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Annales gratuites Bac S : Peut-on être indifférent à la vérité ?

Le sujet  1995 - Bac S - Philosophie - Dissertation Imprimer le sujet
LE SUJET

Peut-on être indifférent à la vérité ?

LE CORRIGÉ

I - QUELLE ANALYSE POUR CE SUJET ?

La question de la vérité est une des plus préoccupantes. C'est pourquoi le sujet comporte un aspect paradoxal : "comment être indifférent à la vérité si elle représente un des axes majeurs de l'existence.

Il faut ici définir l'indifférence dans sa nature spécifique pour déterminer le territoire couvert par le sujet.


II - UNE DEMARCHE POSSIBLE

La vérité se présente en apparence comme l'objet d'une quête incessante qui doit mener vers le savoir et la possession de ces objets intellectuels qu'on nomme "connaissances".

La tradition philosophique fait de la vérité un accord avec le réel, accord qui repose sur la capacité de l'esprit à dire les choses et à les représenter fidèlement.
La vérité comporte aussi un aspect moral qui nous renvoie à une thématique éthique.

Alors la vérité prend la forme d'un devoir, d'un impératif. "Tu dois dire la vérité" est une phrase maintes fois entendue des enfants.

Ainsi, doublement requise, la vérité ne saurait être l'objet d'une indifférence. Quête et requête, elle appelle, semble-t-il, un effort, un désir, une passion.

L'indifférence n'est pas à proprement parler l'aversion ou la répulsion. Elle est plutôt l'expulsion pure et simple du champ de l'intérêt, ce qui ne présente aucun intérêt positif ou négatif.

D'ailleurs, l'hostilité à la vérité est, en général, unilatérale : je peux mentir, travestir la vérité pour empêcher sa diffusion mais, au moins, je connais cette vérité et ne m'en désintéresse pas au point de la mettre sur le même plan que son opposé.

L'indifférence apparaît alors comme négligence absolue, comme une évacuation totale de la vérité en tant que thème de la vie humaine.

Cette indifférence est-elle possible ? Est-ce une capacité, comme l'oubli peut en être une ? Ou une incapacité, la marque d'une formation inachevée de l'individu, d'un échec massif ?

Erreur, illusion, mensonge : toutes voies qui conduisent en dehors de la vérité mais qui ne supposent pas nécessairement l'indifférence, mais simplement un ratage dans la quête du savoir.

Pour concevoir l'indifférence à la vérité, il faut imaginer soit un défaut dans l'élaboration des exigences morales et intellectuelles, soit une forme de dépassement de cette exigence, une manière d'être au-delà du bien et du mal.


III - LES REFERENCES UTILES

PLATON, La République.

DESCARTES, Discours de la Méthode.

NIETZSCHE, Le Gai Savoir.


IV - LES FAUSSES PISTES

Il fallait bien discerner l'indifférence des autres notions en rapport avec la vérité (par exemple, l'erreur, le mensonge ou l'illusion).

Ne pas développer un discours général et vague sur le thème de la vérité.

Eviter d'assimiler exclusivement l'indifférence à une défaillance.

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