Annales gratuites Bac S : La notion de crise en géologie

Histoire et évolution de la Terre

A partir des informations tirées des documents 1 et 2 et de vos connaissances, expliquez ce qu'est une crise, ses conséquences et son utilisation en géologie.


Document 1 : Evolution des taxons au cours du temps

Un taxon est un groupement d'organismes reconnu en tant qu'unité à chacun des niveaux d'une classification hiérarchique : espèce, genre, famille, ordre, classe, embranchement... Leur importance quantitative est représentée par la largeur du figuré.

Document 2 : Diagramme des extinctions et des diversifications depuis le Cambrien

I - DES MOTS CLES

En première analyse, il apparaît que le sujet porte sur les notions suivantes :
Crise, extinctions, apparitions, géologie, chronologie relative.


II - ANALYSE DES DOCUMENTS

Document 1 : Evolution de l'importance quantitative de quelques taxons (non désignés) au cours du temps (Crétacé supérieur et Paléocène).
Les exemples sont pris parmi les Foraminifères (organismes unicellulaires), les dinosaures et les mammifères (Vertébrés).

On constate qu'il y a 65 MA (millions d'années) des grands changements surviennent :

- parmi les foraminifères, certains sont affectés (lignée 2 soumise à une diminution d'importance brutale, 3 et 4 de manière plus progressive), d'autres ne sont pas affectés (1), d'autres apparaissent.
- tous les dinosaures pris en compte disparaissent.
- chez les mammifères, 1, 2, 4, 7 et 8 disparaissent. Le taxon 3 n'est pas affecté, le 5 subit une baisse d'importance, le 6 prolifère.

Tous ces événements surviennent il y a 65 MA ; pourtant, il faut noter que ce n'est pas rigoureusement synchrone, les disparitions ayant lieu un peu plus tôt chez les mammifères.


Document 2 : Diagramme des diversifications et disparitions depuis le Cambrien.

On constate de très importantes variations, nombreuses.

Les principales extinctions ont lieu à l'O/S, D, P/T, Cr/Cén.
Les principales apparitions ont lieu à l'O, D/Car, T, Cén.

Rappel de l'énoncé :

O = Ordovicien
S = Silurien
D = Devonien
Car = Carbonifère
P = Permien
T = Trias
Cr = Crétacé
Cén = Cénozoïque


III - ORGANISATION DU DEVOIR

Document 1 : Ce document permet de définir la notion de crise biologique. Une crise correspond à des disparitions et des apparitions importantes, nombreuses, synchrones, et touchant des organismes très différents.

Précisons que pour parler de crise majeure il faut aussi que ce soit mondial : il n'y a aucune information à ce propos dans le sujet.

Ce document concerne la crise Crétacé-Paléocène, connue pour la disparition des dinosaures et des ammonites, par exemple.

Ce document montre que les milieux marins et continentaux ont été affectés.
S'il y a des disparitions, il y a des apparitions : on peut supposer que les disparitions libèrent des niches écologiques qui sont alors reconquises.

Il faut bien sûr proposer une explication : on parle beaucoup de causes catastrophiques depuis 15 ans, en s'appuyant sur l'aspect brutal de la crise et sur la présence d'iridium dans des sédiments de 65 MA (l'iridium, rare sur Terre, pouvant être d'origine météoritique ou volcanique).

On a aussi pensé à des phénomènes plus progressifs (notons que le synchronisme n'est pas parfait, que des disparitions et baisses d'importance sont antérieures à 65 MA). Il faut poser le problème de l'échelle de temps : ce qui est "instantané" en géologie (moins de 1 MA) est déjà long en biologie !

En outre, il y a de nombreux survivants , ce qui doit relativiser la notion de catastrophe.

Il manque une information importante : ne connaissant pas le détail des taxons, on ne peut discuter des changements écologiques.


Document 2 : On voit ici que les crises ont été nombreuses et que disparitions et apparitions ne sont pas toujours corrélées de la même manière que dans le document A.

Il ne faut donc pas se focaliser sur la seule crise Crétacé-Paléocène.

Des apparitions peuvent avoir lieu indépendamment des disparitions (comme à l'Ordovicien : explosion évolutive dans les océans et début de la conquête du milieu terrestre).


En conclusion, il apparaît :

- que les crises sont caractérisées par des disparitions.

- que l'on peut penser que la (les) diversification(s) associée(s) est liée à une libération de niche écologique.

- que ces crises peuvent être utilisées en géologie. En effet, puisque cela correspond à des renouvellements fauniques mondiaux, cela fournit de bons repères biostratigraphiques pour établir une chronologie relative.

Attention au raisonnement circulaire : puisqu'on définit ces crises et niveaux par les organismes, le niveau stratigraphique ne doit pas servir à identifier un taxon.

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