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Annales gratuites Bac STG Comm. gestion RH : L'Algérie depuis 1954

Le sujet  2008 - Bac STG Comm. gestion RH - Histoire - Exercice Imprimer le sujet
Avis du professeur :

Votre sujet d'étude porte, en Histoire, sur la décolonisation et la construction de nouveaux Etats au travers de l'exemple de l'Algérie.
Votre sujet est centré sur le cas algérien et ne pose pas de problèmes si vous avez appris convenablement votre cours. Vous devez toutefois avoir quelques connaissances concernant le modèle politico-économique choisi par la jeune Algérie devenue indépendante.

LE SUJET


Sujet d'étude : L'Algérie à partir de 1954

Document 1 : Une analyse de la voie algérienne de développement.

      Si le renversement de Ben Bella ne marque pas un changement radical dans la nature sociale de l'Etat algérien, le régime Boumédiene1 marque un déplacement de l'équilibre politique au profit de la technocratie moderniste2 qui se traduit par une volonté de remise en ordre active de l'économie.
      L'idéologie du régime s'affirme. Ses moyens d'action économique se renforcent : une planification se met en route [...] avec le premier plan triennal (1967-1969) et le premier plan quadriennal (1969-1973).
      Le choix du régime se fonde sur une industrialisation rapide dont la base est constituée essentiellement par les hydrocarbures. [...] Ils constituent une "industrie industrialisante", c'est-à-dire qu'elle est censée donner la base d'une industrie "intégrée", noyau d'une économie nationale (autocentrée)3 se libérant de ses multiples liens de dépendance d'avec l'impérialisme. [...] Surtout depuis 1965, le gouvernement algérien s'est efforcé de récupérer l'ensemble du patrimoine national [...]. Le 24 février 1971, Boumédiene clôture la politique de nationalisation des hydrocarbures.

K. Ammour, C. Leucate, J-J. Moulin, La voie algérienne : les contradictions d'un développement national, Maspéro, 1974.

1 H. Boumédiene : Président de la République algérienne de 1965 à 1978.
2 La technocratie moderniste : système politique dans lequel des hauts fonctionnaires acquis aux idées du développement par l'industrialisation orientent et dirigent l'économie.
3 Economie autocentrée : économie basée essentiellement sur les moyens nationaux.

Document 2 : Le commerce extérieur de l'Algérie

Indicateur

1970

1980

Commerce extérieur (% PIB)

24,4

29,1

Total importations (milliard $)

1,3

10,8

Produits agricoles (%)

16,6

24,2

Produits miniers et métaux (%)

1,9

1,7

Produits manufacturés (%)

79,3

71,7

Total exportations (milliard $)

1,0

13,9

Produits agricoles (%)

20,5

0,9

Pétrole et gaz (%)

70,5

98,5

Produits miniers et métaux (%)

2,5

0,5

Source : D'après L'Etat du monde, La Découverte, 1994.

QUESTIONS :
1.
Quelle est la nature de chaque document ? En quoi sont-ils complémentaires ?
2. Relevez les choix économiques de Houari Boumédiene. A quel type de politique de développement ces choix se rattachent-ils ? (document 1)
3. Relevez dans le document 2 des données chiffrées qui confirment la phrase soulignée du document 1.
4. Analysez l'évolution des importations et des exportations de 1970 à 1980. (document 2)
5. Quel bilan de la politique économique de H. Boumédiene cette mise en relation des documents permet-elle de faire ?  

LE CORRIGÉ


I - L'intErEt du sujet

Ce sujet appartient à la 2e partie du programme intitulée "Décolonisation et construction de nouveaux Etats". L'Algérie depuis 1954 est l'une des deux questions au choix, avec l'Inde depuis 1947.
Il s'agit ici d'un sujet avec deux documents : un texte d'Ammour, Leucate et Moulin sur les choix économiques de développement de l'Algérie indépendante, et d'un tableau statistique sur le commerce extérieur de l'Algérie entre 1970 et 1980.

II - REponses aux questions

1. Le document 1 intitulé "une analyse de la voie algérienne de développement" est un texte sur les choix économiques de l'Algérie à partir de 1965. Le document 2 est un tableau statistique récapitulatif du commerce extérieur algérien entre 1970 et 1980.
Ces deux documents sont complémentaires dans la mesure où le document 2 est le résultat des choix économiques faits par l'Algérie et que décrit le document 1.

2. Houari Boumédiene, président de l'Algérie a fait le choix de la priorité donnée à l'industrie lourde, au détriment de l'agriculture. Ce choix, comme dans les pays du bloc de l'Est, s'appuie sur une planification d'Etat avec comme moteur l'exportation des hydrocarbures. Les revenus servent donc à financer l'industrialisation du pays. Il s'agit notamment du choix d'un modèle de développement de type socialiste.

3. Les données chiffrées qui confirment ces choix du régime en faveur d'une industrialisation fondée sur les hydrocarbures sont les chiffres des exportations de pétrole et de gaz naturel. En 1970 ils représentaient 70,5 % du total et 98,5 % en 1980, ce qui montre que l'Algérie basait son développement uniquement sur l'exportation de ses matières premières

4. Entre 1970 et 1980, l'évolution des exportations et des importations reflète clairement les choix économiques de l'Algérie. Les importations du pays passent de 1,3 milliards de dollars à 10,8 milliards de dollars. Ces importations concernent essentiellement les produits manufacturés (79,3 % en 1970 et 24,2 % en 1980) et des produits agricoles, ce qui confirme l'abandon de l'agriculture comme secteur à développer pour le gouvernement algérien. Ces chiffres sont étayés par les exportations des produits agricoles qui s'effondrent passant de 20,5 % en 1970 à 0,9 % en 1980 alors que les hydrocarbures suivent la voie inverse, de 70,5 % en 1970 à 98,5 % en 1980.

Le bilan de la politique de Houari Boumédiene est celui du choix du développement de l'industrie au détriment de l'agriculture. Ce choix reflète aussi les options idéologiques du régime algérien qui opte pour le socialisme. La priorité donnée à l'industrie est une constante des régimes qui se réclament du marxisme-léninisme et qui, de ce fait, accorde assez peu de place à l'agriculture. Ce choix a conduit l'Algérie dans une impasse dans la mesure où les ressources du pays sont dépendantes des cours mondiaux des hydrocarbures et où le pays est devenu importateur de produits vivriers, alors qu'il avait les moyens de son autosuffisance alimentaire. Cette situation est d'autant plus grave que la population est passée de 10 millions d'habitants en 1962 à 27 millions en 1995, ce qui accroît de façon considérable les importations alimentaires du pays.

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