La procréation

Une naissance après une autogreffe* de tissu ovarien

Document

Une patiente suivie depuis sa petite enfance pour une maladie du sang et présentant de nombreuses complications dues à cette maladie s’est vu proposer en 2005 à l’âge de 20 ans un traitement de sa maladie. Ce traitement faisait intervenir une chimiothérapie intensive, très souvent responsable d’une stérilité par destruction des cellules ovariennes nécessaires à la reproduction. On a donc proposé à la patiente une conservation de son tissu ovarien.

Fin 2005, avant l’administration du traitement par chimiothérapie, un ovaire a été prélevé chez la patiente. La zone externe de cet ovaire riche en follicules a été disséquée en petits fragments qui ont été congelés et conservés à -196°C dans l’azote liquide.

En 2008, la patiente est guérie de sa maladie mais stérile suite à la chimiothérapie administrée. Désireuse d’avoir un enfant avec son mari, elle bénéficie d’une greffe de son tissu ovarien prélevé avant le traitement.

La greffe a été un succès : elle a permis la reprise de la fonction ovarienne et la restauration de la fertilité suivie d’une grossesse menée à terme.

C’est la septième naissance après autogreffe de tissu ovarien au monde.

Cette technique de conservation du tissu ovarien par congélation est proposée à des petites filles ou à des femmes jeunes devant subir des traitements lourds, tels des chimiothérapies. La mise en route du traitement doit se faire rapidement après le diagnostic de la maladie. De plus, les patientes étant très jeunes, il n’y a souvent pas encore de désir d’enfant. La conservation de tissu ovarien est alors une alternative que l’équipe médicale peut proposer à la patiente pour préserver sa fertilité et lui permettre d’avoir un enfant avec ses propres gamètes.

Cette greffe implique que la patiente soit guérie de sa maladie, qu’il n’y ait pas de contre-indication à la grossesse et que la greffe d’ovaire ne présente pas un risque de réintroduction de cellules anormales dans l’organisme. En cas de succès de la greffe, si une reprise de la fonction ovarienne se manifeste, celle-ci ne semble pas pouvoir excéder quelques années et peut nécessiter la greffe de nouveaux fragments.

D’après http://www.chu-limoges.fr

*autogreffe : greffe réalisée à partir d’un tissu prélevé sur le patient lui-même.

Première question

Saisir des informations et les mettre en relation

La naissance de ce bébé fait appel à une autogreffe de tissu ovarien.

1) À partir des informations extraites du document, expliquez pourquoi l’équipe médicale a choisi d’avoir recours à cette technique pour cette patiente.

2) Retrouvez la succession des événements depuis le diagnostic de la maladie du sang de la patiente jusqu’au début de la grossesse.

Deuxieme question

Restituer des connaissances

Un couple se trouve dans la situation suivante : la femme produit des ovules mais ses trompes utérines sont obstruées. Le sperme de son conjoint ne contient pas de spermatozoïdes. On peut proposer à ce couple une FIVETE avec don de sperme.

Présentez la technique de la FIVETE et expliquez en quoi, combinée à un don de sperme, elle est une solution possible pour ce couple.

L’analyse et les difficultés du sujet

A. Les thèmes et notions abordées

Le thème abordé est celui de l’aide à la procréation. Les notions appelées sont : fécondation, gamète, grossesse, procréation médicalement assisté, fivète.

B. Les coups de pouce du sujet

L’équilibrage, en nombre de points, des 2 questions permet à des profils de candidats variés de tirer leur épingle du jeu.

C. Les difficultés du sujet

Une bonne lecture analytique du document est nécessaire pour répondre correctement à la première question. Gare à la précipitation !

L’analyse du document

Le texte présente une technique peu commune : la conservation de gamète femelle associée à l’autogreffe de tissu ovarien.

Dans le premier paragraphe, il nous présente le principe de la technique à travers le cas d’une jeune femme.

Dans le deuxième paragraphe, les conditions dans lesquelles ce traitement est appliqué sont exposées.

Enfin le troisième paragraphe attire notre attention sur les limites de l’autogreffe.

La Réponse aux questions

Première question

1. L’équipe médicale a choisi d’avoir recours à cette technique car la patiente est jeune et le traitement qu’elle doit subir est souvent responsable d’une stérilité par destruction des cellules ovariennes permettent la production de gamètes. (Paragraphe 1)

2. La succession des évènements est la suivante :

• Présentation des risques de la chimiothérapie ;

• Proposition de la conservation du tissu ovarien ;

• Prélèvement de l’ovaire ;

• Dissection de l’ovaire ;

• Congélation et conservation des fragments ;

• Guérison de la patiente ;

• Désir d’enfant de la patiente ;

• Autogreffe de tissu ovarien conservé ;

• Reprise de la fonction ovarienne ;

• Restauration de la fertilité (ovulation, production hormonale) ;

• Fécondation (naturelle semble-t-il) ;

• Nidation ;

• Grossesse.

Deuxième question

La technique de la FIVETE permet la fécondation in vitro (dans du verre). Elle permet la rencontre de gamètes hors de l’appareil reproducteur féminin

Il s’agit donc d’une part de prélever des ovocytes après stimulation de l’ovaire. Et d’autre part, on prélève des spermatozoïdes que l’on doit rendre fécondants.

Ensuite, les gamètes sont mis en contact dans des récipients (in vitro). Des fécondations s’y déroulent et des embryons se développent. Enfin les embryons sont transférés dans l’utérus et s’ils s’implantent, une grossesse pourra se poursuivre.

On voit donc l’intérêt de cette technique pour contourner la stérilité de cette femme, on contourne la trompe obstruée par le prélèvement.

Elle permet aussi aux ovocytes de cette femme de rencontrer des spermatozoïdes d’un donneur.

Si seule le stérilité masculine avait empêché la fertilité du couple, la FIVETE n’aurait pas été nécessaire.