Annales gratuites Bac L : L'unité des sections au programme

(8 points)

Dans votre lecture du recueil d'Yves Bonnefoy, Les Planches courbes, quelles relations établissez-vous entre la section "Les planches courbes" et les deux autres sections étudiées : "Dans le leurre des mots" et "La maison natale" ?

I - L'ANALYSE ET LES DIFFICULTES DU SUJET

Caractéristiques générales du texte attendu :

Il s'agit de montrer ce qui fait l'unité des trois sections au programme, en s'appuyant sur une connaissance précise de l'œuvre.

II - LES DIFFERENTS TYPES DE PLANS POSSIBLES

Nous ne retiendrons ici que le plan analytique, par approfondissement.

1. Unité apparente : "Les planches courbes" reprend les thèmes et les personnages essentiels des autres sections
2. Comment ? : Mais il le fait sous une forme intégrée, allégorique, celle du récit, d'un conte.
3. Unité véritable: L'unité véritable repose sur le thème de la quête du vrai lieu de l'unité perdue.

III - LES PISTES DE REPONSES

Introduction

On peut rappeler rapidement que dans toute l'oeuvre d'Y. Bonnefoy, les motifs de la rive, du leurre ou de la barque sont présents: l'unité des trois sections n'a rien qui nous étonne.

PREMIeRE PARTIE

La section "Les planches courbes" reprend certains personnages et motifs essentiels des deux autres sections.
● On y retrouve le motif de la barque et des planches courbes disjointes, qui apparaissent dans "Dans le leurre des mots". L'enfant qui interroge le géant sur ce qu'est un père nous rappelle évidemment "La maison natale" où le poète se revoie enfant cherchant du regard à comprendre son père, qui semble inaccessible.

Transition

Comment, sous quelle forme, rassemble-t-elle les thèmes des deux autres ?

DEUXIeME PARTIE

On peut s'interroger sur ce qui fait la spécificité des "planches courbes".
● Cette section rassemble tout ce qui est dans les deux autres. En un sens, elle le fait sous forme simplifiée, celle d'un conte où le merveilleux intervient. Ceci permet de proposer des personnages qui résument par leurs actes, ce qui apparaissait de façon fragmentaire et plus complexe dans les deux autres sections.
La construction du recueil, qui place cette section après les deux autres, contribue  à en faire un aboutissement, une synthèse de ce qui précède. En effet, on n'en comprend la dimension allégorique qu'après la lecture de "La maison natale" et "Dans le leurre des mots".

Transition

Malgré cette apparente naïveté, on y retrouve les interrogations fondamentales du poète.

TROISIeME PARTIE

L'unité fondamentale repose sur le thème de la quête du vrai lieu.
● L'enfant qui demande au passeur d'accéder à l'autre rive représente l'espoir du poète d'atteindre la présence. Le fait qu'il s'interroge sur le sens des mots rejoint l'interrogation de Bonnefoy que nous trouvons dans "Dans le leurre des mots". Le passeur lui conseille de se passer des mots et l'entraîne finalement dans un contact immédiat avec l'eau du fleuve, qui symbolise la présence. Il a en quelque sorte traversé les mots, comme Bonnefoy l'écrit dans "La maison natale": la poésie est un cri d'appel "au travers des mots".

Conclusion

Sous une forme allégorique, le poète retrouve dans son poème en prose les questions essentielles que pose son oeuvre.

IV - LES FAUSSES PISTES

 Il ne fallait pas se limiter au thème de l'enfance, à l'interrogation sur les parents, mais bien à voir à nouveau l'idée de quête et de poésie que symbolise la barque.