perspective ou qu'on tente de l'expliquer.
D'abord, il s'agit de dissiper les doutes qui peuvent légitimement s'exprimer puisque cet examen a ceci de particulier qu'il intègre les notes du contrôle continu. S'agissant de nos résultats au contrôle final — l'examen à proprement parler —, il faut savoir que nos élèves obtiennent là des résultats comparables ou meilleurs en moyenne qu'au contrôle continu. Cela souligne notre exigence mais aussi la qualité de notre évaluation, en phase avec les exigences posées au niveau national. Pas de sur notation, donc. Par ailleurs, s'il arrive que quelques collégiens redoublent dans le courant du cursus ou s'orientent, notamment en fin de 4ème vers la série DP6 que nous n'avons pas, l'écrasante majorité des élèves fait le cursus complet et pour beaucoup ils continuent au lycée général attenant.
Si donc rien ne permet de laisser croire que les résultats soient faussés, alors il faut chercher quelque explication au succès. Loin de nous faire donneurs de leçons, mais plutôt dans l'espoir de laisser entrevoir des pistes exploitables par d'autres, au bénéfice de notre jeunesse, voici donc quelques éléments qu'il me parait indispensable d'envisager comme autant de petites clés...
1. Nous bénéficions d'équipes éducative et pédagogique engagées, bienveillantes, au service, et surtout en recherche. Ici, nous nous targuons d'avoir réellement introduit la réforme de l'enseignement et de l'évaluation par compétence. Les élèves repèrent donc mieux ce que sont leurs points forts et leurs points faibles et il leur est donc plus facile de les prendre en charge, avec l'aide des adultes. Dans cette logique, certains pensent et passent déjà à la suppression des notes.
2. L'augmentation de nos bons résultats ces dernières années a été concomitante avec l'ouverture d'une section 'dys' et la multiplication des P.A.I., contrats formalisant l'aide aux élèves ayant des difficultés marquées d'apprentissage (soit plus de 10% de l'effectif).
3. Nous proposons dès la 6ème des classes 'à profil', ceci dans le but avoué de 'flatter' dans le bon sens du terme les goûts avérés d'un enfant ou de les faire naître et de les développer. Nous considérons que le plaisir est le principal moteur. Il s'agit de l'entretenir. Ce ne sont pas de vains mots. Un indicateur de cela ? Des centaines d'inscriptions volontaires aux différents concours proposés chaque année ainsi qu'aux activités culturelles et sportives offertes hors temps de cours dans le cadre de l'accompagnement éducatif.
4. Tous les élèves de 6ème, qui viennent de 40 écoles primaires différentes, participent en début d'année à une semaine d'intégration. Ce sont des semaines, voire des mois de gagnés dans la connaissance mutuelle (élèves-élèves / élèves-enseignants) et le développement de la confiance qui résultent de cette expérience rare.
Voici ce qui constituent peut-être quelques ingrédients d'une réussite toujours fragile. En effet, nous restons vigilants. Une 'bonne réputation' comme celle que la récompense dont vous nous honorez contribue à développer peut paradoxalement faire peur et fragiliser des élèves en manque de confiance. Nous en sommes conscients et savons que cela constitue un des défis qu'il nous reste encore à relever.
S. Dewailly