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Annales gratuites Bac Général ES spé SES : Salaire et emploi chez les néo

Le sujet  2001 - Bac Général ES spé SES - Sciences Economiques et Sociales - Question Imprimer le sujet
LE SUJET

La relation salaire-emploi
à partir de l'analyse des néoclassiques.

Document 1

         Le plein emploi n'existe certes pas toujours mais il tend toujours à s'instaurer... si le système économique n'est pas sujet à des influences modificatrices. [...] Si la libre concurrence parfaite joue parmi les travailleurs et que le travail est parfaitement mobile [...], il y aura toujours une forte tendance en action pour mettre le taux des salaires dans un rapport tel avec la demande que tout le monde sera embauché. Donc, dans des conditions stables, tout le monde le sera effectivement. Ceci implique que tout chômage quelconque a uniquement sa cause dans le fait que des changements dans les conditions de la demande ont lieu sans cesse, et que les résistances de frictions empêchent que l'ajustement des salaires appropriés ne s'effectue instantanément. [...] Lorsque le pourcentage du chômage est élevé, la concurrence entre les salariés en vue de se faire employer, entravée et retardée comme elle l'est par des frictions et des éléments de politique monopolistique, tend alors à leur faire accepter des salaires en monnaie moins élevés ; d'autre part, lorsque ce pourcentage est faible, la concurrence entre employeurs en vue de se procurer une main-d'œuvre rare tend à relever lesdits salaires.

Source : A. C. PIGOU, The theory of unemployment, Textes choisis, Dalloz, 1958.

Document 2

        Le salaire n'est pas seulement un coût pour l'entreprise ; c'est aussi, du point de vue macro-économique, un revenu. Donc lorsque l'on abaisse les salaires, on risque de faire diminuer la consommation globale et, par contrecoup, la demande de travail des entreprises. La baisse de salaires n'accroîtra le niveau de l'emploi que si elle augmente la compétitivité des entreprises dans des proportions telles que la hausse des exportations qui en résulte est supérieure à l'infléchissement de la consommation qu'elle provoque.

Source : G. Grangeas, J.M. Le Page, Economie de l'emploi, PUF, 1993.

QUESTIONS :

1 - A l'aide de vos connaissances et du document 1, vous présenterez la thèse des néoclassiques concernant la relation entre salaire et emploi. (8 points)

2 - Expliquez le passage souligné (document 1). (6 points)

3 - En quoi les auteurs du document 2 remettent-ils en cause l'analyse néoclassique ? (document 2). (6 points)

LE CORRIGÉ

I - ANALYSE DU SUJET

Le sujet proposé est très accessible pour les candidats "spécialistes". Il s'agit d'un thème abordé en classe. Les élèves pourront de même valoriser leurs connaissances acquises dans l'enseignement obligatoire.

II - CORRIGE

QUESTION 1

Les économistes néo-classiques -représentés ici par Pigou- voient dans le salaire une variable d'ajustement. Sur le marché du travail, ceci veut dire que le marché du travail sera équilibré (offre = demande) grâce aux variations du salaire. Les individus (définis comme "rationnels") vont offrir d'autant plus de travail que le salaire proposé sera élevé. On dit qu'ils renoncent à l'oisiveté si la rémunération proposée est suffisamment forte.
Les employeurs quant à eux ont le choix dans la combinaison productive : ils utilisent une combinaison plus ou moins forte en travail ou en capital.
Ils augmentent leur demande de travail tant que le coût du travail (= le salaire) n'excède pas la productivité marginale du travail. Ainsi c'est le salaire qui détermine la demande de travail.

Sur le marché du travail, offre et demande s'égalisent donc au niveau d'un salaire d'équilibre. La fixation de ce dernier doit se faire librement, sans entraves ni "frictions" comme le dit Pigou.
C'est ainsi que l'on évite chômage ou pénurie de main-d'œuvre.

QUESTION 2

Cette phrase concrétise l'analyse néo-classique du marché du travail.
Lorsque le chômage est faible, les salariés sont en situation favorable, vis-à-vis des entreprises. Ils peuvent ainsi vendre leur travail plus cher. Ceci fonctionne d'autant mieux que les employeurs sont en concurrence entre eux pour recruter une main-d'œuvre rare. Il cherchent donc à attirer -ou à fidéliser- leurs salariés par une politique de hauts salaires.
Ainsi, pendant les "Trente Glorieuses" les taux de chômage faibles ont favorisé les augmentations de salaires.
Actuellement, la pénurie de travailleurs qualifiés dans l'informatique fait augmenter le niveau de leurs salaires.

QUESTION 3

On peut reconnaître dans le document 2 l'analyse keynésienne de la relation salaire-emploi.

Les néo-classiques ne voient dans le salaire qu'un coût de production. Keynes a montré dans la "Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie" (1936) que le salaire est aussi un revenu. Celui-ci va déterminer le niveau de la demande des ménages, donc la production et l'emploi.

La baisse des salaires, préconisée par les néo-classiques en cas de chômage, ne peut qu'affaiblir les débouchés des entreprises, sauf si la compétitivité augmente suffisamment pour stimuler fortement les exportations. Le débat renvoie clairement à deux façons de "penser" l'économie : micro-économique chez les néo-classiques, macro-économique chez les keynésiens.

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