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Annales gratuites Bac L : Le territoire russe

Le sujet  1998 - Bac L - Géographie - Dissertation Imprimer le sujet
LE SUJET

LE TERRITOIRE RUSSE : Mise en valeurs et mutations


Le croquis, obligatoire, fera apparaître les atouts et les contraintes du milieu ainsi que les grands contrastes régionaux.

LE CORRIGÉ

I - NATURE ET DEMARCHE

Ce sujet de dissertation était des plus classiques : il s'agissait en effet aujourd'hui de mettre en lumière les contraintes et les atouts du territoire russe tout en s'attachant à sa très inégale mise en valeur par les hommes.

La carte à réaliser obligatoirement, devait faire la synthèse de votre développement en faisant apparaître les grands contrastes régionaux de la Russie.


II - CONNAISSANCES ESSENTIELLES

Le plan le plus traditionnel pouvait être ici adopté, à savoir :

A - LES CONTRAINTES DE L'ESPACE RUSSE

En premier lieu venait l'immensité du territoire (17 millions de km2 soit près de deux fois les Etats-Unis). Plus de 10.000 km d'ouest en est et 11 fuseaux horaires...

On pouvait néanmoins noter que cette immensité offrait des ressources à ses dimensions : bois, minerais, énergie... Mais que leur exploitation nécessite un aménagement rendu difficile par la tyrannie du (des) climat(s).

- Les difficultés climatiques pouvaient être développées en un second temps :

- Continentalité très marquée d'un territoire dont 85% se trouvent au nord du 50ème parallèle

- Faiblesse des précipitations
- Froid intense (surtout en Sibérie où l'on atteint les -70°C).

Ajoutons à cela les phénomènes dus au gel du sol en profondeur (merzlota), à la débâcle des fleuves aux cours souvent sud-nord, à la raspoutitsa qui transforme d'immenses étendues en marécages au printemps entravant toute circulation...

- On pouvait finir par le peu "d'ouverture" de ce territoire bordé au nord par l'océan glacial arctique, à l'est par une mer d'Okhotsk gelée une bonne partie de l'année et une mer du Japon éloignée du "centre russe" ; au sud par des régions très montagneuses ou désertiques ; quant à l'ouest, l'indépendance des Républiques Baltes a privé la Russie d'une importante ouverture maritime.

Au total on pouvait dire que dans une économie qui se mondialise, la Russie n'est pas très bien située et peu ouverte sur le monde.


B - UN ESPACE ENCORE MAL MAITRISE.

L'histoire explique en partie le déséquilibre ouest-est que connaît la Russie : l'Empire Russe s'étant formé à partir du noyau slave européen, l'Asie a été longtemps oubliée ; d'autant que le régime soviétique a surtout par la suite renforcé cette tendance pour faire face à la menace capitaliste occidentale.

- Aujourd'hui encore les quelques 150 millions de russes sont mal répartis sur le territoire : d'une densité moyenne de 9 habitants par km2, la Russie présente des déserts humains au nord et à l'est tandis qu'à l'ouest et dans les régions méridionales on dépasse parfois les 50.

- Les déséquilibres entre l'ouest fortement peuplé et industrialisé et l'est vide en hommes (à l'exception de quelques fronts pionniers) mais riche en ressources reflète une mauvaise maitrise de l'espace.

- Le réseau de transports est très insuffisant ; ayant donné la priorité au rail, la Russie souffre cruellement du manque d'infrastructures routières, de conduites mal entretenues, de voies d'eau trop rares et d'un parc d'avions vieilli et peu sûr.

Plus on va vers l'est plus le maillage des différents réseaux se relâche ; la Sibérie est très mal desservie et de ce fait, ses richesses peu ou mal mises en valeur.

Les transports constituent un goulot d'étranglement qui accroît encore les difficultés économiques de la Russie.


C - LES DYNAMIQUES REGIONALES DU TERRITOIRE RUSSE

On pouvait facilement opposer un centre et des périphéries, plus ou moins bien intégrées.

LE CENTRE : constitué par la région ouest du pays, il englobe l'agglomération moscovite qui reste la région motrice de la Russie post-soviétique.

On y ajoutera la région de Saint-Pétersbourg, seule ouverture sur une mer libre de glace et sur l'Europe mais aussi les vallées de la Volga et de la Kama, axe industriel majeur (deuxième Bakou).

l'Oural enfin dont le poids s'est accru dans l'industrie russe depuis l'indépendance de l'Ukraine.


LES PERIPHERIES : elles sont surtout constituées de l'immensité sibérienne. On pouvait distinguer :

- Une Sibérie méridionale et occidentale, étirée le long du transsibérien et BAM et qui est une région mise en valeur (charbon du Kouzbass, hydro-électricité de l'Ienisseï, fronts pionniers agricoles...) mais qui souffre de son éloignement du Centre, d'une population trop rare et de transports obsolètes.

- Une Sibérie septentrionale très peu mise en valeur si ce n'est autour du troisième Bakou (bassin de l'Ob). C'est encore une région oubliée.

- La façade pacifique enfin, très loin de Moscou, mais près du Japon qui s'intéresse à ses potentialités minières et énergétiques.

Au total le territoire russe apparaît comme fragmenté et la ligne de différenciation spatiale est l'Oural.

La maîtrise de l'espace est un des principaux défis que la nouvelle Russie doit surmonter.

Elle doit aujourd'hui, pour réussir, prendre en compte la totalité de son espace et intégrer les régions orientales.

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