Annales gratuites Brevet Série Collège : Lettre à un ami

"Je devais l'y rejoindre dans les derniers jours de juillet avec le bagage et la vieille Fiat que nous avions retapée, pour continuer vers la Turquie, l'Iran, l'Inde, plus loin peut-être..."

La vieille Fiat est tombée en panne.
Imaginez la lettre que le narrateur envoie à son ami pour lui faire part de la situation et de ses réactions.


Critères d'évaluation

Vous serez attentif :

- à la présentation et à la mise en page
- à la maîtrise de la langue écrite
- au respect du sujet

- Narration sous forme de lettre
- Evocation de l'incident et expression des sentiments suscités par cet imprévu.

I - QUELLE ANALYSE POUR CE SUJET ?

Sujet d'imagination mais sous une forme particulière : la forme épistolaire.

Il y avait donc quelques contraintes formelles à respecter :

- La présentation particulière de la lettre : date, formule d'entrée, alinéas, formule finale et signature.

- La maîtrise de la langue écrite, qui n'exclut pas obligatoirement un registre familier mais qui demande cependant le respect de la syntaxe, de l'emploi et de la concordance des temps et bien évidemment de l'orthographe.

La lecture de N. Bouvier fournissait ici un certain nombre de pistes qu'il ne fallait pas négliger :

1 ) L'auteur de la lettre se nomme Nicolas.

2) La lettre est adressée à un ami peintre, Thierry.

3) Le parcours qui sera interrompu par suite de la panne est celui qui conduit de Zagreb à Belgrade.

4) Le but du voyage est un long périple : "l'Inde, plus loin peut-être", prévu pour deux ans mais avec seulement quatre mois d'argent.

5) La lettre de Thierry est une lettre de peintre : elle foisonne de notations, de couleur locale et d'impressions.

6) Le style de cette lettre, riche au niveau du vocabulaire, emploie à deux reprises des phrases elliptiques du sujet : "Au retour, croisé un paysan monté sur un poney" ; "Ce soir, été boire un coup sous les acacias".
Il ne faudra pas en abuser afin de ne pas tomber dans le pastiche ; il est bon également de supposer que chacun des deux amis a son style personnel.

7) Mots-clés du sujet enfin à garder à l'esprit avant la rédaction de la lettre.

8) Situation et réactions : la lettre ne devra donc pas seulement raconter un incident mais également exprimer les sentiments du narrateur, qui, il ne faut pas l'oublier, voyage dans un pays étranger dont on ne sait pas s'il manie ou non facilement la langue.

II - UN PLAN POSSIBLE

("Zagreb, le 16 juillet
Thierry, …")

Commencer votre lettre par l'annonce du contretemps (c'est ce qui est important) - quelques mots comme :
"Je ne serai pas à Belgrade fin juillet comme prévu, notre vieille Fiat est tombée en panne à 30 kilomètres de Zagreb, alors que j'étais en route pour te rejoindre."

Vous évoquiez ensuite l'incident sans perdre de vue qu'il s'agit d'une panne, qui peut avoir eu lieu après un accident, certes, mais non dramatique compte tenu de la formulation du sujet.

Il était par contre judicieux d'insister sur le désarroi du narrateur : incident en rase campagne par exemple, problèmes de langue, lenteur ou impossibilité du dépannage, garage inexistant ou mal outillé.

Le contexte humain pouvait être à votre convenance solidaire, accueillant, méfiant ou hostile.
Vous pouviez également décrire une évolution entre ces différentes attitudes.

La question de l'hébergement du narrateur se posait : à vous de l'évoquer, au début de la lettre ou à la fin.
Elle peut donner lieu à quelques notations amusées et pourquoi pas amusantes.

N'oubliez pas ensuite un ou plusieurs paragraphes qui permettent à l'auteur de faire part de sa déception.

Le voyage était un projet mûrement réfléchi et donc profondément espéré. L'auteur peut également prévoir ce qui va arriver -retard, ponction dans la réserve d'argent, par exemple- ou ne pas le prévoir -projet impossible à mener, nécessité pour Thierry de venir le chercher...

Reste à finir la lettre, et le ton que vous lui avez donné est là primordial.

Une idée possible (si vous envisagez un simple contretemps) : reprendre l'expression "l'essentiel est de partir" (dans le passage "le programme était vague mais, dans de pareilles affaires, l'essentiel est de partir").

Enfin, une formule amicale, et la signature ("Nicolas").

III - LES FAUSSES PISTES

Le plus grave est de n'avoir pas respecté la forme épistolaire.

Seconde erreur : ne pas avoir raconté un incident - donc tout de même mineur.

Ne pas tenir compte du contexte est également ici une erreur (pays étranger).

Les personnages, le but du voyage, étaient clairement évoqués, il ne fallait pas les ignorer.

Une simple narration de la panne, sans évocation des sentiments du narrateur, ne peut, même bien rédigée, permettre d'espérer la moyenne.

Mais, compte tenu de l'importance des indications contenues dans le texte, ce sujet ne doit pas vous avoir posé trop de difficultés.

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