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Ce qui change en sixième

Ce qui change en sixièmeL’entrée en 6e n’a rien d’anodin pour l’enfant. Le passage de l’école au collège entraîne une perte de repères tant au niveau de l’environnement que des méthodes de travail.


Les chiffres sur l’entrée en 6e

En septembre 2014, 801 428 enfants sont entrés en sixième dont 21,7% dans un collège privé. 84,6% des élèves sont âgés de 11 ans (âge théorique d’entrée des élèves au collège), près de 3 % sont en avance d’un an, 12 % en retard d’un an, 0,6 % est âgé de 13 ans ou plus. Source : Education nationale - Les élèves du second degré

 

Entrée au collège : de nouvelles habitudes à prendre

En passant du CM2 au collège, votre enfant va changer d’univers et d’habitudes. D’un petit établissement, il va intégrer un ensemble plus grand, avec plus d’élèves, et un emploi du temps variable. Familier d’un enseignant, il fera la connaissance de plusieurs professeurs, un par matière. D’une seule salle de cours où il avait ses marques, il devra jongler entre plusieurs pièces différentes. D’un petit sac à dos, il sera équipé d’un cartable avec des cahiers et des livres à gérer tous les jours. Inconnus en primaire, un cahier de textes et un carnet de correspondance (ou de liaison), serviront de repères. Leçons, exercices, consignes, absences, réunions… tout y sera noté. Il avait l’habitude qu’on l’amène ou le récupère à la sortie de l’école, il utilisera peut-être un car scolaire, déjeunera dans une cantine, partira en pension… Bref, plus rien ne sera comme avant.

 

Comment ont-ils vécu l’entrée au collège de leurs enfants ?

Antoine, père de Niels, élève de 6e au collège public Henri Wallon à Varennes-Vauzelles (58)

« Mon fils a toujours été un très bon élève. En plus, c’est le cadet de la famille, nous n’étions donc pas très anxieux quant à son passage en 6e. L’aîné avait déjà largement défriché les années collège.

Mais nous avons eu quelques inquiétudes durant les derniers mois de CM2. Son collège étant hors secteur, il nous a fallu obtenir une dérogation pour le voir intégrer le même établissement que son frère. Là-bas, il a pu retrouver tous ses copains de CM2, cet environnement est très important pour lui tant il est attaché à sa « bande ».

Il s’est plutôt bien adapté. Il gère son cartable et son emploi du temps tout seul, il est même bien mieux organisé que moi qui n’ai jamais été un modèle du genre. Nous veillons à suivre ses devoirs et à nous tenir au courant autant que nous le pouvons, malgré nos horaires de travail. S’organiser pour les réunions parents-profs, gérer les sorties de classe et les emplois du temps qui bougent tout le temps alors que son collège est à 20 km de notre domicile, c’est assez compliqué ».

 

Camille* mère de Anne-Laure*, élève de 5e au collège privé Danielou à Rueil-Malmaison (92)

« Ma fille a fait toute sa scolarité dans la même école primaire. Elle y était à l’aise, elle connaissait tout le monde et c’était réciproque. En sixième, elle s’est retrouvée dans un collège inconnu, avec plus de classes, plus de professeurs, plus d’élèves. Elle a été un peu perdue. Elle a mis du temps à s’adapter. Elle était en observation. Elle n’était pas enthousiaste, pas mécontente non plus. Mais il a fallu attendre la cinquième pour qu’elle se sente vraiment bien dans ce collège. »

* Les prénoms ont été changés

 

Emmanuelle, mère de Jhoan, élève de 5e au collège public de Morlaàs (64)

« Mon fils se débrouillait déjà bien en CM2, il a gagné en autonomie en sixième. Il s’est très vite adapté car il s’est retrouvé avec ses copains du primaire et il a pratiqué un sport collectif, le rugby. Côté scolaire, on ne l’a pas lâché de tout le premier trimestre, surveillant scrupuleusement ses devoirs. Ensuite, il nous a demandé qu’on lui fasse confiance et on l’a laissé faire. Il est plutôt bon élève, donc ça va. Mon mari trouve qu’il nous échappe un petit peu et moi qu’il grandit trop vite. Plus que deux centimètres et il me dépassera ! »

 

« Aidez l’enfant à gagner en autonomie »

Les conseils de Valérie Marty, présidente de la Fédération des Parents d’Elèves de l’Enseignement Public (PEEP)

« Il faut accompagner son enfant dès les premières semaines de la rentrée, l’aider à s’organiser dans son travail pour qu’il acquiert assez vite des réflexes autonomes. Beaucoup d’enfants sont décontenancés par la préparation de leur cartable, la gestion de leurs devoirs, de leur emploi du temps. Ils doivent intégrer beaucoup de choses en même temps et peuvent vite se sentir perdus. Il faut aussi que les parents suivent leur enfant car ils seront moins en contact avec les enseignants que dans le primaire. Essayez d’évaluer si votre enfant se sent bien dans son collège, s’il s’accorde à ce nouvel environnement. Dès que vous voyez qu’il a des difficultés, prenez rendez-vous avec le professeur principal ou avec le chef d’établissement pour faire le point sur ses difficultés d’intégration ou scolaires ».

 

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