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Annales gratuites Bac S : Les PSEM

Le sujet  2010 - Bac S - Géographie - Etude d'un ensemble documentaire Imprimer le sujet
Avis du professeur :
Ce sujet aborde un thème très classique, tout à fait dans le cadre du programme.

La difficulté tient au fait que ce sujet ne traite que d'une partie de l'Espace Méditerranéen. Des documents parfois un peu confus.
LE SUJET

L’interface méditerranéenne : quels effets sur les littoraux des pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée  (PSEM) ?

Liste des documents :

Document 1 : Le développement économique des PSEM

Document 2 : Le littoral tunisien dans la région de Nabeul-Hammamet

Document 3 : Un nouveau port au nord du Maroc : Tanger-Méditerranée

Document 4 : La station balnéaire d’Antalia (Turquie)

Document 5 : Choix développement et concurrences



Première partie :

Analysez l’ensemble documentaire en répondant aux questions suivantes :

  1. En quoi les échanges représentées sur la carte sont-ils révélateur d’une interface Nord / Sud (document 1) ?

  2. Quels sont les activités et les aménagements développés sur les littoraux des PSEM (document 1 à 5) ?

  3. Montrez et expliquez les différences d’attractivité et de spécialisation des littoraux des PSEM (documents 1, 2, 3 et 4).

  4. Quelles concurrences et quels problèmes la littoralisation des activités engendre-t-elle (documents 2 et 5) ?

Deuxième partie :

A l’aide des réponses aux questions, des informations contenues dans les documents et de vos connaissances personnelles, vous rédigerez une réponse organisée au sujet :

Document 1 : Le développement économique des PSEM

Document 2 : Le littoral tunisien dans la région de Nabeul-Hammamet

Document 3 : Un nouveau port au Nord du Maroc : Tanger Méditerranée

Objectifs

A travers l’accomplissement de l’ensemble de ses missions, l’Agence spéciale Tanger Méditerranée s’est fixée les objectifs suivants :

• Eriger le port Tanger Med parmi les principales plateformes portuaires à conteneurs en Méditerranée et en Atlantique à l’horizon 2012.

• Implanter une véritable plateforme logistique s’appuyant sur un pont maritime avec l’Europe et rayonnant sur l’Europe de l’ouest, l’Afrique et la côte est de l’Amérique.

• Favoriser, à travers la mise en place des zones d’activités industrielles, logistiques et tertiaires (zones franches et zones non franches), l’émergence d’un bassin de compétitivité à proximité directe du port, base propice à l’attraction d’investissements étrangers et à la création de 145 000 emplois directs et indirects à horizon 2015.

• Constituer, ainsi, un pôle régional de développement économique, social et territorial.

Document 4 : la station balnéaire d’Antalia (Turquie)

Document 5 : Choix de développement et concurrences

Développement touristique et intensification agricole font rarement bon ménage ; la région du Cap Bon (Tunisie) en fournit une excellente illustration (…).

Cette région du Cap Bon est un exemplaire dans la mesure où c’est ici qu’est installé le plus grand complexe touristique de Tunisie (et du monde arabe), celui de Nabeul-Hammamet (…). C’est l’exemple même de l’application du vaste programme d’équipement touristique qu’a développé la Tunisie à partir de la décennie 1970-1980 et qui ne peut se concevoir sans le recours à d’importants volumes d’eau douce : car chaque lit occupé par un touriste signifie une consommation de 400 à 900 d’eau par jour, tous usages confondus (douche, piscine, arrosage de terrains de golf, des jardons et des pelouses, restauration). Traditionnellement, l’eau était puisée dans la nappe locale ; l’intensification grâce aux motopompes a entraîné une surexploitation de la nappe qui s’est traduite par une salinisation croissante de l’eau. Devant cette situation, il a fallu faire appel à un transfert d’eau depuis les oueds du Nord de la Tunisie, principalement la Medjerda. Or, cette eau, destinée initialement à l’agriculture, sert désormais presque exclusivement à la consommation urbaine et touristique ; l’agriculture est devenue un secteur marginal, les jardins à l’abandon tournent à la friche d’attente, sont occupés par des installations à but touristique, des commerces, des habitats individuels. La population a délaissé les maraîchages et arboriculture pour s’orienter vers des activités en relation, directe ou indirecte, avec le tourisme : il n’est pas certain que tous, les jeunes en particulier, regrettent ce changement d’orientation. C’est, en revanche, la rétraction d’un espace agricole d’une rare intensification qui est à déplorer, au moment où les pertes de la SAU¹ dues à l’érosion sont, pour la seule Tunisie, estimées chaque année à 10 000 hectares. (…)

Le cas du complexe industriel de Gabès et ses répercussions sur la région et le milieu oasien est particulièrement démonstratif. Ce complexe s’inscrit dans le contexte du développement économique du sud tunisien ; participant d’un programme de lutte contre l’émigration. Cette industrialisation a abouti à la réalisation d’un pôle aménagé autour d’un port de 100 hectares avec deux filières : chimie et matériaux de construction. La filière chimique est reliée par voie ferrée au gisement de phosphate de la région de Gafsa ; son objectif est de valoriser en produit difficilement exportable en l’état en le transformant en engrais et acide phosphorique. La seconde est destinée à produire des matériaux de construction (briqueterie, carrelage) et surtout du ciment et la chaux. Or, ces industries, fort consommatrices d’eau, ont été installées dans une région où l’agriculture, représentée principalement par l’oasis de Gabés (plus de 1 000 hectares) et ses satellites (El Hamma…), souffrait du manque d’eau, avant même l’implantation industrielle.

¹SAU : surface agricole utile

Source : Jean Bisson, Le Grand Maghreb, sous la direction de J.F. Troin, A. Colin, 2006

LE CORRIGÉ

L’interface méditerranéenne : quels effets sur les littoraux des pays du sud et de l’est de la mediterranée (psem) ?

L’analyse et les difficultés du sujet

Le sujet proposé est restrictif, dans la mesure où il porte sur une partie de l’espace méditerranéen et non sur sa totalité. Pour autant, les aspects abordés dans le sujet (littoralisation, effets du tourisme, inégal développement des échanges, concurrence pour l’espace) sont des notions normalement abordées en cours. Les difficultés portent davantage sur la lecture et la compréhension des documents. Le document 1 est notamment assez confus car l’origine ou la destination des flux ne sont pas indiquées. Les informations sont nombreuses renforçant la difficile lecture de la carte. Le dernier document nécessite également une lecture attentive. De manière générale, la difficulté est de dépasser la simple prise d’information dans les documents. Une analyse précise des documents comme le document 4 (une photographie aérienne de complexe touristique), ainsi que la confrontation des documents étaient recommandées. Une des difficultés du sujet réside enfin dans le développement de connaissances supplémentaires dans la réponse organisée.

La problématique

L’intérêt du sujet est de montrer que le développement des littoraux des pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée est dépendant des flux financiers et humains provenant de la rive Nord de la Méditerranée. Ce développement est en outre inégal et conduit à des conflits entre les différents usages. Le sujet nécessite donc une bonne définition de la notion d’interface : il s’agit d’un espace de contact entre deux espaces économiquement différents ce qui facilite les échanges. Dans le cas de la rive Sud de la Méditerranée, on peut insister sur les potentialités de développement (zones franches) et les limites (insuffisance de la ressource en eau).

Réponses aux questions

1 Les échanges représentés dans le document sont révélateurs de l’interface Nord-Sud. En effet, ils traduisent les inégalités de développement entre la rive Nord développée et la rive Sud dont le niveau de développement est intermédiaire. Comme, nous pouvons le constater sur le document 1, les pays de la rive Nord (Union Européenne) sont principalement à l’origine des flux financiers que ceux-ci soient émis par des entreprises (investissements directs à l’étranger) ou par les émigrés venant des pays du Sud et travaillant dans les pays du Nord. On en conclut que les pays de l’Union Européenne restent attractifs pour les populations de la rive Sud et que les entreprises des pays de l’Union Européenne trouvent un intérêt à délocaliser une partie de leur production ou de leurs services dans les pays de la rive Sud où le coût de la main d’œuvre est moins élevé. De nombreux nearshore ont ainsi été implantés au Maroc et en Tunisie par des entreprises européennes (centres d’appel, traitement de services informatiques). Enfin, nous constatons également que les pays de la rive Sud possédant des hydrocarbures (pétrole, gaz) comme l’Algérie ou la Libye, exportent leur production vers l’Union Européenne. On peut en conclure que les échanges sont dissymétriques, révélateurs de la fracture et de l’interface Nord-Sud.

2 La principale activité développée sur les littoraux des pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée est le tourisme. Cette activité engendre des aménagements spécifiques. Le littoral tunisien de la région de Nabeul Hammamet a connu deux vagues d’aménagements : d’abord la construction d’hôtels (années 1960), puis la construction de stations intégrées (années 1980). Le document 4 illustre justement ce qu’est une station intégrée. A Antalya, en Turquie, ont été construits des immeubles spécialement destinés aux touristes, mais la station comprend également un port de plaisance et des équipements touristiques (piscines, plages, tennis etc.). L’agriculture fait également partie des activités développées sur les littoraux des pays de la rive Sud et de l’Est de la Méditerranée. Il s’agit principalement d’une agriculture irriguée intensive (document 1) notamment au Maroc et en Tunisie car ces deux pays ont fait le choix de développer une agriculture exportatrice à destination des pays d’Europe. Ce choix est également fait par Israël (agrumes, tomates). Cette activité nécessite des investissements (pompages dans les nappes).

Enfin, le secteur industriel et les services sont aussi développés dans les pays de la rive Sud. Ces activités peuvent prendre appui sur des ports. Le Maroc essaie ainsi de faire du nouveau port de Tanger une plateforme pour accueillir des conteneurs mais également une porte d’entrée pour accueillir les investisseurs étrangers dans des zones franches (document 3). La Tunisie tente aussi de susciter le développement industriel en aménageant de vastes complexes industriels comme dans la région de Gafsa (chimie, matériaux de construction).

3 Les littoraux des pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée sont inégalement attractifs dans la mesure où ils sont inégalement peuplés. Comme le montre le document 1, certains littoraux comme ceux de la Libye possèdent peu de métropoles capables d’attirer populations et investisseurs. En outre, tous les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée ne sont pas ouverts au tourisme et aux investissements étrangers. Certains pays comme le Maroc (document 3), la Tunisie (documents 2 et 5) ou la Turquie (document 4) ont développé les installations touristiques et portuaires. D’autres comme l’Algérie ou la Libye n’ont pas développé les activités touristiques. Au contraire, dans le cas de ces deux derniers pays, ce sont les activités liées aux hydrocarbures (port d’Arzew en Algérie) qui ont été développées.

4 La littoralisation et le développement des activités engendrent différents problèmes dans les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée. Les documents 2 et 5 indiquent que des concurrences entre les différentes activités se développent dans la région d’Hammamet – Nabeul en Tunisie. Le développement des activités touristiques entraînent une forte demande en eau (entre 400 et 900 litres d’eau par touriste et par jour) ce qui provoque un abaissement de la nappe souterraine dans laquelle l’eau est pompée. L’agriculture est alors délaissée puisqu’elle ne bénéficie pas assez d’eau. En outre, le secteur du tourisme attire les jeunes tunisiens qui trouvent ainsi un travail. Le développement des activités industrielles peut aussi provoquer des conséquences. Le complexe industriel de Gabès en Tunisie puisse de l’eau au détriment des oasis agricoles.

La réponse organisée

Les littoraux de pays de la rive Sud et de l’Est de la Méditerranée font partie intégrante de l’interface méditerranéenne. Se développant notamment grâce aux flux financiers et touristiques de la rive Nord (Union Européenne), ces espaces sont néanmoins confrontés à des difficultés (concurrences, gestion des ressources). Par ailleurs, tous les littoraux ne sont pas également développés. Certains ne sont ouverts qu’aux investissements étrangers et au tourisme, tandis que d’autres sont spécialisés dans l’exportation d’hydrocarbures.

Les littoraux de la rive Sud et de l’Est de la Méditerranée : entre développement et dépendance.
Points forts des pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée : population jeune, perspectives de croissance, faible coût de la main d’œuvre, proximité de l’Union Européenne. Un développement favorisé par les investissements provenant des pays du Nord, une illustration de la mondialisation. Risque de domination des pays du Nord.

Des littoraux inégalement développés les littoraux spécialisés dans le tourisme (Maroc, Tunisie, Israël, Turquie)
Les complexes industriels développés autour des activités liées aux hydrocarbures.


Les littoraux faiblement peuplés. Les littoraux sous tension (Chypre Nord, Gaza).

Un développement durable ? Entre tensions sur les ressources et risque de marginalisation des pays dans la situation de stress hydrique (concurrences entre les utilisateurs, gaspillage de l’eau). Une bien faible coopération entre l’Union Européenne et les PSEM (projet euro méditerranée en attente). Des menaces (risque d’attentats, de conflits). Des risques de marginalisation dans le commerce international et la mondialisation.


Les outils : savoirs et savoir-faire

Mots clés

Principaux acteurs

Lieux et échelles

Interface

Etats

Echelle locale pour l’analyse d’un complexe touristique (document 4)

Investissements directs étrangers

Firmes multinationales

Echelle régionale pour l’analyse des flux financiers et humains.

Complexe touristique

Emigrés

Echelle mondiale pour la compréhension des enjeux du dossier documentaire (mondialisation, flux migratoires).

Zones franches

Flux touristiques


Délocalisation



Agriculture intensive exportatrice





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