s-2,cos a n'a pas d'unité et V02 est en m2.s-2. On en déduit : donc A est en m-1.
● tan a n'a pas d'unité, donc B n'a pas d'unité.
2.3.1 La portée est l'abscisse (non nulle) du point
de la trajectoire dont l'ordonnée est nulle.
D'après l'équation de la trajectoire :
yM = 0 = xM (AxM + B)
<=> xM = 0 ou xM = -
d n'étant pas nulle on a
à A étant négatif, on a bien une valeur positive pour d.
2.3.2 On donne d =
Si la valeur de Vo est fixée, d est maximale pour sin 2α = 1
On en déduit 2α = 90° soit α = 45°
2.3.3 Comme alors
Cela donne
soit 1,5 × 10² m.s—1(=150m.s-1)
à C'est environ la moitié de la vitesse du son dans l'air.
2.3.4 Les frottements diminuent la vitesse, donc la vitesse initiale doit être supérieure à celle trouvée précédemment si on veut la même portée maximale.
3.1 L'anode est le lieu de l'oxydation.
à Moyen mnémotechnique : "anode" et "oxydation" commencent tous les deux par une voyelle.
3.2 D'après l'équation de la
réaction, c'est l'ion chlorure qui est oxydé en dichlore
(oxydation = perte d'électrons)
Donc à l'anode : 2Cl—(aq)
= Cl2(g) + 2e—
Pour que les électrons libérés par cette
oxydation quittent l'électrode, il faut la brancher à la borne + du générateur.
à Le risque était grand de faire des confusions avec l'étude d'une pile électrochimique.
3.3.1 Le nombre d'électrons transférés :
N =
donc
de plus n (e—) =
donc
à L'énoncé n'introduisant pas le faraday, il est mieux de ne pas l'utiliser.
3.3.2 D'après le tableau d'avancement, au bout de , n (H2) = x et n (e—) = 2x
donc n (H2) =
d'où n (H2) =
à Un tableau d'avancement n'était pas obligatoire.
3.3.3
à La notation 10 à la place de 1.0 x 101 ne permettait pas de respecter le nombre de chiffres significatifs.
3.3.4
240 L de dihydrogène seraient dégagés.
III - LES OUTILS : SAVOIRS ET SAVOIR-FAIRE
● Mise en évidence expérimentale de la
possibilité, dans certains cas, de changer le sens d'évolution d'un système en
imposant un courant de sens inverse à celui observé lorsque le système évolue
spontanément (transformation forcée). - Réactions aux électrodes, anode et
cathode.
● Application à l'électrolyse :
principe et exemples d'applications courantes et industrielles.
● Ecrire les réactions aux
électrodes et relier les quantités de matière des espèces formées ou consommées
à l'intensité du courant et à la durée de la transformation, dans les piles et
lors d'une électrolyse.
● Savoir que l'électrolyse est une transformation forcée.
● Connaissant le sens du courant imposé par le générateur, identifier
l'électrode à laquelle se produit la réaction d'oxydation (anode) et
l'électrode à laquelle se produit la réaction de réduction (cathode).
●
Accélération : aG = lim Dt—0 (DvG /Dt)
= dvG/dt ; vecteur accélération (direction, sens, valeur).
● Deuxième loi de Newton appliquée au centre d'inertie.
● Faire l'inventaire des forces extérieures appliquées à ce système.
● Définir le vecteur accélération et exploiter cette définition,
connaître son unité.
● Enoncer les trois lois de Newton.
● Connaître les caractéristiques de la poussée d'Archimède.
● Mouvement de projectiles dans un champ de pesanteur uniforme.
Þ Application de la
deuxième loi de Newton au mouvement du centre d'inertie d'un projectile dans un
champ de pesanteur uniforme dans le cas où les frottements peuvent être
négligés.
Þ Equations horaires
paramétriques
Þ Equation de la
trajectoire
Þ Importance des
conditions initiales
IV - LES DELIMITATIONS DE L'EXERCICE
L'exercice est un gros exercice qui peut effrayer un peu au
départ, au moins par son barème. Un exercice sur 7 points c'est
rare ! Cependant on se rend vite compte qu'il n'est en fait que la
juxtaposition de deux exercices plus modestes. L'un de physique sur la
mécanique et l'autre sur l'électrolyse. Ces deux thèmes avaient d'ailleurs été
correctement pressentis dans nos pronostics.
L'exercice de mécanique se cantonne au cas classique de l'étude d'un mouvement
plan dans un champ de pesanteur uniforme. C'est un exercice très guidé où il
est souvent possible de s'apercevoir de ses éventuelles erreurs de calcul.
La partie sur l'électrolyse n'est pas non plus très originale. On commence par
identifier les réactions aux électrodes puis par une étude stœchiométrique
on prévoit un volume de gaz produit. Il n'y a pas de difficultés particulières,
pour peu que la chimie de première S soit bien assimilée. Il est à noter
que les aides aux calculs fournies obligeaient à utiliser la notation
scientifique.