Une fonction d'abord institutionnelle :


Le Président de la République a la responsabilité de l'Etat et de ses intérêts supérieurs .
On peut historiquement faire remonter au discours de Bayeux du général de Gaulle la volonté de restaurer l'Etat lorsqu il préconisa "qu au dessus des contingences politiques soit établi un arbitrage national qui fasse valoir la continuité au milieu des combinaisons". Le Président a dans ce cadre une mission particulière : il a en charge l'Etat, ce qui le place au-dessus des pouvoirs exécutifs et législatifs.

L article 5 de la Constitution de 1958 précise les contours de la fonction présidentielle ; le Président y est défini comme le chef de l'Etat . Sa fonction a pour fondement l'Etat dont il doit assurer "la continuité". Traditionnellement, l'Etat est défini par ces trois éléments que sont : le territoire, la population et l'organisation politique. L'article 5 énonce les responsabilités du Président par rapport à chacun de ces trois éléments : le Président de la République est
- le " garant de l'intégrité du territoire ",
- le " garant de l'indépendance de la Nation "
- il " assure le fonctionnement régulier des pouvoirs publics " et est garant de la Constitution dont il est "le gardien". Il peut à ce titre saisir le Conseil constitutionnel en vue de contrôler la constitutionnalité des lois ; il peut apprécier la régularité de telle ou telle action des autres pouvoirs publics.

Il est enfin le " garant du respect des traités " c'est-à-dire de la parole donnée au nom de l'Etat sur la scène internationale aux autres Etats.

La tradition républicaine reconnaît au Président une mission générale d'arbitrage . Il parle au nom des intérêts supérieurs de la Nation et par conséquent tranche de manière souveraine. Il préside le Conseil des Ministres , nomme le Premier ministre et de cette façon "accorde l'intérêt général quant au choix des hommes, avec l'orientation qui se dégage du Parlement". Il peut aussi recourir à l'arbitrage populaire "en invitant le pays à faire connaître par des élections, sa décision souveraine" (il peut pour ce faire décider de dissoudre l'Assemblée nationale) ; il peut aussi recourir au référendum .
On dit généralement que les pouvoirs évoqués ci-dessus sont les pouvoirs propres du Président, entendons par là des pouvoirs sans partage.

"Garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire et du respect des traités", le Président peut disposer, dans des conditions exceptionnelles (cf article 16) de pouvoir quasiment illimités. Il est aussi chef des armées (article 15) et en vertu de l'article 52 négocie et ratifie les traités, ce qui le pose en chef de la diplomatie. De plus c'est lui qui "accrédite les ambassadeurs" (article 14).

On parle encore de son "domaine réservé"