Le sujet 2006 - Bac 1ère ES - Sciences - Questions |
Avis du professeur :
Le sujet porte sur la production agricole. Les documents
présentent la notion de développement durable tandis que la question de cours
lui oppose l'agriculture intensive. |
ALIMENTATION, PRODUCTION ALIMENTAIRE ET ENVIRONNEMENT
Une technique de culture dite "raisonnée" au Kenya
Document
1 : Le développement durable
Le concept de développement durable se résume aujourd'hui en une simple phrase
: "un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la
capacité des générations futures à répondre aux leurs".
Pour y parvenir, les entreprises, les pouvoirs publics et la société civile
devront travailler main dans la main afin de réconcilier trois mondes qui se
sont longtemps ignorés : l'économie, I'écologie et le social. À long terme, il
n'y aura pas de développement possible s'il n'est pas économiquement efficace,
socialement équitable et écologiquement tolérable.
Extrait du site du Ministère de l'écologie et du développement
durable.
(http://www.ecologie.gouv.fr/article.php3?id_article=20)
Document
2
La pyrale du maïs est un insecte qui détruit 40 à 80% des
cultures de maïs. Depuis quelques années on a trouvé, au Kenya, une méthode de
lutte contre cet insecte. La stratégie s'appelle "push and pull"
c'est-à-dire "attirer et repousser". L'agriculteur sème entre les
plants de maïs une herbe que l'insecte déteste la Desmodium et, autour du champ, une autre que ce parasite adore la Napier Grass.
Les résultats sont étonnants. Au lieu de plantes et d'épis de maïs
rabougris et rongés, de belles feuilles pointent vers le ciel dépassant la
hauteur d'un homme. Les effets positifs sont multiples. Tout d'abord les
paysans n'ont plus besoin d'insecticides et réalisent une économie non
négligeable. En outre le travail des champs est moins éprouvant car la Desmodium empêche également une mauvaise herbe extrêmement envahissante, la Stringa, de se développer et d'étouffer les plants de maïs. Les femmes étant majoritairement
les agricultrices en Afrique, bénéficieront d'une amélioration du niveau et de
la qualité de leur vie. donc de leur place dans la société. En effet leur
travail est moins éprouvant donc moins préjudiciable à la santé et les rentrées
financières sont meilleures grâce à l'abondance de la récolte. Autre avantage
dérivé cette fois : les herbes utilisées dans la stratégie "push and pull"
représentent un excellent fourrage pour les vaches qui produisent davantage de
lait. Coupées en morceaux stockés dans des sacs, elles servent de réserve lors
des longues périodes de sécheresse. Enfin, toute cette technique représente
encore un moyen de lutter contre l'érosion du sol et s'inscrit dans une volonté
de préserver la biodiversité.
D'après "Le Courrier" du Jeudi 06 Janvier 2000.
Quotidien suisse.
Article d'Isabelle Ducret
Première
question (12 points)
Saisir des données et les mettre en relation
Retrouvez les arguments qui font du "push and pull", une technique agricole répondant au concept de développement durable.
Deuxième
question (8 points)
Mobiliser des connaissances et les restituer
Le mode de culture présenté dans le document précédent est
un exemple de culture "raisonnée". Dans les pays occidentaux, les
agrosystèmes sont généralement exploités de manière "intensive".
Précisez le sens de l'expression "agriculture intensive" et présentez
les pratiques agricoles qui y sont liées.
Question 1 : Exploitation de documents
I - L'ANALYSE DE L'ENONCE
a. Les thEmes et notions abordEs
On s'intéresse à la production primaire à travers l'exemple d'un agrosystème en culture raisonnée. Le sujet montre les implications de la lutte contre les nuisibles et présente une alternative à l'usage des insecticides.
b. Les coups de pouce du sujet
Très peu de connaissances sont à maîtriser pour pouvoir répondre à ce sujet. Une lecture attentive des documents et de la question posée permettait de s'en sortir...
c. Les difficultEs du sujet
... à condition de ne pas paniquer parce que vous n'avez pas besoin de réinvestir votre cours dans cette question. La facilité est parfois fort déroutante.
II - L'ANALYSE DES DOCUMENTS
Document 1
A retenir, le développement durable doit être
:
●
économiquement efficace,
● socialement
équitable,
● écologiquement
tolérable.
Document 2
A la lecture du premier paragraphe qui expose
la technique du "push and pull", vous vous écriez "mais c'est
bien sûr !"
Puis vous attaquez le second en tâchant de repérer l'efficacité économique,
l'équité sociale et la tolérance écologique qui paraît ici évidente.
III - LA REPONSE A LA QUESTION
La méthode du "push and pull" répond au concept de
développement durable, tel qu'il est défini dans le doc. 1, car elle est :
● économiquement efficace
La pyrale du maïs répond au processus et néglige les pieds de maïs qui "dépassent la hauteur
d'un homme", les paysans "réalisent une économie
non négligeable" par abandon des insecticides, une autre plante "la Stringa" n'étouffe plus les plants, "les rentrées financières sont meilleures grâce
à l'abondance de la récolte", "les herbes
[...] représentent un excellent fourrage pour les
vaches qui produisent davantage de lait".
● socialement équitable
"Le travail des champs est moins éprouvant" car il faut moins désherber,
"les femmes [...] bénéficieront d'une amélioration du niveau et de la qualité de leur vie donc
de leur place dans la société".
● écologiquement tolérable
"les paysans n'ont plus besoin d'insecticide",
"toute cette technique représente [...] un moyen pour lutter contre l'érosion des sols", "préserver la biodiversité".
A la lecture de ce texte, il apparaît nettement que le "push and pull" mis en place en Afrique est efficace et offre une alternative semble-t-il plus écologiquement tolérable que les maïs transgéniques. Même si ces derniers sont plus économiquement efficaces pour les grands grainetiers des pays occidentaux.
Question 2 : Restitution de connaissances
I - L'ANALYSE DE L'ENONCE
a. Les thEmes et notions abordEs
La notion d'agrosystème doit être comprise, mais également celle de culture intensive. A défaut de connaître toutes les pratiques agricoles liées à un tel mode de production, avec de la réflexion vous pouviez penser aux engrais et à l'optimisation de leur usage, aux insecticides et autres pesticides, à l'irrigation...
b. Les coups de pouce du sujet
Le sujet est plus facile si vous êtes d'une famille rurale que citadine. Cependant, avec une connaissance du cours moyenne, un suivi des cours de géographie sur des thèmes proches et du bon sens, il y avait largement moyen de ne pas sécher complètement sur la question, bien que...
c. Les difficultEs du sujet
... la question soit très précise. La réponse attendue ne peut donc être très longue et cela peut vous amener à sortir du cadre et vous plonger vers un hors sujet.
II – LE PLAN PROPOSE
a. la notion d'agrosystEme
b. la notion d'agriculture intensive
c. les pratiques agricoles liEes a l'agriculture intensive
III - LA REPONSE A LA QUESTION
Du point de vue de la production de matière organique, un écosystème est organisé en producteur primaire (PI) principalement les végétaux, mangés par les consommateurs primaires (CI), dont les herbivores, mangés par les consommateurs secondaires (CII), grossièrement les carnivores. Tous ces organismes vivent et meurent dans leur écosystème. Les végétaux sont nés de la poussière (pardon ! des sels minéraux) et ces sels minéraux reviendront à la poussière lorsque les décomposeurs auront consommé la matière organique des détritus et cadavres.
a. la notion d'agrosystEme
Un agrosystème est un écosystème déséquilibré pour plusieurs raisons. D'une part, sa biodiversité est réduite, il ne comporte que quelques espèces. D'autre part, si les organismes y vivent, ils n'y meurent pas et les récoltes et l'absence de cadavre ne réapprovisionnent pas le sol.
b. la notion d'agriculture intensive
Une pratique agricole intensive ne se contente pas de semence et de récolte. Elle vise à améliorer le rendement de l'agrosystème en luttant contre le déséquilibre, les ennemis de la culture, les aléas climatiques...
c. les pratiques agricoles liees a l'agriculture intensive
Afin de contrer le déséquilibre, ou bien pour améliorer le
sol, les agriculteurs labourent et utilisent des engrais. Ils veillent à
l'optimisation de leurs usages.
Ils utilisent herbicides, insecticides et autres pesticides afin de lutter
contre les concurrents ou consommateurs de leur production. De plus en plus,
ils essaient d'utiliser la lutte biologique en remplacement des produits
phytosanitaires.
L'arrosage
ou l'irrigation permettent de palier au manque d'eau, le drainage évite
l'asphyxie des racines par un sol gorgé.
Mais pour vraiment se mettre à l'abri des aléas naturels tout en produisant,
l'Homme se tourne vers la culture sous serre et même hors-sol.