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Annales gratuites Bac Général ES spé SES : Division du travail et marchés

Le sujet  2005 - Bac Général ES spé SES - Sciences Economiques et Sociales - Questions Imprimer le sujet
LE SUJET


THEME DU PROGRAMME :
Division du travail et extension des marchés

Document 1

Puisque c'est la faculté d'échanger qui donne lieu à la division du travail, l'accroissement de cette division doit, par conséquent, toujours être limité par l'étendue de la faculté d'échanger, ou, en d'autres termes, par l'étendue du marché. Si le marché est très petit, personne ne sera encouragé à s'adonner entièrement à une seule occupation, faute de pouvoir trouver à échanger tout le surplus du produit de son travail qui excédera sa propre consommation, contre un pareil surplus du produit du travail d'autrui qu'il voudrait se procurer. [...] Comme la facilité des transports par eau ouvre un marché plus étendu à chaque espèce d'industrie que ne peut le faire le seul transport par terre, c'est aussi sur les côtes de la mer et le long des rivières navigables que l'industrie de tout genre commence à se subdiviser et à faire des progrès ; et ce n'est ordinairement que longtemps après que ces progrès s'étendent jusqu'aux parties intérieures du pays. [...] Ces deux villes (Londres et Calcutta) entretiennent aujourd'hui entre elles un commerce très considérable ; et par le marché qu'elles ouvrent l'une à l'autre, elles donnent un très grand encouragement à leur industrie respective.

Source : Adam Smith, La Richesse des nations, tome 1, Flammarion, 1991, [Première édition 1776].

Document 2

Une Clio n'est pas une 206, ni une Golf, mais les unes et les autres dans leur catégorie appartiennent à la même branche des véhicules, avec des spécificités techniques identiques [...]. Les consommateurs préfèrent l'un ou l'autre modèle car ils ont un goût pour la différence, que celle-ci soit le reflet de la saturation de leur consommation ou du génie des publicitaires. Ainsi, la recherche de la différenciation pourra faire préférer des produits étrangers, ce qui aura pour effet de générer des flux d'échanges intra-industriels.

Source : Charles-Albert Michalet, Qu'est ce que la mondialisation ? , La Découverte, Paris 2004.

QUESTIONS

1. A l'aide de vos connaissances et du document 1, indiquez quels liens Adam Smith établit entre division du travail et extension des marchés. (8 points)

2. Expliquez la phrase soulignée. (6 points)

3. La diversification actuelle de la demande est-elle incompatible avec l'extension des marchés des entreprises ? (document 2) (6 points)
 

LE CORRIGÉ


1.La division du travail permet à chaque agent économique concerné de se spécialiser dans la (ou les) production(s) où il est le plus performant. Il accroît donc sa production au-delà de ses besoins dans la perspective d'échanger ses surplus contre ceux de ses partenaires. Il achètera ainsi les produits dont il a besoin mais qu'il a renoncé à produire du fait de la logique de spécialisation présidant à la division du travail.

Adam Smith étend ce raisonnement à l'échelle de nations et prône avec la "Loi des avantages absolus" une division internationale du travail. Elle n'a d'intérêt que si les produits peuvent s'échanger sur des marchés où règne le libre-échange ("laissez-passer").

Plus ces marchés sont étendus, plus il y aura de débouchés de nature à rentabiliser les investissements productifs de chaque pays.

2.Londres et Calcutta entretiennent un commerce intense que facilitent tant le choix du libre-échange entre elles que l'abaissement du coût des transports. Chacune des deux villes constitue donc un marché où sa partenaire peut écouler ses produits que sa partenaire ne fabrique pas. La possibilité de vendre plus est alors un fort stimulant à accroître sa production comme le souligne ici Adam Smith.

3.La logique des "Avantages absolus", comme d'ailleurs celle des "Avantages relatifs", développée ultérieurement par David Ricardo, aboutit à considérer que les partenaires du commerce international échangent des produits complémentaires et donc différents. Or, si ces échanges répondent effectivement à une dynamique de spécialisation, ils s'inscrivent aussi dans un univers de compétition.

Comme l'explique Charles-Albert Michalet analysant la phase actuelle de mondialisation, la concurrence entre les firmes passe de plus en plus par une diversification des produits qui anticipe ou répond à une demande de plus en plus diversifiée des consommateurs.

Il y a donc aussi ce que l'on appelle des échanges similaires (correspondant aux échanges intra-industriels) ; ainsi les pays de l'Union Européenne échangent-ils entre eux des automobiles. Cet exemple montre que la différenciation de la demande est tout à fait compatible avec le libre-échange et l'extension des marchés pour les firmes.

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