Toutes les études le prouvent : les élèves n’aiment pas les mathématiques. Un quart des jeunes français de 15 ans ne maîtrise pas les nombres et le calcul, et selon la dernière enquête PISA, de plus en plus d’élèves accusent des difficultés dans cette matière. Le taux des meilleurs d’entre eux est même passé de 20% à 12,9% entre 2003 et 2012.
"Les résultats français à ces enquêtes appellent un sursaut. Il y a une véritable nécessité à agir" indique le ministère de l’Education nationale qui vient de lancer le programme Stragégie mathématiques pour "améliorer le niveau des élèves dans cette matière".
Place aux jeux
Une batterie de mesures a été annoncée par la ministre Najat Vallaud-Belkacem. Elles concernent en premier lieu les programmes de mathématiques. Une place plus importante sera donné aux nombres et au calcul mental. Les collégiens seront initiés à l’algorithmique. Des logiciels viendront renforcer les connaissances en géométrie. L’informatique sera introduite dans l’enseignement comme les tableurs. Les autres matières (sciences, histoire-géo, sport…) devront faire référence aux concepts ou situations mathématiques.
L’approche sera aussi plus ludique notamment à l’école primaire. "Les jeux constituent un levier effectif pour la réussite et la motivation de nos élèves" indique le ministère. Les cours devront aussi s’inspirer davantage de la vie réelle et courante, "voire de la vie professionnelle".
Une meilleure formation pour les profs
Najat Vallaud-Belkacem entend également mieux former le corps enseignant que ce soit les futurs professeurs des écoles et les profs dans l’enseignement du second degré. Une option "informatique" sera créée au CAPES de mathématiques. Rappelons au passage que le nombre d’enseignants de maths diminue, les candidats au concours étant plutôt attirés par des postes plus rémunérateurs dans la finance, l’informatique ou l’ingénierie.
Lutter contre les stéréotypes
Enfin, l’orientation scientifique sera encouragée auprès des élèves, notamment auprès des filles. Si les forts en maths choisissent en seconde de préparer un bac S, les matheuses ont plutôt tendance à s’orienter vers un bac L ou ES. Même désaffection dans les formations supérieures scientifiques (école d’ingénieurs, prépas et universités). Le ministère entend lutter contre cette réalité en cherchant à promouvoir les filières et les métiers scientifiques auprès des filles et en traquant les stéréotypes sexués dans les manuels scolaires, les exercices, les examens et les concours.