Le sujet 2009 - Bac STG Comm. gestion RH - Histoire - Exercice |
Avis du professeur :
Le sujet porte sur la troisième partie du programme (les mutations de la France depuis 1945). Il s'agit de mettre en relation et de commenter un graphique et un article de presse pour approcher la notion de "classes moyennes" de manière dynamique. Le sujet ne présente pas de difficulté particulière. Il nécessite cependant des connaissances sur l'évolution globale de la société française, notamment pour répondre à la dernière question. |
Sujet
d'étude : Les classes moyennes
Document 1 : L'évolution salariale
Document 2 :
Un point de vue sur les classes moyennes
Les classes
moyennes françaises souffrent. Elles sont loin de
connaître les difficultés des six millions de personnes
qui vivent de minima sociaux. Mais leur niveau de vie se situe à
des années-lumière de ce qu'en montre la publicité :
le pavillon spacieux, les vacances dans la résidence
secondaire ou le "wifi" ne font pas partie de leur
quotidien. En France, la moitié des ménages ont un
revenu inférieur à 1 900 euros selon l'INSEE,
et le revenu moyen des familles de deux enfants vaut environ
3 100 euros (hors revenus du patrimoine, faibles au bas de
l'échelle) [...].
Plus qu'entre le bas
et le milieu de l'échelle sociale, les inégalités
s'accroissent aujourd'hui entre le milieu et les catégories
aisées. Les classes moyennes, situées au-delà
des conditions de ressources des allocations logement, sont frappées
de plein fouet par la hausse du prix de l'immobilier. Leurs enfants
peinent à égaler la situation de leurs parents,
notamment parce que le système scolaire est conçu pour
faire réussir les enfants de diplômés. Les
salariés moyens du secteur privé sont hantés par
la peur du chômage, qui peut à tout moment les faire
tomber en bas de l'échelle. Cette situation alimente un vaste
ressentiment qui touche bien plus que les catégories
populaires.
Louis Maurin (Observatoire des inégalités),
article du quotidien Libération, 20 décembre
2004.
QUESTIONS :
1.
Montrez en quoi ces deux documents sont complémentaires ?
2.
Analysez de manière précise l'évolution
salariale générale.
3. Que montrent les
courbes de l'évolution salariale des employés et des
ouvriers ?
4. Relevez dans le document 2 les
informations qui justifient la phrase soulignée.
5.
En quoi ces documents reflètent-ils l'évolution de la
société française depuis un demi-siècle ?
Réponses
aux questions :
1. Ces deux documents sont
complémentaires car ils montrent tous les deux le malaise des
classes moyennes. Le document 1 est un tableau de l'évolution
des salaires selon les catégories socio-professionnelles. Il
montre que les salaires des professions intermédiaires (les
classes moyennes), après avoir progressé jusqu'en 1975,
connaissent à partir de cette date un déclin progressif
jusqu'en 2005.
Le document 2 est un extrait d'un article du
journal Libération du 20 décembre 2004,
rédigé par Louis Maurin de l'Observatoire des
inégalités. Cet article exprime comment se manifeste ce
malaise des classes moyennes par quelques exemples précis.
2. L'évolution salariale générale montre une hausse des salaires pour toutes les catégories socio-professionnelles entre 1950 et 1975 (et même 1980 pour les ouvriers et les employés). A partir de cette date s'amorce un déclin sensible des salaires. Cette baisse est à mettre en relation avec la crise économique mondiale qui touche le monde occidental à partir de 1973-1974 avec le premier choc pétrolier qui entraîne un renchérissement du prix du brut.
3. Les courbes des salaires des employés et des ouvriers suivent une évolution identique. Elles sont parallèles et progressent de 1950 à 1980 avant de stagner et de baisser légèrement. Employés et ouvriers, dont les salaires baissent le moins, sont les catégories socio-professionnelles les plus stables depuis la crise de 1974 car ce sont elles qui voient leurs revenus baisser le moins.
4. La phrase
soulignée dans le document 2 est celle-ci : "Les classes
moyennes françaises souffrent". Les éléments
qui justifient cette affirmation sont les suivantes :
●
la baisse de leurs revenus ;
● la
hausse des prix de l'immobilier qui les empêche d'accéder
à la propriété ;
●
le sentiment de déclassement qu'ils éprouvent à
l'idée que leurs enfants n'auront pas accès au même
niveau de vie qu'eux en raison d'un système éducatif
très sélectif ;
● la
hantise du chômage qui peut les toucher à tout moment,
les précipitant dans la précarité.
L'ensemble
de ces éléments justifie le malaise d'une catégorie
sociale qui se sent plus dévalorisée que les classes
populaires.
5.
Depuis un demi-siècle, la société française
a connu, comme les autres pays d'Europe, un développement
spectaculaire des classes moyennes. Cette évolution a
accompagné l'urbanisation et l'essor du salariat dans les
sociétés industrielles. Ce groupe, important en nombre,
est cependant difficile à cerner car il regroupe des
catégories diverses, situées entre les classes
supérieures et les milieux populaires.
Ces classes moyennes
ont aussi profité de l'essor du secteur tertiaire et de
l'augmentation du nombre de salariés. Cependant, malgré
son hétérogénéité, cette classe
moyenne présentait une certaine cohésion par son mode
de vie et un certain confort. C'est cette qualité de vie que
la crise économique remet en question à partir de
1974.