Annales gratuites Bac Pro Secteur Industriel : Quelle place pour l'Afrique ?

Document 1
L'indicateur du développement humain, en 1999 (carte).
Rapport mondial sur le développement humain (2001), cité dans Bilan du Monde, édition 2002.

Document 2
L'évolution de la part de l'Afrique dans la population et dans l'économie mondiale, 1950/2000.
Le Monde, 9 février 2002.

Document 3
L'Afrique dans le système économique mondial.
M. Farouche et S. Marti, Le Monde, 26 juin 2001.

Document 4
Le besoin de partenariat de l'Afrique. Le Monde, 9 février 2002.

Document 5
Les risques pour les investisseurs en Afrique en 2001-2002 (carte),
Source : Nord sud Export, Paris, cité dans Bilan du Monde, édition 2002.

Question 1 (document 1)
Quelle est la place de l'Afrique dans le monde et quelles disparités existent à intérieur même du continent africain ?

Question 2 (document 2)
Quelles sont les évolutions qui apparaissent dans ce document ?

Question 3 (document 3)
Quelles sont les interprétations des difficultés de l'Afrique qui sont données dans cet article de presse ?

Question 4 (document 4)
Quelles sont les demandes des Etats africains ? Quelles sont les conditions de l'aide des pays développés ?

Question 5 (documents 4 et 5)
Quelles sont les limites du partenariat et du développement qui sont propres à l'Afrique ?

Synthèse
A l'aide des documents, des réponses aux questions et de vos connaissances, rédigez une synthèse d'une vingtaine de lignes sur le sujet suivant :
"L'Afrique, continent marginalisé et dépendant"

Document 1
L'indicateur du développement humain, en 1999 (carte).

Rapport mondial sur le développement humain (2001), cité dans Bilan du Monde, édition 2002

Document 2
L'évolution de la part de l'Afrique dans la population et dans l'économie mondiale, 1950/2000.

Le Monde, 9 février 2002.

Document 3
L'Afrique dans le système économique mondial.

"A l'approche de la conférence de I'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) qui se tiendra à Doha (Qatar) en novembre, les pays africains mettent la pression. [...] - L'objectif est de se tailler une meilleure place dans les échanges mondiaux en obtenant, d'une part, un plus grand accès aux marchés des pays riches et, d'autre part, un traitement à part ; compte tenu de leur niveau de développement, les Etats africains veulent bénéficier de régles du jeu plus souples que les pays industrialisés dans la mise en œuvre des différents accords qui régissent le commerce mondial. [...]
Si les Etats-Unis, l'Europe et le Japon réunis éliminaient leurs barrières douanières, les importations en provenance de l'Afrique subsaharienne augmenteraient brusquement de 14 %, soit l'équivalent de 2,5 milliards de dollars par an, a calculé la Banque mondiale. [...] Car le continent continue de dériver. L'ancrage de l'Afrique à la mondialisation est quasi insignifiant. [...]
Les pays industrialisés ont leur part de responsabilité dans cet échec. "Les barrières élevées imposées au commerce par les pays industriels aux importations agricoles et agroalimentaire, ainsi que les subventions agricoles, expliquent en partie la médiocrité relative des résultats à I 'exportation des pays en développement", relevait la Banque mondiale dans son édition 2001 sur les perspectives économiques mondiales. A cela s'ajoutent des barrières non tarifaires à travers des quotas, des normes sanitaires ou phytosanitaires qui entravent aussi les exportations.
L'Afrique subsaharienne. perd 20 milliards de dollars chaque année à cause de ces barrières, estime Demba Moussa Dembélé, membre de la coordination africaine Jubilé Sud pour I'annulation de la dette, à comparer aux 15 milliards de dollars que la zone reçoit en aides publiques".

M. Farouche et S. Marti, Le Monde, 26 février 2001.

Document 4
Le besoin de partenariat de l'Afrique

   " Vendredi 8 février 2002, dix présidents représentatifs du continent [...] se sont réunis autour de Jacques Chirac pour donner corps au "Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique" [...] qui se propose d'établir un lien entre l'Afrique et ses grands bailleurs de fonds.
   [...] L'Afrique a promis de faire siennes les exigences de "bonne gouvernance"(1) de ses bailleurs de fonds.
   Ceux-ci ont promis de relever le défi du rattrapage par l'Afrique d'une mondialisation ayant laissé tout le continent sur le bas-côté du chemin. Mais, de part et d'autre, aucun engagement ferme n'a été pris.
   Côté africain, où l'on rêve d'un plan Marshall, les têtes de chapitre du sous-développement ont été énumérées : de la santé et de l'Education au "fossé numérique"(2) en passant par I'eau et l'agriculture, la paix et l'intégration régionalle en plus.
   Mais en dehors de quelques projets symboliques, tel un gazoduc qui relierait le Nigeria à l'Algerie en approvisionnant au passage le Niger et le Burkina Faso, il n'y a guère de surprise dans ces propositions.
   De plus, on ne voit guère qui, des présidents réunis a Paris, [...] incarnerait de façon crédible le démocrate authentique, gestionnaire avisé, prêt à s'effacer en cas de défaite électorale. Dans dix des nations qui composent le comité des chefs d'Etat ou de gouvernement [... présents à Paris], des journalistes sont emprisonnés, maltraités ou menacés, et des médias sont censurés rappelle de son coté l'association Reporters sans frontières..."

Le Monde, 9 février 2002.

(1) : "bonne gouvernance", manière de bien gouverner, fondée sur la démocratie et la rigueur de la gestion.
(2) : "fossé numérique", très inégal équipement et très inégal accès aux technologies numériques de cornmunication et d'information.

Les risques pour les investisseurs en Afrique en 2001-2002

Source : Nord sud Export, Paris, cité dans Bilan du Monde, édition 2002.

Ce dossier documentaire pose la question de la place de l'Afrique dans le monde. Quelle est l'évolution de ce continent dans les cinquante dernières années et quelles perspectives peut-on envisager pour ce continent sur le plan économique ? Voilà quelques unes des questions que pose ce sujet. Elles pourraient être résumées en une problématique : Quelles sont les manifestations de la dépendance et du retard de l'Afrique ?
Il conviendra, après une étude attentive des documents, de répondre aux questions posées, puis de rédiger une synthèse d'une vingtaine de lignes en utilisant les informations fournies par les documents et ses propres connaissances sur le sujet.

Question 1
L'indicateur de développement humain est un indice créé par le PNUD et qui tient compte de l'espérance de vie, du taux d'alphabétisation et du revenu moyen de la population. Cet indice, dont les valeurs sont comprises entre 0 et 1, donne une idée plus juste du niveau de développement des Etats.
Sur le Document 1, les Etats d'Afrique présentent l'IDH le plus faible, celui-ci est compris entre moins de 0,442 et 0,799. On peut noter une grande disparité entre les Etats d'Afrique. Les pays du nord (Algérie, Tunisie, Libye) ou du sud du continent (Afrique du Sud) présentent l'IDH le plus élevé.
Les Etats du centre du continent sont globalement plus déshérités. Ce sont les P.M.A (Pays les Moins Avancés).

Question 2
Dans le Document 2, plusieurs évolutions sont à noter.
Dans le domaine de la croissance démographique, on peut observer une augmentation importante de la population africaine qui est passée d'un peu plus de 8% de la population mondiale en 1950 à plus de 12% en l'an 2000.
En revanche, le produit intérieur brut n'a cessé de diminuer, de même que les exportations qui sont passées d'environ 7% en 1950 à 2% en l'an 2000. De même, les investissements directs étrangers, dont les statistiques ne sont fournies qu'à partir de 1970, ont terriblement chuté de 6% à environ 1%, entre 1970 et l'an 2000.

Question 3
Cet article paru dans le journal Le Monde du 26 février 2001, fournit plusieurs justifications aux difficultés de l'Afrique. Si les difficultés de l'Afrique sont économiques, elles sont dues aux difficultés que rencontre le continent dans l'exportation de ses produits. Les barrières douanières élevées par les pays riches aux importations agricoles et agroalimentaires africaines font perdre au continent 20 milliards de dollars chaque année, alors que le continent reçoit 15 milliards de dollars en aide publique. Cela revient à dire que si l'Afrique pouvait exporter librement ses productions agricoles, elle pourrait se passer de l'aide des pays développés. Du moins les chiffres sont-ils quasi-équivalents.

Question 4
Les Etats africains souhaitent la mise en place d'un plan d'aide globale à l'Afrique, à l'image du plan Marshall qui a permis le décollage économique de l'Europe de l'ouest au lendemain de la seconde Guerre mondiale, par des crédits fournis par les Etats-Unis.
Les pays développés voudraient lier leur aide à une gestion rigoureuse des fonds publics de la part des gouvernants africains, et aussi à un minimum de respect de la liberté d'expression et de la démocratie dans ces pays.

Question 5
Les principales limites du partenariat et du développement propres à l'Afrique tiennent à la situation intérieure de ces Etats où les règles de l'alternance démocratique ne sont pas respectées et où les risques demeurent immenses pour les investisseurs étrangers de ne pas toucher les gains de leurs investissements. La carte 5 montre que l'Afrique est le continent où les risques pour les investisseurs sont les plus élevés dans le monde. On aurait pu évoquer l'exemple récent de la Côte d'Ivoire, pays pourtant hier encore érigé en exemple de réussite (voir le "miracle ivoirien").

Synthèse
A partir de ces documents, se dégage un tableau de l'Afrique qui répond au sujet suivant : "L'Afrique, continent marginalisé et dépendant". La réponse à cette question pouvait se faire en deux parties : dans une première partie, on pourrait brosser le tableau d'un continent accablé par les malheurs et dont les chiffres économiques ne font que baisser depuis l'accession de ces Etats à l'indépendance. Dans une seconde partie, on abordera quelques-unes des réponses que proposent les Africains pour sortir du sous-développement ainsi que les obstacles encore nombreux qui freinent cette marche vers le développement.

Quelques voix s'élèvent pour briser le cercle du sous-développement. Parmi les initiatives qui défraient la chronique, celles de nombreuses ONG et ce fameux NEPAD (Nouveau Partenariat Pour le Développement) lancé par les chefs d'Etat du Sénégal, du Nigéria et de l'Afrique du sud.

2. Quelques initiatives africaines
Pour de nombreuses ONG, le retard de l'Afrique n'est pas une fatalité. En outre le continent possède en son sein le potentiel humain et naturel qui pourrait assurer son développement, à condition que les règles de la concurrence ne soient pas déloyales et que l'Afrique ne soit pas étranglée par une dette dont elle n'arrive pas à se débarrasser. L'initiative du NEPAD appartient à ces tentatives pour sortir le continent du marasme où il est plongé. Cependant, même si l'Afrique a des potentialités, pour les exploiter, elle a besoin d'investissements qu'elle ne peut obtenir qu'en étant attractive et en se démocratisant.

Conclusion
La dépendance du continent africain si elle est réelle et persistante est encore accentuée par la mondialisation des échanges et la fermeture des frontières des pays riches aux produits agricoles et agroalimentaires africains.