Bonne année présidentielle !

#photo
france-examen.com vous ouvre la porte...
de la Salle des profs !

Gérard,
professeur d'économie,
vous parle d'un sujet d'actualité : les élections.
Le début du mois de Janvier est un moment privilégié pour les candidats à la présidence de la République, qui s'adressent aux électeurs. Ils adressent leurs v?ux aux Français et en profitent pour annoncer quelques éléments de leur programme
Les élections auront lieu au printemps prochain et il s'agit pour chaque candidat de se montrer vigilant sur les grands problèmes du moment.
En pleine année électorale, les candidats à la présidence semblent pleins d'idées nouvelles Chacun s'efforçant de montrer sa différence vis-à-vis des autres candidats. C'est le jeu de la démocratie !

Tour d'horizon rapide depuis décembre 2006, sur quelques points !

L'actualité récente montre un fort regain d'attention sur les personnes sans abri, sans logement. En organisant un camping sous tente, avec des sans abris sur des quais parisiens, l'association "Les enfants de Don Quichotte" attire l'attention de l'opinion publique et des pouvoirs publics sur la question récurrente des SDF (Sans Domicile Fixe). Ces actions de sensibilisation sont assez classiques au niveau des méthodes utilisées. Les "nouveaux mouvements sociaux" (programme de terminale ES) ont souvent utilisé ces techniques pour faire avancer leurs idées et obtenir des réactions des pouvoirs publics.

Le gouvernement actuel répond en évoquant la mise en place d'un "Droit opposable au logement". Cette expression laisse entendre qu'une personne sans logement pourrait saisir un tribunal pour mettre en cause l'Etat, jugé défaillant dans son rôle de protection de la population. L'idée est jugée généreuse mais certains craignent l'impossibilité de mettre en place un tel dispositif dans les tribunaux, déjà fort encombrés à ce jour.

De son coté, Ségolène Royal envisage le lancement de la construction de 120 000 nouveaux logements sociaux, c'est-à-dire des logements attribuables à des personnes en difficultés, avec des conditions préférentielles. En outre, elle souhaite faciliter la réquisition des logements inoccupés (il y a par exemple de nombreux appartements vides à Paris, appartenant à des propriétaires privés ou des entreprises qui spéculent sur l'augmentation des prix de l'immobilier). Mme Royal propose enfin de relancer les prêts gratuits (dits "à taux zéro") pour faciliter l'accession à la propriété. On reproche à ce programme son coût élevé pour les finances publiques à l'heure où nos engagements européens (respect des critères de Maastricht) nous obligent à surveiller nos dépenses pour ne pas creuser les déficits publics.

D'ailleurs la fiscalité est un thème souvent présent dans les discours des hommes et des femmes politiques.
On vient juste d'apprendre que M. Jacques Chirac ne sera pas candidat et d'après un sondage récent, 80 % des Français ne le souhaitent pas ! Il n'en demeure pas moins que lors de ses v?ux aux Français, M. Chirac à tenu des propos dignes d'un candidat à la présidence notamment sur la fiscalité et le rôle de l'Etat. Concernant la fiscalité, le président Chirac a annoncé vouloir réduire le taux d'imposition des sociétés, en le faisant passer de 33 % actuellement à 20 %, voire à 10 % pour les entreprises qui feraient des efforts pour mieux répartir les profits avec les salariés. Les milieux patronaux ont accueilli favorablement ces promesses mais le Parti communiste a violemment dénoncé ce qui constitue pour lui une annonce purement démagogique
Peu après cette annonce, M. Chirac s'est déterminé en faveur du maintien de services publics "forts et efficaces" sur tout le territoire français. D'aucuns n'ont pas manqué de relever la contradiction avec les baisses d'impôts annoncées De son coté, M. François Hollande, socialiste, s'est déclaré prêt à revenir sur les réductions d'impôts accordées depuis de nombreuses années. Une telle annonce est certes courageuse mais elle risque de heurter l'opinion publique et les électeurs
Ainsi, la droite libérale s'opposerait aux socialistes en restant attachée à une politique de réduction des impôts, considérant que "Trop d'impôt tue l'impôt", principe cher à Arthur Laffer, économiste monétariste, héritier de Milton Friedman, décédé en Décembre 2006.

Un point commun rassemble pourtant l'ensemble de la classe politique, c'est la critique qu'ils expriment à l'égard de la Banque Centrale Européenne (BCE).

Rappelons que la BCE est une instance européenne qui a pour mission de défendre la parité de l'Euro et de lutter contre l'inflation (Programme de 1ère ES et terminale ES). Les gouvernements pourraient être tentés d'utiliser la politique monétaire pour stimuler la croissance et satisfaire l'opinion publique au détriment de la stabilité monétaire. Pour éviter cela, on a rendu la BCE indépendante des Etats.

Tour à tour, Dominique de Villepin, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy ont tous désigné la BCE comme responsable de nos difficultés. Cette dernière est accusée de maintenir des taux d'intérêt tellement élevés qu'ils pénalisent la croissance économique et, par là, l'emploi, les revenus, etc.

Hormis le Front National qui souhaite un retour au Franc, la plupart des candidats de droite ou de gauche et même "Les Verts" souhaitent un contrôle plus serré de la BCE, qu'ils aimeraient voir davantage au service de la croissance et de l'emploi. Mais peut-on à la fois vouloir soutenir la monnaie, défendre l'euro fort et regretter que celui-ci pénalise les exportations et les emprunts ?

En Janvier 2007, les sondages annoncent un score électoral très proche pour M. Sarkozy et Mme Royal qui arriveraient en tête du premier tour. M. Le Pen arriverait en troisième position, avec environ 15 à 17 % des voix

A vos urnes !

Gérard P. Professeur de SES, janvier 2007

Pour approfondir le sujet :
Le portail français des élections présidentielles