La Seconde Guerre Mondiale du point de vue des victimes, ou comment se souvenir !

Arbeit_macht_frei
C'est le 25 janvier 2005 que M. Jacques CHIRAC, Président de la République, a inauguré le Mémorial de la Shoah à Paris. "Sur ce mur, 76 000 noms rendent une dignité posthume à des vies brisées", a déclaré le président.

Ce sont, six millions d'hommes, de femmes et d'enfants soit les deux-tiers des Juifs d'Europe qui sont morts dans les camps nazis. "La solution finale" imaginée par le chef des SS Heinrich Himmler consista, dès la fin de l'année 1941, à exterminer systématiquement par gazage, par fusillades et par tout autre moyen ces populations d'Europe.

La Shoah - mot hébreu signifiant "catastrophe" - désigne spécifiquement l'organisation par l'Etat, par le régime nazi et ses collaborateurs, de la persécution et de l'extermination systématique, et bureaucratique de cette population. "Holocauste", terme d'une acceptation plus large, est aussi utilisé. D'origine grecque, Holocauste signifie "sacrifice par le feu".

Les nazis, qui arrivèrent au pouvoir en janvier 1933, avaient développé une idéologie raciale qui voyait dans les Allemands les représentants d'une "race supérieure" et dans les Juifs, des êtres "inférieurs", "indignes de vivre".

Pendant la Shoah, les nazis s'en prirent aussi à d'autres groupes parce qu'ils les considéraient comme étant "racialement inférieurs" :
les Tziganes, les handicapés (200 000 handicapés physiques et mentaux furent assassinés dans le cadre du programme d'euthanasie) et certains peuples slaves (Polonais, Russes, etc.). D'autres groupes de personnes, tels que les communistes (plus de trois millions de prisonniers de guerre soviétiques furent assassinés ou moururent de faim, de maladie, de manque de soins ou à la suite de mauvais traitements), les socialistes, les Témoins de Jéhovah et les homosexuels ("Allemands faibles et efféminés, qui ne pouvaient pas combattre pour la nation allemande"), étaient persécutés pour des motifs politiques, religieux, ou de comportement social inacceptable. Beaucoup moururent suite à leur incarcération ou aux mauvais traitements.

Les Allemands créèrent de nombreux sites de détention pour emprisonner et éliminer les "ennemis de l'Etat", dont les plus terribles, les camps de concentration. Les unités "Tête de mort" de la SS, qui avaient la tâche de garder les camps, rivalisèrent de cruauté. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les médecins nazis se livrèrent, dans certains camps, à des expériences médicales sur les prisonniers. Avec la guerre, le système des camps nazi prit rapidement de l'ampleur. Après l'invasion de la Pologne par l'Allemagne en septembre 1939, les Nazis ouvrirent des camps de travail dans lesquels des milliers de prisonniers moururent d'épuisement et de faim.

Pendant les derniers mois de la guerre, les gardiens SS contraignirent les prisonniers des camps à des marches de la mort, tentant d'empêcher les Alliés de libérer un trop grand nombre de prisonniers. Lorsque les forces alliées avancèrent en Europe en lançant des offensives successives contre l'Allemagne, ils commencèrent à trouver et à libérer les prisonniers des camps de concentration, dont bon nombre étaient des survivants des marches de la mort. La Seconde Guerre mondiale se termina en Europe par la reddition sans condition des forces armées allemandes à l'ouest le 7 mai 1945, et à l'est le 9 mai 1945.

La Shoah aboutit à l'anéantissement de communautés juives entières, et dans certains pays, de tous les Juifs qui y vivaient avant la guerre.

52 000 témoins sur la Shoah
Cinquante deux mille interviews filmées de témoins de la Shoah, représentant près de 120 000 heures de conversations, sont accessibles en ligne depuis le début du mois de décembre 2006. Cette unique banque documentaire a été constituée par Steven Spielberg à partir de 1994. Les interviews filmées ont été numérisées et indexées et la Frei Universität de Berlin à ouvert un accès en ligne, aussi disponible sur un site américain (Dossier Education) USC Shoah Foundation Institute.

Parallèlement, le 27 janvier se tient la prochaine Journée de la mémoire de l'Holocauste et de la prévention des crimes contre l'humanité ; Cette date correspond à l'anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz (http://www.auschwitz.be/).
Force est de constater, si nous en doutions encore, que l'Histoire reste ancrée dans la mémoire de toutes celles et de tous ceux vivant au travers des souvenirs, voire du vécu des victimes de la Seconde Guerre Mondiale et notamment de ceux qui portaient une étoile, quelle qu'ait pu être sa couleur.
Ces mémoires vivantes disparaissent peu à peu, mais paradoxalement, elles ont à c'ur que se transmettent aux générations nouvelles ce que, bien souvent, si longtemps, elles ont eu tant de peine à exprimer : leurs souffrances, leurs peines, leur solitude, voire désespoir face à leur impuissance à agir pratiquement.