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Annales gratuites Brevet Série Collège : La citoyenneté sociale

Le sujet  2002 - Brevet Série Collège - Education civique - Etude de cas Imprimer le sujet
LE SUJET

DOCUMENTS

Document 1 : Les personnes sans domicile fixe en France.

Une enquête de l'INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) "sur la population fréquentant les centres d'hébergements et de distribution de repas chauds", publiée le mardi 19 janvier 2002, fournit des données sur le sujet.

"86 000 personnes étaient sans domicile fixe au moment de l'enquête, soit elles dormaient dans la rue ou dans un abri de fortune, soit elles étaient hébergées par un organisme. Le chiffre ne mesure pas toute la population des sans abri en France : il escamote ceux qui n'ont pas fait appel à un centre d'hébergement ou à une soupe populaire.
Cette estimation est très inférieure aux autres chiffres qui circulent à propos des sans-logis ou des mal logés. Joseph Wrezinski, fondateur de ATD-Quart Monde(1) indiquait en 1987, que 200 000 à 400 000 personnes rencontraient des difficultés pour trouver un toit.
Les personnes privées de logement composent une population plutôt masculine et jeune. Les deux tiers sont des hommes et 36% ont entre dix-huit et vingt-neuf ans, alors que cette tranche d'âge représente seulement 23% de la population française.
La part des "sans domicile fixe" qui ne bénéficient pas des dispositifs d'aide aux précaires(2) mis en place par l'Etat est parfois très forte : moins d'un quart d'entre eux touchent le RMI(3) et 60% seulement bénéficient de la CMU(4)."

D'après Le Monde, 30 janvier 2002.

(1) ATD-Quart Monde : association qui apporte des secours aux plus démunis.
(2) Dispositifs d'aide aux précaires : toutes les mesures prises pour venir en aide aux personnes et aux familles dont les revenus sont à la fois insuffisants et instables.
(3) RMI : le Revenu Minimum d'Insertion.
(4) CMU : la Couverture Maladie Universelle.

Document 2 : Extrait du préambule de la Constitution de la Vème République, 1958.

Article premier :

La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances.

QUESTIONS

Question 1 : (document n°1)
Qu'est-ce qu'une personne "sans domicile fixe" d'après le document ? (1 point)

Question 2 : (document n°1)
Qui s'efforce de prendre en charge les personnes les plus démunies ? (2 points)

Question 3 : (document n°2)
Au nom de quels principes l'Etat intervient-il dans le domaine social ? (1 point)

PARAGRAPHE ARGUMENTE (8 points)

En utilisant :
- les documents,
- les réponses aux questions posées,
- et vos connaissances, vous rédigerez un paragraphe argumenté d'une vingtaine de lignes répondant au sujet suivant :
"La citoyenneté sociale".

LE CORRIGÉ

I - L'ANALYSE DU SUJET

Un sujet citoyen qui rappelle aux impétrants les valeurs de solidarité et de fraternité inscrites dans nos institutions. Ce qui est plutôt revigorant dans une société dont le seul credo est bloqué sur le premier terme de la devise nationale, Liberté !

Un sujet qui demandait avant tout de la générosité comme je n'en doute pas vous avez su en mettre dans vos réponses.

II - LES CONNAISSANCES ESSENTIELLES

A - REPONSES AUX QUESTIONS

Question 1 :

0n appelle "SDF" toute personne n'ayant pas de résidence propre (à elle bien sûr). Le premier paragraphe permettait de préciser votre réponse :
- Dormir dehors,
- Etre hébergé par un organisme social.

Question 2 :

Des associations, comme ATD-Quart Monde, viennent au secours des SDF. Il s'agit d'organismes constitués de bénévoles qui donnent leur temps et leur énergie à soulager ces déshérités.

Question 3 :

L'Etat intervient dans le domaine social au nom de la fraternité et de la solidarité qui constituent des valeurs fortes de notre démocratie. Cette intervention est aussi dictée par sa volonté d'éviter une fracture sociale qui romprait avec le principe d'égalité et de République indivisible.

B - PARAGRAPHE ARGUMENTE

Dans l'introduction vous pouviez rappeler que le développement du phénomène des sans domicile fixe (SDF) a pris une telle ampleur qu'il dessine aujourd'hui les contours d'une France marquée par la "fracture sociale".
Dans ce contexte, le devoir de "fraternité", inscrit sur les frontons des mairies et autres édifices administratifs, doit être réactivé.

C'est la Constitution qui garantie la dignité de la personne humaine : l'égalité des citoyens et l'obligation de l'indivisibilité de la République sont les gardes-fous contre la fracture sociale. Dans cet esprit, le législateur a mis sur pied un arsenal de lois visant à protéger l'individu (Penser aux lois d'expulsion qui empêchent les propriétaires d'agir pendant les périodes d'hiver). Dans un autre domaine, l'Etat concède des avantages fiscaux à toute personne faisant œuvre caritative (loi Coluche).

Mais l'Etat intervient plus largement en appliquant des principes de redistribution nés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale (Etat-Providence), avec la mise en place de dispositifs d'aide sociale :
- Le RMI (Revenu Minimum d'Insertion), financé par l'impôt sur les grandes fortunes, apporte non seulement aux plus démunis une aide financière, mais organise une réinsertion sociale pour les chômeurs en fin de droit.
- La CMU (Couverture Médicale Universelle) offre, sans aucune distinction sociale, les soins gratuits à toute personne résidant en France.

Cependant, aujourd'hui, l'aide la plus efficace, car immédiate et concrète, est celle des personnes individuelles qui par leurs dons, leur adhésion aux organismes caritatifs (Croix Rouge, ATD-Quart Monde, les Restau du Cœur, etc), leur esprit de générosité et d'altruisme, soulagent une partie de cette misère.

Vous pouviez conclure sur le caractère vain et pourtant si précieux d'une œuvre de charité dépassée par l'ampleur d'un phénomène. Vous aviez là, un motif d'interrogation sur la validité des repères de notre société génératrice d'exclusion et de misère.

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