Annales gratuites Brevet Série Collège : Berlin entre Est et Ouest

Document A : Trois cartes de l'Allemagne

Document B : Discours de John F. Kennedy à Berlin le 23 juin 1963

"lch bin ein Berliner"

Il y a beaucoup de gens dans le monde qui ne comprennent pas ou qui prétendent ne pas comprendre quelle est la grande différence entre le monde libre et le monde communiste.
Qu'ils viennent à Berlin !
Il y en a qui disent qu'en Europe et ailleurs, nous pouvons travailler avec les communistes.
Qu'ils viennent à Berlin ! Lass sie nach Berlin kommen(1).
Notre liberté éprouve certes beaucoup de difficultés et notre démocratie n'est pas parfaite. Cependant, nous n'avons jamais eu besoin, nous, d'ériger un mur pour empêcher notre peuple de s'enfuir (...) Le mur fournit la démonstration éclatante de la faillite du système communiste. Cette faillite est visible aux yeux du monde entier. Nous n'éprouvons aucune satisfaction en voyant ce mur, car il constitue à nos yeux une offense non seulement à l'histoire mais encore une offense à l'humanité. (...)
Tous les hommes libres, où qu'ils vivent, sont citoyens de Berlin. C'est pourquoi, en tant qu'homme libre, je suis fier de dire : ich bin ein Berliner ! (2)

Discours prononcé par le président J.-F. Kennedy face au mur de Berlin, le 23 juin 1963.

(1) " Qu'ils viennent à Berlin"
(2) "Je suis un Berlinois !"

Document C : L'effondrement du communisme (extrait d' un article)

"Encouragés par le vent de Moscou, des cortèges se forment en RDA pour réclamer la démocratie et une vie plus facile. Le 6 octobre 1989, Gorbatchev(1) arrive à Berlin-Est. Très vite, le chef de l'Etat communiste allemand Honecker doit comprendre qu'il ne lui faut en aucun cas compter, pour venir à bout des mouvements de foule, sur les unités soviétiques(2) stationnées chez lui [...]. Le 9 novembre, c'est la chute du mur [...].
L'importance de ces événements n'échappe pas aux Tchèques et aux Slovaques [...]. Ils se précipitent eux aussi dans les rues pour réclamer la chute d'un pouvoir dont ils savent bien qu'il procède de la seule volonté de l'occupant soviétique [...]. Les Allemands de l'Est, les Tchèques et les Slovaques ainsi que les Hongrois élisent ensuite le plus démocratiquement leurs représentants. Les communistes ne sont pas représentés dans les gouvernements. "

A.Fontaine, Mutations à l'Est, novembre 1990.

(1) Gorbatchev : Dirigeant de l'U.R.S.S.
(2) unités soviétiques : forces militaires établies en RDA

QUESTIONS :  (8 points)

1. Document A : En comparant les trois cartes, comment évolue la situation de Berlin ?

2. Document B : Quels sont les deux systèmes politiques et économiques que J.-F. Kennedy oppose ?

3. Document C : Relevez les raisons qui expliquent l'effondrement du mur de Berlin et du système communiste.

PARAGRAPHE ARGUMENTE :  (10 points)

A partir des informations tirées des documents et en vous appuyant sur vos connaissances,
vous rédigerez un paragraphe argumenté d'une vingtaine de lignes répondant au sujet :
Pourquoi Berlin est-elle un symbole des relations Est-Ouest de 1945 à 1991 ?

Le sujet est à replacer dans le contexte de la guerre froide, opposant deux grandes puissances, les Etats-Unis et l'URSS de 1945 à 1991. Il s'agit de montrer en quoi la ville de Berlin et l'Allemagne sont un enjeu et surtout le lieu d'affrontements entre le bloc de l'Est (derrière l'URSS) et le bloc de l'Ouest (derrière les Etats-Unis).
Le document A permet de montrer l'évolution du statut de l'Allemagne et de Berlin de la fin de la Seconde Guerre mondiale à la chute du régime soviétique.
Le document B illustre une période de crise entre les deux "grands" et fait suite à la construction du mur de Berlin séparant Berlin en deux. Il montre surtout le point de vue américain sur la situation, et compare les deux régimes politiques, américain et soviétique.
Le document C donne une explication à l'effondrement du communisme qui est dû à la montée d'un sentiment contestataire dans les pays sous tutelle soviétique.
Il fallait donc montrer l'enjeu représenté par Berlin dans les relations Est-Ouest.

Mais aucun des deux camps n'entend laisser sa place en Allemagne et Berlin reste un enjeu considérable au point que l'URSS décide de la construction d'un mur dans Berlin même séparant les zones Est et Ouest, ce "mur de la honte" devant empêcher la fuite des Allemands vers l'Ouest.
Puis en 1991, à l'image des relations entre l'Ouest et l'Est, Berlin devient capitale d'un seul pays la RFA, après la destruction du mur et l'effondrement du communisme.

J.-F. Kennedy, président américain, fait son discours après la construction du mur de Berlin et juste après la crise de Cuba qui a ravivé les tentions entre les deux camps. Il critique le système communiste qui prive les hommes de leur liberté et les soumet à une vie rude, tandis qu'il vante le régime américain et la démocratie. Ce régime respecte les libertés de chacun. Il encourage également les Allemands de l'Est à résister.

Les raisons sont simples, les habitants de la RDA réclament plus de liberté, plus de démocratie. Ils sont conscients des conditions de vie meilleures à l'Ouest. De plus de nombreux Allemands de l'Est ont de la famille à l'Ouest et veulent les rejoindre. Ces contestations gagnent le reste du monde communiste et incitent les autres pays à se révolter. Cela conduit, lors d'élections libres, au départ des communistes et à l'effondrement d'un système tout entier.

Dans une phrase introductive, il faut rappeler le contexte, c'est-à-dire la fin de la Seconde Guerre mondiale, perdue par les Allemands. C'est le début d'une période appelée guerre froide qui oppose deux camps (américain et soviétique). Berlin est donc à la fois un enjeu et un symbole de cette période.
Dans un premier sous-paragraphe, il faut reprendre le document A, qui montre la division de la ville en zones d'occupation en 1945.
Puis il faut montrer à partir de 1948, les crises traversées par l'Allemagne et surtout Berlin (Blocus de Berlin, construction du mur). Ces crises reflètent les relations très tendues entre les deux camps, et la volonté d'imposer leurs modèles aux autres pays.
L'Allemagne et Berlin sont ainsi divisées entre deux pays, à l'image du monde, séparé par un "rideau de fer". Chaque camp vante alors les atouts de son régime (comme le fait Kennedy dans son discours).

Néanmoins la contestation est de plus en plus forte à l'Est, malgré l'introduction de réformes par Gorbatchev. Les Allemands de RDA n'acceptent plus les privations et ce "mur de la honte" infranchissable qui les empêche de voir ne serait-ce que leur famille.
Cela aboutit à la chute du mur et à l'effondrement du système communiste qui ne résiste pas aux attaques de toutes parts. En 1991, l'Allemagne est enfin réunifiée et Berlin devient capitale et surtout cesse d'être un enjeu. Elle reste le symbole d'un conflit entre l'Est et l'Ouest qui a duré de 1945 à 1991.

En conclusion vous pouviez évoquer que la chute du communisme et l'écartement de l'URSS donnent naissance à la CEI et mettent fin définitivement à la guerre froide.