Le sujet 2004 - Bac L - Histoire - Composition |
Les transformations de la société française depuis 1945
Chronologie indicative :
1945 : Les Françaises exercent pour la première fois leur droit de vote.
1946 : Présentation de la 4 CV Renault au Salon de l'automobile.
1950 : Instauration du SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti).
Création des HLM (Habitation à Loyer Modéré).
1957 : Ouverture du premier supermarché.
1959 : Obligation scolaire portée à 16 ans.
1965 : La femme a le droit d'exercer une profession sans le consentement du mari.
1974 : La majorité passe de 21 ans à 18 ans.
1975 : Adoption de la loi sur l'Interruption Volontaire de Grossesse (IVG).
1981 : Abolition de la peine de mort.
1982 : Instauration d'une cinquième semaine de congés payés.
1992 : Le nombre de chômeurs dépasse les trois millions.
2000 : Mise en place de la CMU (Couverture Maladie Universelle).
I - LA PRESENTATION DU SUJET
Il s'agit d'un sujet très classique, qui s'inscrit dans la dernière partie du programme d'histoire, portant sur la France depuis 1945. Il convient d'avoir à l'esprit la sous-partie intitulée "économie, société, culture" même si le sujet invite à réfléchir sur les transformations sociales : en effet, ces dernières sont forcément en interaction subtile avec les évolutions économiques, culturelles, voire politiques du pays depuis la fin de la guerre.
Pour cette composition un plan thématique est tout à fait acceptable, par exemple :
A - AMELIORATION DU NIVEAU DE VIE ET MONTEE DES INEGALITES
B - L'AFFIRMATION DE VALEURS NOUVELLES
C - LA TRANSFORMATION DE L'ESPACE
Pour autant ce plan demande un recul certain et pour un élève de Terminale le plan chronologique était sans doute plus rassurant et accessible. A ce titre, les dates fournies doivent être utilisées autant que possible dans le corps du devoir. Enfin, le plan chronologique est souvent apprécié des correcteurs historiens et rend sans doute mieux compte des évolutions de la société française depuis 1945.
II - LES CONNAISSANCES ESSENTIELLES
La tentation peut être forte de porter la césure en 1974, à la fin des "Trente Glorieuses" au moment de l'élection de Giscard d'Estaing.
Mais un plan en trois parties permet d'appréhender plus finement les évolutions, sans compter que le septennat de VGE est au début davantage marqué par la volonté de réforme que par l'entrée dans la crise : peut-être convient-il de consacrer la dernière partie aux changements de 1975 à nos jours.
Voici donc un exemple de plan détaillé possible :
A - 1945-1965 : DE LA RECONSTRUCTION AU RENOUVEAU
1) Le renouveau démographique
Insister bien sur le phénomène du baby boom, qui assure le rajeunissement de la population et une nouvelle répartition des classes d'âge (40 millions d'habitants en 1946, 45 millions en 1960, dont un tiers ont moins de 20 ans).
Les Français profitent aussi de la politique nataliste et familiale (allocations familiales, sécurité sociale).
La scolarisation (obligatoire jusqu'à 16 ans à partir de 1959) et l'accession à la culture (un ministère lui est consacré dès 1958) deviennent des préoccupations importantes.
Evoquer aussi le recours à l'immigration dans un contexte de plein-emploi pour compenser le déficit de main d'œuvre non qualifiée dans l'industrie.
2) L'intervention de l'Etat en matière sociale
Rôle essentiel de la puissance publique dans la reconstruction afin d'écourter les difficultés quotidiennes déjà si vivement ressenties pendant l'Occupation : sécurité sociale, instauration d'un salaire minimum (SMIG) et création des HLM en 1950.
La législation permet de davantage protéger les travailleurs et d'améliorer leurs conditions de vie.
Ne pas oublier non plus la mesure politique essentielle et symbolique décidée dès 1944 et mise en exercice en 1945 : le droit de vote des femmes.
3) Affirmation de nouvelles valeurs et modification des structures de la société
La société traditionnelle et ses valeurs (famille, épargne, économie rurale) sont bousculées.
Les valeurs nouvelles :
B - 1965-1975 : LE TEMPS DES PREMIERS DOUTES
1) Le renversement démographique
2) Une société plus contestataire
3 - DEPUIS 1975 : CRISE ET MUTATIONS
1) Le chômage et ses conséquences sociales
Montrer qu'il est l'indicateur essentiel de la crise et qu'il ne cesse de progresser (alors que l'inflation, elle, sera vaincue) : la barre symbolique des 3 millions est atteinte en 1992. Un seul reflux : entre 1998 et 2002 (Retour de la croissance, emplois-jeunes).
Insister aussi sur l'exclusion, malgré un certain nombre de mesures (RMI en 1988, CMU en 2000) pour la juguler.
Les conséquences de cette "crise du travail" :
2) De nombreux débats de société
Face à l'ampleur des mutations, l'abolition de la peine de mort (1981) était une décision politique plus qu'un souhait de la population.
L'abaissement de l'âge de la retraite à 60 ans, la semaine de 39 heures sont perçues comme des améliorations mais 20 ans plus tard, la loi sur les 35 heures suscite moins d'adhésions.
Insister sur les multiples débats de société qui témoignent d'une perte de repères et de la difficile adaptation à un monde nouveau :
Autant de sujets qui divisent et témoignent d'une crise d'identité.
Pourquoi ne pas conclure sur cette inquiétude de la société face à l'avenir, dans un contexte de mondialisation souvent vécu comme contraignant et rendant la France impuissante à décider de son propre destin.