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Annales gratuites Bac ES : La science ne fournit-elle que des certitudes ?

Le sujet  1995 - Bac ES - Philosophie - Dissertation Imprimer le sujet
LE SUJET

La science ne fournit-elle que des certitudes ?

LE CORRIGÉ

I - QUELLE ANALYSE POUR CE SUJET ?

Il est communément admis que les connaissances scientifiques se distinguent par la rigueur de la démarche dont elles procèdent. Les vérités scientifiques, démontrables, seraient évidemment certaines.

Pourtant, il convient de se demander de quelle nature est cette certitude qui, il faut le décider, peut être objective mais aussi subjective.

Qui plus est, nous savons bien que ce qui paraît certain à une époque donnée peut se révéler ultérieurement erroné.


II - UNE DEMARCHE POSSIBLE.

A - CERTITUDES DEMONSTRATIVES ET INDUCTIVES.

Les sciences se caractérisent par leur indubitabilité. Procédant par déductions et enchaînements de raisons, elles s'appuient sur des preuves, des démonstrations qui, à l'instar des mathématiques, fondent leur certitude.

Cette dernière tient d'ailleurs tout autant au caractère objectif qu'au caractère universel des jugements scientifiques.

Cela dit, si la certitude mathématique est déductive ou, autrement dit, si les vérités mathématiques sont démonstratives, on ne peut en dire autant des connaissances acquises dans le domaine des sciences physiques.

Là, les vérités ne sont pas déductives mais inductives. On n'y déduit pas le particulier du général mais on y induit et suppute le général à partir du particulier.

Aussi les vérités inductives ne possèderont jamais la certitude des vérités démonstratives des mathématiques.

Par conséquent, les certitudes que nous avons dans le domaine des sciences physiques ne seront jamais absolues mais, pour les raisons invoquées, toujours relatives.


B - LE CARACTERE PARADIGMATIQUE DES VERITES SCIENTIFIQUES.

Dans le domaine des sciences, comme d'ailleurs dans tout autre domaine, les vérités sont historiquement déterminées.

Si elles ne sont pas pour autant purement subjectives, elles sont en effet conditionnées par des déterminants qui, parfois, n'ont rien de scientifique.

Ainsi l'astronomie ptolémaïque se nourrit-elle de la cosmologie platonicienne et sera considérée, jusqu'à Copernic, d'autant plus certaine qu'elle semble nourrir et justifier l'anthropocentrisme chrétien.

La certitude scientifique en son fond n'a donc ici rien de scientifique, ce qui revient à dire que, rationnellement infondée, elle avoue par-là même son incertitude.

Ceci dit, la science, quand elle ne fournirait que des certitudes, ne fournirait peut-être pas pour autant que des vérités absolues.

En effet, qu'une idée soit conçue comme certaine ne signifie pas qu'elle soit absolument vraie. La certitude subjective n'est pas nécessairement objective.

Ce n'est donc pas parce que les scientifiques sont certains de telle ou telle chose que cette certitude signale une intemporelle, éternelle et absolue vérité.


III - LES REFERENCES UTILES.

DESCARTES, Règles pour la direction de l'esprit, règles 2 et 4.
Discours de la méthode.

KANT, Logique, introduction.

POPPER, La logique de la découverte scientifique.

KUHN, La structure des révolutions scientifiques.


IV - LES FAUSSES PISTES.

Il fallait éviter les pièges suivants :

Ne pas analyser les caractères propres du savoir scientifique.

Ne pas distinguer la certitude simplement subjective de celle que fonde l'objectivité.

Ne pas distinguer vérités déductives et vérités inductives.

Ne pas tenir compte, dans l'analyse du libellé, de la formule "ne ... que" qui sous-entend que la science fournit des certitudes.

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