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Annales gratuites Bac L : Comment les courtisans se mettent-ils en valeur ?

Le sujet  2006 - Bac L - Littérature - Question Imprimer le sujet
Avis du professeur :

Vous devez définir les stratégies développées par les courtisans pour mettre en avant leur propre personne dans le monde de la cour.
Le thème proposé n'est pas trop difficile mais l'organisation du devoir peut poser problème.

LE SUJET


(8 points)

Comment les courtisans se mettent-ils en valeur dans les deux chapitres "De la Cour" et "Des Grands" des Caractères de La Bruyère ?

LE CORRIGÉ


I - L'ANALYSE ET LES DIFFICULTES DU SUJET

Sujet

Contraintes

1. Comment les courtisans...

Réfléchir sur la stratégie des courtisans.

2. ...se mettent-ils en valeur...

Bien prendre en compte le thème de la valorisation, de la mise en avant de soi.

3. ...dans les deux chapitres "De la Cour" et "Des Grands" des Caractères de La Bruyère ?

Donner des références dans les deux chapitres

Il s'agit de rédiger un court essai qui cible les aspects essentiels de la question dans des paragraphes structurés.

Des références aux textes du programme sont obligatoires.

 

II - LES DIFFERENTS TYPES DE PLANS POSSIBLES

Le sujet vous demande de réfléchir sur la façon dont les courtisans cherchent à se mettre en valeur.

Plan thématique :
Il est tout à fait possible de proposer un devoir où chaque paragraphe abordera une stratégie du courtisan pour cette mise en valeur.

Plan analytique :
Mais vous valoriserez votre travail en trouvant un ordre pour la présentation de ces différentes stratégies selon le plan analytique suivant :

1. les stratégies modifient d'abord l'apparence extérieure du courtisan (il devient un acteur ridicule) puis mettent en péril l'intériorité de son être moral (hypocrisie, perte des valeurs, mépris d'autrui) et le vouent à sa perte.

2. elles dépendent des raisons qui poussent les courtisans à cette mise en avant de soi (l'espoir de faire carrière à la cour, le goût du pouvoir, l'intérêt personnel...).

3. les stratégies varient en fonction de ceux devant qui on les adopte : l'attitude que l'on a devant le roi, devant l'ensemble de la cour, face à la religion.

 

III - LES PISTES DE REPONSES

L'organisation du devoir que nous vous proposons parmi tant d'autres possibles consiste à montrer que les attitudes des courtisans pour se mettre en avant génèrent des défauts qui détruisent peu à peu leur être moral.

PREMIeRE PARTIE

Idée directrice : pour réussir à la cour, il faut sortir de l'anonymat du courtisan, se montrer, se faire voir, s'exhiber. La stratégie employée par les courtisans rejoint dès lors le travail de l'acteur. Peu à peu le courtisan cesse d'être lui-même et ne fait plus que jouer un rôle dans le théâtre qu'est la cour. Dans cette extériorisation de soi, il perd de son naturel et devient hypocrite (cf. l'étymologie de ce mot qui désigne en grec précisément l'acteur).

Eléments de référence dans le texte : les remarques qui montrent les courtisans comme des marionnettes ou comme des acteurs qui étudient leur moindre mouvement ou le son de leur voix. Celles qui montrent comment les courtisans se couvrent d'un masque de grimaces et de laideur lorsqu 'apparaît le roi. Les remarques dans lesquelles on voit des courtisans passer devant les autres, parler haut, s'adresser à un Grand comme s'il était son égal.

Transition

Cette théâtralisation de soi accentue le narcissisme des courtisans.

DEUXIeME PARTIE

Idée directrice : les courtisans entrent dans une concurrence qui les met en rivalité les uns avec les autres et leur font oublier les règles fondamentales de la sociabilité. L'homme de bien, l'honnête homme en vient à une conduite qui ne sert que son seul intérêt et qui méprise l'amitié, le sens de l'altruisme.

Eléments de références dans le texte : les remarques où l'on voit adulé celui qui vient de recevoir un poste et abandonné à sa solitude celui qui en perd un. Celles où les Grands montrent combien la valeur de leurs subalternes leur est indifférente. Celles où le courtisan emploie ses relations dans le seul but de développer sa propre carrière.

Transition

Ce mépris des autres s'accompagne d'une dérive de toutes les valeurs de l'âme humaine puisque le courtisan adopte une posture en fonction de la personne qu'il cherche à impressionner.

TROISIeME PARTIE

Idée directrice : le désir de se mettre en avant développe une véritable maladie de l'âme. En effet, tous les moyens sont bons pour tenter de parvenir à une reconnaissance, à un poste. La cour est un lieu de contagion où toutes les maladies morales se développent : pour y réussir on peut être un fripon, un menteur, un délateur, un vaniteux. Le courtisan doit se montrer capable d'adapter son rôle selon son public.

De plus, le courtisan, dans ses pratiques, va à l'encontre des valeurs morales : la sincérité, l'humilité et la droiture. Les courtisans parviennent ainsi à ruiner leur âme. La religion même y perd de son authenticité.

Eléments de référence dans le texte : Les remarques qui montrent combien la cour produit une véritable mort morale, un vide de l'âme au profit d'une aggravation de tous les défauts. Le crime d'idolâtrie : le roi perçu comme Dieu lui-même dans la célèbre remarque 74 (De la Cour).

Conclusion

"L'air de la cour" produit des comportements caractéristiques et souvent caricaturaux. Les courtisans s'y montrent à la fois ridicules et en perte d'âme.

 

IV - LES FAUSSES PISTES

 Il ne fallait surtout pas :

● Se contenter de décrire des attitudes sans les analyser
● Analyser séparément l'attitude des Grands et celle des courtisans.

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