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Bien se préparer à l’épreuve de philo

Pour réussir l’épreuve de philo du bac, il faut à la fois faire preuve de méthode, maîtriser les notions du programme et développer des qualités rédactionnelles. Tour d’horizon des bonnes pratiques qui feront de vous un parfait petit philosophe.


Choix du sujet de philo et gestion du temps de l’épreuve

En philosophie, tous les mots sont importants : l’analyse du sujet doit être très rigoureuse. Prenez en considération les différents sens possibles d’un même mot (analyse conceptuelle) et ne négligez ni les "petits mots", ni la grammaire, ni la syntaxe (article défini ou indéfini, interrogation, négation, verbe à l’infinitif, à la première ou à la troisième personne du singulier ou du pluriel, etc.).

Ce travail doit vous permettre de reconnaître et de formuler le problème posé (qui n’est pas l’énoncé lui-même). En général, prévoyez un quart d’heure pour le choix du sujet, trois quarts d’heure pour son analyse et la notation de tout ce qui vous vient à l’esprit, une heure pour l’élaboration d’un plan détaillé, une heure trois quarts pour la rédaction et un quart d’heure de relecture. Ne partez pas avant l’heure, utilisez tout votre temps ! Vous ne pouvez pas imaginer les points perdus par inattention, pour des oublis ou des énormités qu’une relecture aurait éliminées.

 

Le bon plan en philo

Elaborez un plan détaillé et équilibré (deux ou trois parties contenant chacune deux ou trois sous-parties) avant de commencer à rédiger : les correcteurs doivent constater un véritable enchaînement d’arguments. Travaillez soigneusement les transitions qui montrent l’insuffisance d’un premier point de vue et en appellent "naturellement" un autre. Résumez-vous souvent, et surtout ne perdez pas de vue le sujet !

Les correcteurs s’attendent généralement à un devoir de 5 à 8 pages, mais vous devez privilégier la concision et la clarté. Soignez l’écriture et l’orthographe, en particulier celle des noms propres. Inutile de mettre les dates de naissance des auteurs que vous citez ! Ecrire dans un français précis, riche et limpide vous assure la plus grande bienveillance : éliminez les jargons (pseudo-philosophique, journalistique, branché-anglais, pseudo-scientifique, etc.). Soyez honnêtes intellectuellement, essayez de n’écrire que ce que vous comprenez bien !

 

Les exemples et références philosophiques

En philosophie, l’exemple est à la fois indispensable et trompeur. Indispensable parce qu’on ne pense pas à partir de rien, et que la pensée doit rendre compte de la vie. Trompeur parce qu’un exemple n’est pas en soi un argument, il permet de l’appuyer ou de l’éclairer. Si votre argumentation est boiteuse, ce n’est pas un exemple qui la sauvera ! En cherchant vos exemples, pensez à la littérature, aux chefs-d’oeuvre du cinéma, aux opéras, à toute référence culturelle reconnue. Encore une fois, évitez l’actualité : la vraie culture est personnelle, elle ne dépend pas du journal ou de l’émission que vous avez vu la veille ! Enfin, évitez l’argument d’autorité : aucune philosophie n’est incontestable, rien ne peut remplacer votre propre réflexion personnelle, surtout pas des citations apprises par coeur !

 

Mémento du petit philosophe

Se souvenir que la philosophie est une démarche, une manière particulière de poser et d’approfondir certains problèmes. Elle demande une certaine attitude (chercher à développer un problème précis, et non à le résoudre par une solution rapide et superficielle, et surtout bien faire la différence entre ce que vous savez vraiment et ce que vous ne savez pas défendre par des arguments clairs), elle demande une certaine culture (constituée de références, bien sûr, mais surtout d’une "boîte à outils" pleine de concepts, de notions, dont vous maîtrisez une ou plusieurs définitions et que vous pouvez associer ou opposer à d’autres).

La philosophie n’a pas de réponses toutes faites parce qu’elle interroge des limites de notre savoir, de nos comportements. C’est pour cela qu’elle peut souvent déranger nos habitudes de pensée. Certains problèmes philosophiques se posent depuis des milliers d’années (la liberté humaine, l’identité personnelle, le rapport à autrui, le sens du langage, etc.). Donc méfiance : ils méritent des réponses nuancées, ils ne sont pas aussi simples, on ne peut jamais répondre par oui ou par non en philosophie.

 

Lectures utiles en philosophie

Vous pouvez lire à profit tout ce dont vous avez envie ! Se faire plaisir est le meilleur moyen d’apprendre. Sachez tout de même garder un recul critique sur un livre, une pensée, un artiste.

Les auteurs à lire et à relire :

 

Les erreurs à ne pas commettre

  • Commencer votre introduction par "de tout temps" ou "Platon, grand philosophe de l’Antiquité grecque".
  • Ne pas trouver le problème philosophique qui vous est proposé. C’est à vous de le formuler clairement en début de devoir.
  • Juxtaposer des thèses ou des points de vue sans véritable articulation. Le plan thèse-antithèse, notamment, n’est pas toujours adapté au sujet et ne convient jamais s’il se réduit à l’énoncé de deux thèses contradictoires. Il vaut mieux procéder par approfondissement ou par changement de point de vue (politique, individuel, esthétique, scientifique, etc.).
  • Substituer l’accumulation d’exemples et de références au travail d’analyse conceptuelle.
  • Réciter le cours sans l’adapter au sujet, et donc faire un hors sujet brillant, car il est peu probable que votre professeur ait traité en cours, mot pour mot, le sujet qui vous est proposé ! Rappelez-vous : traiter le sujet, tout le sujet, et rien que le sujet !
  • Faire un contresens sur un auteur, sur un texte, ou se contenter de le paraphraser. Signe de la paraphrase : quand vous accumulez les débuts de phrases : "ensuite l’auteur dit que ". Il faut toujours mettre en rapport ce que dit l’auteur avec ce qu’il veut démontrer, et les objections implicites ou explicites qu’on pourrait lui faire.
  • Ne développer qu’une seule thèse, rester évasif ou laisser entendre que tout dépend de l’avis de chacun, est ce qu’il y a de plus creux à lire : ce qui intéresse le philosophe, ce n’est pas de constater que les gens pensent différemment, mais de comprendre les raisons qui font qu’on pense de telle ou telle manière. De plus, sur les grands problèmes philosophiques, il est faux de dire que chacun a "son" idée sur la question. La plupart des hommes se contentent d’hériter d’idées toutes faites qu’ils ne questionnent pas. Or, c’est votre travail de trouver des présupposés, des réponses toutes faites aux grandes questions de l’existence.

 

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