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Annales gratuites Bac ES : Faut-il, pour le connaître, faire du vivant un objet ?

Le sujet  1995 - Bac ES - Philosophie - Dissertation Imprimer le sujet
LE SUJET

Faut-il, pour le connaître, faire du vivant un objet ?

LE CORRIGÉ

I - QUELLE ANALYSE POUR CE SUJET ?

Problème classique d'épistémologie. Il s'agit de savoir dans quelle mesure il est nécessaire de faire du vivant un objet pour l'étudier. C'est la question de l'objectivation du vivant, et de ce qu'elle implique relativement à l'analyse mécanique du vivant.

Objectiver le vivant, est-ce considérer qu'il est régi par les lois ordinaires de la physique et de la chimie ? Est-ce nécessairement le considérer comme une machine ?

Enfin, il faut bien souligner la distinction entre le vivant, être organisé remplissant certaines fonctions, et la vie, principe métaphysique permettant de distinguer l'inertie du vivant.


II - UNE DEMARCHE POSSIBLE.

A - CONNAITRE LE VIVANT APPELLE SON ETUDE DU POINT DE VUE DE LA SCIENCE.

Connaître quelque chose, c'est toujours le connaître scientifiquement. Et cela exige qu'on en fasse un objet de science.

Qu'est-ce à dire pour le vivant ? Comment faire du vivant un objet ? Réponse : en considérant qu'il ne fonctionne pas selon des lois différentes de celles qui régissent la matière inerte.

Les mêmes lois physico-chimiques qui règlent la matière inerte règlent aussi le vivant. Cela a pour conséquence de faire pièce à toute idée métaphysique de principe vital.

C'est cette rupture épistémologique qui fait qu'on n'étudie plus la vie dans les laboratoires, mais uniquement le fonctionnement du vivant.


B - CONSIDERER LE VIVANT COMME UNE MACHINE.

C'est la position mécaniste, celle de Descartes notamment. Elle est induite de la séparation métaphysique de l'âme et du corps, de la substance sensible et de la vie. Il faut donc considérer le vivant comme une espèce de machine dont le fonctionnement procède de la disposition de ses parties.

Toutefois ce modèle mécaniste, qui rend possible l'étude et la connaissance du vivant, suppose qu'on se limite à la connaissance du fonctionnement du vivant, en considérant en outre que les machines ont une certaine faculté d'auto-réparation (Kant) et qu'elles ont le principe de leur organisation en elles-mêmes.


C - CONNAITRE LE VIVANT C'EST DEPASSER SON STATUT D'OBJET DE SCIENCE.

Le vivant doit aussi être étudié à partir de son environnement, c'est le travail de l'éthologue, c'est aussi connaître ce qu'implique au niveau existentiel et éthique les implications de la notion du vivant.

Ce sera sur ce plan que travaillera le philosophe. Pour ce dernier, connaître le vivant c'est toujours le considérer autrement que comme un objet, c'est même surmonter "sa choséité".


III - REFERENCES UTILES.

DESCARTES, Traité de l'homme.

KANT, Critique de la faculté de juger, paragraphe 65.

JACOB, La logique du vivant.


IV - LES FAUSSES PISTES.

Se laisser aller à un discours moralisateur sur la notion d'objectivation, faire du vivant un objet pour le connaître, ce n'est pas en faire une chose rattachée à d'autres considérations, extérieures à son statut propre (éthique ou philosophique par exemple).

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