« Soyez attentif aux efforts du collège envers les élèves en difficulté »
Albert Pomies, principal du collège public Eugénie de Pomey à Amplepuis (69)
« En dehors du taux de réussite au brevet, les parents doivent être attentifs au taux de redoublement des élèves, en particulier ceux de troisième. S’il est élevé, cela signifie que leurs notes ne leur ont pas permis de s’orienter vers une seconde générale et technologique. Peut-être y existe-t-il un problème de suivi de la part de l’établissement. Autre élément : le nombre d’enfants qui suivent sur la durée les options proposées (latin, allemand…). S’il en reste peu en troisième, c’est que l’accompagnement pédagogique n’est pas très efficace. Regardez aussi ce que propose le collège pour les élèves de troisième en difficulté. Certains établissements ont mis en place l’option DP6 (Découverte Professionnelle 6 heures) pour aider les élèves à construire leur orientation professionnelle et à s’engager dans cette voie. D’autres établissements comme le nôtre proposent l’option facultative DP3 soit 3h par semaine pour découvrir le monde professionnel, mais sans objectif d’orientation. Ou encore l’option alternance pour les élèves de quatrième en grande difficulté. Autre critère : l’accompagnement éducatif. Que fait le collège par exemple en matière de soutien scolaire, d’aide aux devoirs, avec quel encadrement ? »
« Regardez comment le collège gère la prise en charge totale des élèves »
Philippe Antony, Directeur du collège privé Saint-Joseph à Bourg-en-Bresse (01)
« Pour bien choisir un collège, il faut aller le visiter, rencontrer le chef d’établissement ou les membres de l’équipe éducative, discuter avec des élèves. D’où l’intérêt des journées portes ouvertes, car ce sont souvent eux qui parlent le mieux de leur établissement. Ils le connaissent bien, le vivent au quotidien, ils peuvent vous communiquer les intérêts et les avantages qu’ils ont pu y percevoir. Regardez aussi comment le collège gère la prise en charge totale des élèves. Ces derniers ne viennent pas uniquement dans un établissement pour apprendre et travailler, mais aussi pour y vivre ensemble. Il faut donc que l’environnement soit sécurisant, bienveillant et exigeant avec des règles expliquées aux enfants et appliquées, et des valeurs de simplicité, de cordialité et de respect qui s’incarnent dans un vrai projet éducatif ».
« Ayez confiance dans l’établissement sinon changez-en »
Christine Morisson, principale du collège public de Kerichen à Brest (29)
« La réussite d’un enfant n’est pas déterminée par le collège où il passera sa scolarité, mais par la confiance qu’il ressent entre ses parents et l’équipe pédagogique. Si l’enfant sent qu’il y a un écart entre les discours de ces deux groupes d’adultes, s’il devine une méfiance, il va être en porte-à-faux et déstabilisé. Et cela risque de mettre en péril sa réussite. Donc, si les parents n’ont pas confiance, il faut changer d’établissement. Bien sûr, cette confiance ne se décrète pas, elle se gagne. Comment ? En présentant des actions concrètes aux parents pour qu’ils aient une image réelle de ce que représente un collège aujourd’hui. Ils peuvent s’en rendre compte lors des journées portes ouvertes, mais aussi en consultant le site internet de l’établissement. Chez nous, nous allons plus loin. Par exemple, nous accompagnons chaque bulletin trimestriel d’une petite note qui indique les projets et les sorties pédagogiques réalisés par et avec les enfants. Nous remettons les bulletins en mains propres aux parents, cela leur donne l’occasion de discuter avec les enseignants… ».
« Evaluez ce que l’établissement met en place pour que l’enfant s’y épanouisse »
Pierre Huc, chef d’établissement du collège privé Moreau à Montlhéry (91)
« Il peut être intéressant pour les parents de savoir ce qu’un collège met en place pour l’épanouissement des enfants, comment il les responsabilise, leur donne confiance en eux. Chez nous, il existe un bureau des élèves (BDE) qui organise la vie périscolaire du collège : les sorties, les activités culturelles (cinéma, arts plastiques…), les fêtes (soirées raclettes, anniversaires, boums…), la gestion des salles ouvertes pendant les récréations (bibliothèque, vidéothèques…). Les élèves impliqués dans ce bureau passent dans les classes pour renseigner leurs camarades sur les activités du BDE. Cet investissement leur donne de l’assurance et les valorisent autrement que par les notes ».