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Annales gratuites Bac ES : Est-ce la nécessité qui pousse l'homme à travailler ?

Le sujet  1995 - Bac ES - Philosophie - Dissertation Imprimer le sujet
LE SUJET

Est-ce la nécessité qui pousse l'homme à travailler ?

LE CORRIGÉ

I - QUELLE ANALYSE POUR CE SUJET ?

La question posée est celle des mobiles du travail : pour quelles raisons au juste l'homme travaille-t-il, étant entendu qu'il ne le fait pas nécessairement pour survivre ?

De fait, c'est toute la question de l'homme qu'engage notre sujet, la question de savoir ce qu'il doit à la nature et ce qu'il doit à lui-même, soit encore à la culture.

En effet, s'il est clair que la satisfaction des besoins détermine l'homme au travail, et le détermine ici naturellement, il reste évident que le travail est aussi ce par quoi et -dans quoi- l'homme trouve l'occasion de la réalisation de son humanité.


II - UNE DEMARCHE POSSIBLE .

A - LE TRAVAIL COMME MOYEN DE SATISFACTION DES BESOINS NATURELS .

Il est clair que l'homme travaille d'abord pour vivre ou plutôt survivre. Etre vivant, l'homme doit satisfaire des besoins vitaux, en particulier celui de se nourrir.

Pour cela, s'impose à lui la nécessité de produire, par le travail, les conditions de sa subsistance. Ainsi va-t-il s'ingénier à transformer la nature dans un but parfaitement utilitaire, à gagner son salaire, c'est-à-dire le moyen même d'assurer sa subsistance.


B - LE TRAVAIL COMME LIBERATION.

Pourtant, si la nécessité contraint l'homme au travail, celui-ci peut néanmoins être conçu comme le moyen, pour celui-là, de s'en affranchir.

En effet, en transformant, grâce à la technique et au travail, son environnement, l'homme peut parvenir à maîtriser les forces de la nature.

Construisant des digues, des ponts, l'homme au travail se libère des contraintes naturelles que lui impose son milieu.

La nécessité de se libérer de la nécessité propre aux lois de la nature, la liberté donc, est ici ce qui incite l'homme au travail.

C'est dire, par conséquent, que la liberté est bien ce que l'homme peut gagner au travail pourvu que celui-ci ne soit pas aliénant.

En lui donnant l'occasion de mettre en oeuvre ses facultés intellectuelles, ses compétences physiques, ses performances individuelles, le travail permet à l'homme de prendre conscience de lui-même, de se réaliser.

Le travail constitue, en effet, le moyen privilégié de l'objectivation de la conscience. Face au produit de son travail, l'homme, en s'y reconnaissant, accède à la conscience objective de lui-même.


C - LE TRAVAIL COMME DIVERTISSEMENT

Si l'homme travaille par nécessité, loin s'en faut que celle-ci ne soit que naturelle. Il semble en effet que l'homme éprouve le besoin de travailler, besoin de tromper l'ennui, de se divertir (au sens pascalien de ce terme) de l'idée de ce qui le menace.

Moyen de fuir l'angoisse, le travail est ici l'expression d'une nécessité morale.


III - LES REFERENCES UTILES.

HEGEL, La philosophie de l'esprit.

KANT, Idée d'une histoire universelle , troisième proposition.

MARX, Le capital , livre 1, ch. 7.


IV - LES FAUSSES PISTES.

La principale difficulté du sujet réside dans l'analyse de la notion de nécessité. Ne concevoir que la nécessité naturelle, c'est ici, s'interdire de saisir l'enjeu du problème.

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