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Annales gratuites Bac L : Espaces de la puissance -Japon

Le sujet  2001 - Bac L - Géographie - Etude de documents Imprimer le sujet
LE SUJET

Les espaces de la puissance économique japonaise dans le territoire national.

 

Liste des documents :

DOCUMENT 1 : Le domaine maritime du Japon

DOCUMENT 2 : La mégapole japonaise

DOCUMENT 3 : Les terre-pleins littoraux

      Les combinats(1) exigent une localisation littorale, puisqu'ils dépendent des importations pour leur ravitaillement en matières premières ou en énergie. [...]
      L'utilisation des terre-pleins littoraux par les combinats offre de multiples avantages pour les entreprises et l'industrie. Le terrain y est vaste, extensible, rapidement construit, peu coûteux. [...]
      Le plus souvent, les terre-pleins représentent la meilleure solution pour les industriels et les technocrates, d'où le rythme effréné de leur construction pendant la Haute Croissance. [...] Face aux abus et aux risques de pollution, une loi édictée en 1973 pose de nouvelles conditions quant à la création de terre-pleins [...]. La construction des terre-pleins littoraux n'est pas abandonnée pour autant. On note une réorientation de leur usage vers des fonctions urbaines, ainsi les logements et espaces récréatifs dans les baies de Tokyo ou d'Osaka. [...] Après avoir créé l'île artificielle de Port Island (436 hectares), la ville de Kobé lance un projet de dimension équivalente (Rokko Island). Le nouvel aéroport international du Kansai est en construction dans la baie d'Osaka, celui de Haneda en extension dans la baie de Tokyo*.

P. Pelletier, Géographie universelle, Chine, Japon, Corée,
Belin Reclus, 1994

(1) Combinat : zone industrielle littorale
* les aéroports sont désormais construits

DOCUMENT 4 : Tokyo

      Initialement, c'est dans les environs immédiats de la gare centrale de Tokyo, au sud-est du Palais impérial, que se sont développés les quartiers d'affaires. Le secteur de Marunouchi abrite les multiples immeubles du groupe Mitsubishi, installé ici depuis un siècle. Plus au nord, au-delà de la gare centrale, le quartier Otemashi est celui de nombreuses banques et notamment des sièges des sociétés Fuji et Sanwa, du géant des télécommunications NTT et de nombreuses firmes industrielles comme Nippon Steel. Mais c'est à Nihonbashi, à l'est, que se trouvent les bureaux des plus puissants organismes financiers japonais, la Banque du Japon, la Banque de Tokyo, première banque japonaise, et le siège de l'empire financier Mitsui. Tous sont proches du "saint des saints", l'immeuble de la bourse, installée ici au siècle dernier près des entrepôts de ce qui était alors le port de Tokyo et son marché aux grains, dans ce quartier de Kabutocho qui lui a donné son nom.
      Tous ces quartiers d'affaires sont les lieux privilégiés de regroupement des commerces de luxe et des grands magasins (on en compte près d'une quinzaine), de restaurants et de grands hôtels. L'internationalisation se lit également dans l'architecture. C'est le cas au Forum international de Tokyo, récemment édifié (1996) en plein cœur du "CBD" (Central Business District). C'est aussi le cas à Shinjuku.
      Dans une agglomération qui abrite les sièges sociaux de 89 des 500 premières firmes mondiales, le vieux centre, saturé et congestionné, ne peut plus satisfaire tous les besoins et les immeubles d'affaires, souvent sous la forme de hautes tours isolées, se multiplient à la périphérie, gagnant les anciens quartiers industriels du vieux port et même les terre-pleins portuaires proches de l'embouchure du fleuve Sumida. De véritables "mini-CBD" se sont aussi créés à la périphérie du cœur de l'agglomération, égrenés le long de la voie ferrée qui ceinture ce dernier à cinq ou six kilomètres du centre historique. [...]
      Les montagnes périphériques restent quasi vides, vouées à la forêt et protégées autant pour des raisons symboliques que par une volonté forte des autorités désormais soucieuses de protéger l'environnement de la baie, un des sites les plus pollués du monde.

D'après G. Dorel, La puissance des Etats
Documentation photographique n°8006, décembre 1998.

DOCUMENT 5 : Industries chimiques, sidérurgiques et électroniques au Japon.

 

Questions

1 - Présenter les documents.

2 - En fonction du sujet, sélectionner, classer et confronter les informations tirées de l'ensemble des documents et les regrouper par thèmes.

3 - Rédiger de façon synthétique (environ 300 mots), une réponse argumentée à la problématique définie par le sujet en faisant appel, y compris de manière critique, à l'ensemble des informations tirées des documents.

LE CORRIGÉ

I - LA PRESENTATION DU SUJET

Ce sujet présentait quelques difficultés de par son caractère et sa forme, moins classiques que les deux autres (sans doute pour limiter le nombre de candidats qui se ruent généralement sur l'étude de documents). On vous demandait de réfléchir sur un thème incontournable au Japon : l'occupation de l'espace (si réduit sur l'archipel et tellement saturé !!).
Les documents offraient un tour complet des questions qui s'y rapportent... donc pas si compliqué à traiter ce sujet !!

II - LES CONNAISSANCES ESSENTIELLES

A) PRESENTER LES DOCUMENTS

Trois documents cartographiques et deux textes illustrent à des échelles différentes les espaces de la puissance économique japonaise.

Il faut ainsi distinguer :

  • L'espace maritime
  • L'archipel avec ses 4 principales îles
  • L'espace méridional d'Honshu, siège de la mégalopole japonaise
  • L'exemple d'une grande ville (Tokyo)
  • Les manifestations de l'extension urbaine avec l'évolution des terre-pleins littoraux

Concernant les sources et les auteurs vous pouviez constater que deux auteurs étaient à l'origine de vos 5 documents, pour 3 sources.

Il s'agissait de deux géographes universitaires, Gérard Dorel et Philippe Pelletier, ayant publié leurs écrits à la Documentation Française ("Documentation Photographique" n° 8006 de Décembre 1998) pour le premier, et dans "La Géographie Universelle", Belin-Reclus 1994 pour le second, ainsi que dans un ouvrage publié aux éditions Colin en 1990, intitulé "Le Japon".

Vous pouviez faire remarquer la relative "ancienneté" des sources, certaines ayant plus de 10 ans d'âge !

B) CLASSER LES INFORMATIONS

(Cette partie peut être présentée sous la forme d'un tableau).

Comme toujours la méthode géographique constitue une aide nécessaire à l'élaboration de votre tableau : Observation - Analyse - Critique.

Dans cet esprit, votre tableau pouvait s'organiser autour des trois thèmes suivants :

  • Localisation des activités économiques
  • Extensions dans l'espace
  • Limites

Vous prendrez soin de classer vos documents en respectant la hiérarchie des échelles, c'est à dire que dans la colonne de gauche vous deviez placer successivement les documents 1, 5, 2, 4 et 3.

Premier thème :

DOCUMENT 1 :
Ce document permettait de rappeler la puissance maritime japonaise avec les plus grands ports de la planète, les complexes du Kanto (500 Millions de tonnes), du Kansai (300 Millions de tonnes) et de Nagoya (200 Millions de tonnes), la part occupée par l'activité de la pêche située plutôt sur les littoraux orientaux d'Honshu et Hokkaido, et enfin l'immensité du territoire nippon qui ne se limitait pas aux 4 principales îles de l'archipel (plus de 4 000 îles et îlots) donnant droit à une exceptionnelle Zone Economique Exclusive.

DOCUMENT 5 :
La localisation des industries japonaises se concentre dans les grandes baies de l'île d'Honshu associées à des grandes plaines côtières (exemple du Kanto ou du Kansai).

DOCUMENT 2 :
La répartition de la population japonaise confirme la concentration de l'activité humaine sur le littoral méridional d'Honshu (Mégalopole).

DOCUMENT 4 :
La ville de Tokyo accueille dans les environs immédiats de la gare centrale les quartiers d'affaires, avec non loin de là la plupart des sièges des banques et des grandes sociétés.
C'est autour de la bourse de Tokyo, construite sous l'ère Meiji, que se concentre l'essentiel des activités.

DOCUMENT 3 :
Les terre-pleins sont la clé de la réussite des combinats qui fondent leur puissance sur l'"import-export link".

Deuxième thème

DOCUMENT 1 :
L'extension de l'espace maritime est un héritage de l'histoire (l'impérialisme japonais initié à la fin du XIXème siècle).

DOCUMENT 5 :
Sur la répartition des industries sur le littoral méridional d'Honshu, il faut isoler les industries de nouvelles technologies qui s'étendent sur des espaces jusque là inoccupés (arrière-pays de Tokyo ou de Kobe ou zones en voie d'aménagement comme le nord de l'île de Kyushu).

DOCUMENT 2 :
L'extension urbaine trouve sa manifestation la plus éloquente dans la mégalopole japonaise s'étirant le long du trajet du Shinkansen de Tokyo à Hiroshima.

DOCUMENT 4 :
Le centre de Tokyo trop engorgé a favorisé l'apparition de véritables "mini-CBD" à la périphérie, le long des voies ferrées.

DOCUMENT 3 :
Les terre-pleins sont la meilleure solution pour pallier aux besoins des industriels et des bureaucrates dans leur soif de profiter de la croissance économique.
Exemples de la création d'îles artificielles (Port Island, aéroports etc...).

Troisième thème

Sur le même principe vous pouviez évoquer les phénomènes de saturation ou les obstacles à l'extension des espaces économiques.

DOCUMENT 1 :
Le problème des zones économiques exclusives et les tensions éventuelles avec ses anciens ennemis (Chine et Russie).

DOCUMENT 2 :
Les phénomènes de saturation de l'espace avec les trop fortes densités du littoral d'Honshu.

DOCUMENT 4 :
Phénomènes de saturation du centre-ville, mais limite aussi des éventuelles extensions avec la présence des montagnes périphériques, quasi vides et couvertes de forêts inaccessibles.

DOCUMENT 5 :
Les terre-pleins ont vu leur utilisation industrielle limitée du fait des problèmes de pollution des littoraux et des espaces maritimes.

 

C) ANALYSER LE SUJET OU LA SYNTHESE

Il fallait ici, en vous appuyant sur le tableau, décrire les grandes caractéristiques des espaces de la puissance économique japonaise en rappelant :

  • La vocation maritime du Japon (archipel, activités portuaires...)
  • Sa localisation littorale et sa nécessité de gagner de nouveaux espaces sur la mer.
  • Les dangers et les limites d'une telle extension (saturation, pollutions, etc...) dans un espace hostile, cloisonné et dangereux (activités sismique et volcanique).
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