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Annales gratuites Brevet Série Collège : Une page de journal

Le sujet  2003 - Brevet Série Collège - Français - Rédaction Imprimer le sujet
LE SUJET

    Vous racontez, dans votre journal intime, un moment de grande peur qui eut une fin heureuse.
    Vous ferez alterner récit et expression des sentiments et vous ne manquerez pas d'inclure dans un passage argumenté votre combat entre la peur et la raison.

    Il sera tenu compte, dans l'évaluation, de la présentation, de la correction de la langue et de l'orthographe.

LE CORRIGÉ

I - QUELLE ANALYSE POUR CE SUJET ?

Plusieurs contraintes organisent votre travail :

1) La rédaction demande que vous écriviez quelques pages de "votre journal intime". On entend par là, que leur auteur réagisse subjectivement, dise ce qu'il a ressenti, sans se soucier d'un éventuel lecteur.
2) Il s'agit d' "un moment", c'est-à-dire d'un événement bien circonscrit dans le temps qui doit nécessairement être court.
3) Le sentiment dominant qui doit animer le "je" est la "peur", et cette peur est qualifiée de "grande".
4) Cette page de journal est censée avoir une fin heureuse.
5) Le type de texte exigé est mixte : "récit et expression des sentiments". On doit donc voir alterner des éléments narratifs, exprimés par exemple au passé composé, des éléments descriptifs, exprimés par exemple à l'imparfait, auquel il faut encore ajouter une argumentation : "dans un passage argumenté votre combat entre la peur et la raison".
6) Enfin, le libellé rappelle les exigences formelles habituelles : "il sera tenu compte, dans l'évaluation, de la présentation, de la correction de la langue et de l'orthographe", même s'il s'agit d'un journal supposé "intime".

II - LES REACTIONS A CHAUD DU PROFESSEUR

Cette rédaction est donc complexe puisque qu'elle est extrêmement directive. Elle ne laisse libre d'imaginer que la cause et les circonstances de cette "grande peur".
Même si l'on peut alléguer pour justifier la complexité d'un tel sujet, le fait que le texte d'appui de Maupassant fournisse un excellent exemple à imiter, cela reste difficile à accomplir.
Cela dit, le mélange des types de texte et l'extrait de journal, ne devaient pas présenter de difficulté majeure pour des élèves de troisième bien entraînés, d'autant plus que chaque élève pouvait puiser dans son expérience personnelle un exemple de grande peur.

III - UN TRAITEMENT POSSIBLE DU SUJET (15 points)

Quelques idées de grande peur :

Il fallait d'abord imaginer ce qui aurait pu causer une grande peur, notamment l'imminence d'un grand danger ou la manière dont on pouvait le vivre de manière rétrospective :

  • Un accident quelconque, par exemple :
         -  Un accident de voiture : on est le passager d'une voiture en train de doubler, quand surgit juste en face un autre véhicule.
         -  On regarde un enfant traverser juste au moment où surgit un véhicule lancé à vive allure.
         -  Un bébé s'avance inconsciemment vers un escalier et il va probablement être happé par le vide.
         -  En regardant nonchalamment en l'air, on voit une poutre s'effondrer. Aura-t-on le temps de s'échapper ?
  • Au cours d'un saut en parachute, ce dernier tarde à s'ouvrir.
  • On est pris au piège lors de l'incendie de sa maison. Réveillé en pleine nuit, on cherche une issue : sauter dans le vide ou attendre l'arrivée des pompiers.
  • Se laissant entraîner par une mauvaise fréquentation, on s'est laissé aller à commettre un vol. Mais on se rend compte qu'on a été surpris, et l'on craint d'être dénoncé.
  • Plans possibles

    1) La solution de facilité consistait à commencer classiquement par les circonstances qui précèdent la peur, annoncer l'événement qui fait irruption et provoque la peur, passer ensuite à l'analyse du sentiment, le voir grandir, au milieu d'un combat entre la peur et la raison, jusqu'au moment où un événement vient annuler la peur.
    Ensuite on pouvait constater avec soulagement le retour à la normale et soupirer, après le classique happy end : "tout est bien qui finit bien".
    Tout cela était facile, mais bien mené, pouvait permettre d'obtenir une bonne note.

    2) Plus original : on pouvait ne pas adopter cette solution et commencer par l'évocation de la situation d'énonciation :
    "Je suis chez moi, tranquillement assis à ma table, tout est calme et je savoure ce moment de paix après la peur affreuse que j'ai ressentie."
    Immédiatement après, je me trouve brutalement replongé dans le feu de l'action :
    "je me revois encore au milieu des flammes me cernant de partout, mon petit frère dans les bras, en pleurs. Que faire... ?"
    Peut suivre une série d'interrogations, jusqu'à la décision par exemple de m'approcher de la fenêtre en espérant que les pompiers arrivent très vite...

    IV - LES FAUSSES PISTES

    Il me semble qu'il était souhaitable de rester dans les limites de la vraisemblance et de ne pas imaginer une situation limite, telle qu'on en voit dans les films d'aventure comme les Indiana Jones.
    La vie réelle est suffisamment riche en circonstances pouvant susciter la peur.

    Gare à ceux qui auront fait comme s'il s'agissait réellement d'un journal intime, donc d'un récit qui n'est pas fait pour être lu par un autre que son auteur et par conséquent dépourvu de contraintes de style et d'orthographe.

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